Le soutien de l'OCDE aux réformes  

"La réforme est bien orientée mais son succès dépendra de sa mise en oeuvre". En présentant le 25 novembre 2015 la nouvelle édition de Regards sur l'éducation, Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE, a renouvelé son soutien aux réformes éducatives françaises tout en pointant des évolutions souhaitables.

 

Autonomie des établissements

 

" On sera fiers de vous accompagner dans ce chantier important pour l'avenir des jeunes français". Juillet 2015 : à l'occasion de la publication d'une note de l'Ocde sur la politique éducative française, Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE, manifestait son soutien aux réformes éducatives.

 

La note allait loin. Elle estimait que "les réformes pour assurer plus d’égalité dans le système d’éducation sont une condition indispensable pour maintenir la place de la France dans l’économie mondiale – à la frontière de la productivité et de l’innovation – et pour assurer la cohésion sociale". L'OCDE soutenait les réformes en cours mais demandait aussi plus de pouvoir pour les chefs d'établissement et de nouvelles pratiques d'évaluation.

 

Novembre 2015, le soutien de l'OCDE est toujours manifeste. Angel Gurria se plait à souligner les résistances face aux réformes et "la mauvaise information" qu'il s'agisse de l'apprentissage des langues ou des langues anciennes. "Les langues on les apprend plus facilement plus jeune", dit-il. "Donc la réforme va dans le bon sens'. Pour le latin, "la ministre nous a expliqué ce qu'il y a au fond de la réforme".

 

Rythmes scolaires

 

Mais la critique affleure. Et c'est principalement le temps scolaire qui est visé. "Le 5ème jour d'école ça ne surprend qu'en France. Partout dans le monde il y a 5 jours d'école", relève Angel Gurria, faisant allusion aux nouveaux rythmes scolaires.

 

Eric Charbonnier va voir dans le détail. Il souligne les 924 heures de cours en France, un nombre d'heures nettement plus élevé que la moyenne de l'OCDE. Mais "la France n'a que 144 jours de classe par an. Même après la réforme des rythmes, elle reste un de spays où il y a le moins de jours de classe. Il fait aller plus loin dans la réflexion sur ce sujet. "Faut-il réduire les congés d'été ?". La question est posée...

 

L'enseignement professionnel

 

Alors sur quels leviers appuyer pour améliorer l'école française ? Il y a la formation des enseignants. Mais l'OCDE pointe aussi l'enseignement professionnel. "En France, les filières professionnelles (équivalent baccalauréat professionnel, CAP/BEP) cumulent en fait deux problèmes majeurs", écrit l'Ocde. "Elles ne débouchent pas assez souvent sur des emplois qualifiés et n’offrent à leurs diplômés que des chances limitées de poursuivre des études, alors même que certains programmes (DUT, BTS) sont censés les accueillir". On est là dans une problématique majeure du système éducatif français. "Dans beaucoup d’autres pays un diplôme de l'enseignement secondaire en filière professionnelle augmente les chances de trouver un emploi par rapport aux filières générales (de 10 points de pourcentage, en moyenne, chez les 25-34 ans ne poursuivant pas leurs études au niveau supérieur), mais c’est à peine le cas en France". Et le taux de chômage des 25-34 ans est plus élevé chez les diplômés du deuxième cycle de l'enseignement secondaire ou de l'enseignement post-secondaire non supérieur en filière professionnelle (14 %) que chez les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale et technologique (12 %).

 

Or il ne faut pas compter sur la formation continue pour renverser cette situation. Les salariés français vont moins en formation que les autres et les formations s'adressent plutôt à ceux qui en ont le moins besoin...

 

Pour Eric Charbonnier, il faut créer des partenariats entre les établissements défavorisés et leur environnement local en associant parents et missions locales.

François Jarraud

 

Regards sur l'éducation 2015

Juillet 2015

 

 

 

Par fjarraud , le mercredi 25 novembre 2015.

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