N. Mons : "On ne croit pas à l'évaluation sanction" 

Alors que le Cnesco remet son premier rapport, N Mons, sa présidente, fait le point sur l'indépendance et la stratégie du Cnesco.

 

Le Cnesco a pour tache d'évaluer le système éducatif. Peut-il le faire en étant dans l'institution scolaire ?

 

On peut le faire quand on a la chance d'avoir un conseil constitué d'une majorité de personnalités qualifiées indépendantes, de parlementaires de la majorité et de l'opposition et de membres du Cese. Le Cnesco a un positionnement original qui s'appuie solidement sur la recherche. Ainsi on a tiré la sonnette d'alarme sur la ségrégation scolaire à l'école.

 

Un deuxième appui c'est l'ouverture à l'international. On va voir ce se passe à l'étranger , ce qui réussit comme ce qui échoue pour éviter d'importer en France des politiques en échec à l'étranger.

 

Une troisième caractéristique c'est la volonté d'avoir d'une évaluation participative. On ne croit pas à l'évaluation sanction. Pour nous il faut une évaluation participative c'est à dire qui associe dès le départ des acteurs de terrain. Par exemple, pour le travail sur le redoublement, 200 établissements scolaires ont participé à la rédaction de plus de 2000 questions pour la conférence de consensus. On en faut pas une évaluation en chambre.  On est au service des acteurs de terrain.

 

Le Cnesco se fixe comme objectif de changer les pratiques pédagogiques grâce à une information réalisée en lien avec les acteur sde terrain. Mais l'information suffit-elle ? Pour le redoublement par exemple, l'information est là depuis longtemps...

 

Changer c'est difficile et long. Le Cnesco peut contribuer modestement au changement des pratiques. Par exemple en montrant ce que font certains acteurs ou ne mettant à disposition des ressources. On est aussi attentif à comprendre les résistances. Sur le redoublement par exemple on a analysé l'attachement des enseignants à cette pratique. On a mené une étude sur la ségrégation interne aux établissements scolaires qui a montré que la moitié des chefs d'établissement ne croit pas dans l'efficacité d'une classe hétérogène.

 

Vous étudiez des points douloureux du système éducatif. Par exemple en 2016 vous travaillerez sur l'attractivité du métier enseignant. J'imagine que vous devez rencontrer des résistances dans l'institution scolaire ?

 

On a plutôt une bonne collaboration.Sur l'attractivité on veut dépasser un bilan général et voir qu'ele varie selon les disciplines, les niveaux et les régions. On interrogera les étudiants pour leur demander d'expliquer leurs choix. On aura ainsi un apport original sur ce sujet.

 

Propos recueillis par François Jarraud

 

 

Par fjarraud , le mardi 08 décembre 2015.

Commentaires

  • thais8026, le 08/12/2015 à 14:58
    Quelqu'un peut me dire comment ils ont fait alors pour laisser importer une réforme qui a été appliqué en Suède avec la catastrophe que cela a donné :
    - baisse des résultats PISA
    - augmentation des inégalités.

  • Viviane Micaud, le 08/12/2015 à 09:26
    Le redoublement ne peut être totalement évité à partir de la 3ème. Car l'orientation progressive est une utopie. Le rapport sur la réforme Châtel en est la preuve. Je l'avais démontré son échec programmé dès 2010. 
    La bonne vision est la formation tout au long de la vie, dont la première étape est après la 3ème et fonctionne par essai-erreur. C'est à dire le jeune a le droit de changer d'orientation après un an, y compris quand cela nécessite un redoublement.
    Ceci pour deux raisons :
    1) Parce que cela oblige donne mission au collège de sensibiliser à la connaissance des règles et code du monde du travail, car tous les jeunes choisissent leur premier pas d'orientation,
    2) Parce si un jeune a le droit de redoubler alors il hésitera moins à tester une orientation quitte à redoubler l'année d'après. 
    Les deux droits d'importants sont :
    - le droit à l'erreur dans l'orientation. Cela suppose le droit de redoubler pour changer d'orientation. Le jeune qui redouble a les mêmes priorités que les autres (ou suivant des quotas s'il y a des déséquilibres).
    - l'accompagnement pour le rattrapage des acquis fondamentaux, pour ceux qui ont la volonté de le faire. (Cela suppose de déterminer des niveaux dans l'acquisition de l'expression et la capacité de s'autoformer en apprenant les techniques de mémorisation). 
    Pour les enseignants, le redoublement est un moyen pour encourager à faire des efforts. C'est pour cela qu'ils y tiennent. Cependant, étant donné qu'il n'est pas proposé à ceux qui sont trop "nuls" pour qu'il puisse être utile, le message autour du redoublement est brouillé et contribue à la désespérance de ceux qui sont largués parce qu'ils sont arrivés en 6ème sans avoir acquis les fondamentaux.
    Par contre, aucun pays n'a un lycée pour tous après 16 ans. Il y a toujours une diversité des parcours a toujours lieu entre 14 ans et 16 ans. (Au Etats-Unis, c'est le privé qui s'en charge). C'est lié aux étapes de maturité pour accéder à l'âge adulte de l'Homo Sapiens Sapiens. C'est pour cela qu'il n'a pas d'autre solution que le premier pas d'orientation en fin de 3ème.
    • thais8026, le 08/12/2015 à 14:57
      je suis d'accord
Vous devez être authentifié pour publier un commentaire.

Partenaires

Nos annonces