Primaire : La fin annoncée des circonscriptions 

C'est la fin d'une organisation de l'enseignement primaire vieille de près de deux siècles qu'envisage le rapport des inspectrices générales Marie-Hélène Leloup et Martine Caraglio, publié le 20 novembre. Dénonçant l'inadaptation de la circonscription du premier degré, le rapport appelle à les remplacer par les établissements publics du premier degré (EPEP) ou par des établissements publics du socle commun (EPSC). Deux perspectives qui vont plus loin que la mission des inspecteurs de l'éducation nationale. Dans les deux cas, les métiers de professeur des écoles et de directeur d'école seraient également touchés tout comme la relation entre l'école et la commune.

 

 Poser la question du pilotage des circonscriptions du premier degré c'est vraiment interroger l'histoire et la représentation que l'on se fait de l'école primaire. C'est ce qui ressort du rapport piloté par Marie-Hélène Leloup et Martine Caraglio. Il va bien au-delà de l'état des lieux pour envisager une rupture profonde de l'administration de l'école, en germe depuis une dizaine d'années.

 

Une administration vieille de deux siècles

 

Le rapport interroge la réalité du fonctionnement des circonscriptions du premier degré,  il demande aussi si "l'entité circonscription est toujours pertinente" dans un contexte de réorganisation des services de l'Etat.

 

Interroger ainsi les circonscriptions c'est remettre en question une des plus vieilles structures de pilotage de l'école en France, apparues en 1838 dans le cadre de la loi Guizot. Or ce que révèle le rapport c'est d'abord que ce mode de pilotage est unique en Europe. Dans la plupart des pays européens, les établissements scolaires disposent d'une marge d'autonomie totale ou partielle alors qu'en France "l'absence de personnalité  juridique prive l'école d'autonomie financière". Du coup, la fonction de directeur d'école est aussi particulière. Dans une Europe plus déecntralisée et où s'exerce de nouveaux modes de pilotage, la pression est forte pour faire évoluer la particularité française.

 

Une structure inadaptée

 

Pour les rapporteurs c'est d'autant plus nécessaire que la circonscription ne semble plus permettre un pilotage pédagogique efficace des écoles. Le rapport évoque "l'éparpillement" des inspecteurs. " La multiplication de missions transversales au niveau départemental ou académique génère la constitution de groupes de travail, induit la tenue de nombreuses réunions dont l’efficacité mériterait d’être mesurée", note le rapport.

 

D'autre part, le découpage des circonscriptions est "sans coincidence avec les territoires éducatifs et administratifs... A de rares exceptions près, la circonscription ne coïncide avec aucun autre type d’organisation interne, secteurs de collèges, bassins. La question de la relation avec la carte des intercommunalités est également posée ".  

 

Le rapport note que la circonscription ne fonctionne pas comme un réseau d'écoles " dans la mesure où chaque école ignore aujourd’hui la réalité du fonctionnement des autres écoles de la circonscription, voire n’identifie pas le périmètre exact de la circonscription à laquelle elle appartient".

 

L'éparpillement des IEN

 

Le rapport parle de "l'éparpillement de l'activité des IEN" qui les éloigne de l'inspection. Une bonne partie de l'activité de la circonscription est prise par es taches de gestion des relations humaines (remplacements par exemple). "De nombreux IEN expriment le sentiment d’une mobilisation dans des micros tâches (souvent liées à des gestions de conflits qui se seraient singulièrement multipliées ces dernières années) et dans des tâches administratives ou logistiques qui laisseraient moins de temps pour la pédagogie. De fait, le coeur de métier de l’IEN, l’inspection dans les classes, qui permet d’apprécier l’état de la qualité des enseignements en même temps qu’il permet l’évaluation des personnels enseignants, connaît un recul significatif dans l’activité des circonscriptions". "Il y a un risque sérieux de méconnaissance des écoles et des enseignements", estime le rapport.

 

La volonté hirérachique

 

Pour les rapporteurs, la circonscription est bien condamnée par la hiérarchie de l'éducation nationale. "Pour la majorité des recteurs rencontrés par la mission, le système actuel de fonctionnement du premier degré a atteint ses limites et ne peut pas perdurer sous la même forme", écrivent les rapporteurs. "Ainsi, dans une académie majoritairement rurale, le recteur décrit des directeurs dépourvus de pouvoir hiérarchique et qui se sentent isolés, voire abandonnés. Il explique cette situation, d’abord, par le trop grand nombre de très petites écoles dans son académie, à la géographie municipale morcelée (plus de 2 000 écoles publiques) et, ensuite, par la taille des circonscriptions, trop grandes pour que l’IEN puisse jouer pleinement son rôle de supérieur hiérarchique. Dans une autre académie, le recteur considère que la circonscription n’a pas « de place naturelle » dans la stratégie d’emboîtement mise en oeuvre par le projet académique. Les IEN rencontrés dans cette académie reconnaissent d’ailleurs transmettre le projet académique aux enseignants « par obligation de service ». Pour un autre recteur « la circonscription ne prend son sens que si elle est maillée avec les collèges » et elle ne se justifie que par l’absence d’organisation administrative du premier degré en proximité. Les DASEN, quant à eux, sont unanimes : si un niveau de pilotage infradépartemental est souvent jugé nécessaire, la circonscription telle qu’elle fonctionne aujourd’hui n’est plus le niveau optimal de pilotage pédagogique. Les axes de travail sont élaborés au plan départemental. La diversité des pratiques locales des IEN ne permettrait pas de considérer les circonscriptions comme un facteur d’harmonisation du pilotage sur le territoire."

 

Plus qu'une rationalisation du découpage des circonscriptions pour le faire correspondre au découpage administratif, le rapport recommande une réforme du pilotage autour de deux scénarios : la création d'établissements publics du premier degré (EPEP) ou d'établissements publics du socle commun (EPSC) ce qui conduirait à une réforme du statut des école publique set de leur personnel.

 

La solution EPEP

 

Le premier scénario est celui de l'EPEP. Déjà proposé en 2004, il s'est heurté à des résistances dans l'éducation nationale mais aussi chez les maires. Enfin il a du mal à correspondre à la réalité des écoles : sur les 32 000 écoles élémentaires, par exemple, 25 000 ont moins de 9 clases et 11 000 moins de 4. " Dans le cas d’une entité unique, le directeur devenu chef d’établissement serait sur place et assumerait les tâches de direction. Dans le cas de groupements, le chef d’établissement serait implanté dans une école et il se déplacerait en tant que de besoin. Pour conserver la présence d’un interlocuteur au sein de chaque école du groupement, un référent y serait nommé, non déchargé mais avec une indemnité", note le rapport.

 

L'EPEP permettrait une gestion mutualisée des moyens et une action pédagogique plus efficace. " Le statut de directeur, chef d’établissement, permettrait de répondre plus facilement aux exigences des nouvelles réformes, notamment l’organisation du temps scolaire, l’articulation avec le temps périscolaire, et dans ce cadre la gestion des personnels", note le rapport.

 

Dans ce scénario les directeurs seraient associés aux conclusions des inspections des enseignants. Une meilleure concordance serait assurée entre les territoires administratifs et pédagogiques.

 

La solution EPSC

 

Le second scénario évoqué par le rapport est celui de l'établissement public du socle commun (EPSC). " L’établissement du socle commun comprendrait un collège et les écoles élémentaires et maternelles de son secteur : la ou les écoles élémentaires qui « alimente(nt) » le collège, la ou les écoles maternelles qui « alimente(nt) » la ou les écoles élémentaires. L’école maternelle serait ainsi intégrée. L’exemple fourni par les REP+ peut servir de référence éventuelle à l’émergence d’une conception intégrée de l’école maternelle au collège". Le rapport juge que cela permettrait une meilleure continuité pédagogique école - collège et une meilleure mutualisation des moyens.

 

Du coup la mission des IEN évoluerait . Ils ne seraient plus des "super directeurs" mais "auraient à évaluer les stratégies et actions menées dans les établissements sur des territoire splus grands", à l'image des IPR. Il reviendrait aux conseillers pédagogiques de faire face aux difficultés rencontrées avec les élèves.

 

La relance d'une vieille question

 

Le rapport relance une question lancinante depuis une dizaine d'années et qui divise syndicats et enseignants. Selon un sondage réalisé par le Se-Unsa en 2012, une majorité des directeurs d'école demanderait un pouvoir hiérarchique sur les enseignants et une évolution de la structure administrative de l'école. Le Se Unsa demande donc une expérimentation de l'EPEP. Mais un autre sondage, réalisé par le Snuipp-Fsu en 2010 donne un résultat contraire : 72,5% des enseignants, 69% des directeurs ne veulent pas d'établissement de l'enseignement primaire (EPEP). Le Snuipp se contenterait d'une certification directeur mais refuse de les transformer en supérieur hiérarchique.

 

La mise en place du nouveau socle, avec un cycle partagé entre école et collège et le conseil école collège, est venue peser à son tour pour une évolution des structures pédagogiques. Vu du ministère la réforme qu'il s'agisse de l'EPEP ou de l'EPSC, est vue comme une "modernisation" du pilotage assurant sur une base hiérarchique un exécution plus facile des instructions du centre.

 

Mais elle se heurte à une tradition bien ancrée et dont on peut mesurer aussi l'efficacité sur le terrain. D'une part la force du lien entre la commune et ses écoles. Cette force s'oppose aux rationalisations abusives des moyens. D'autre part la conception égalitaire du métier de professeur des écoles qui permet aussi de s'adapter plus facilement aux difficultés pédagogiques. A l'école un enseignant peut partager ses difficultés sans se mettre en danger ce qui est impossible dans le second degré. Sur ce terrain là, le modèle hiérarchique  des établissements du second degré n'a pas fait ses preuves.

 

François Jarraud

 

Le rapport

 

 

                   

Par fjarraud , le lundi 23 novembre 2015.

Commentaires

  • christianf, le 24/11/2015 à 10:37
    Je trouve l'utilisation répétée du mot "cheffaillon" aussi consternante que puérile. Je suis toujours étonné que nos chers collègues soient pour une bonne partie d'entre eux frappés d'une forme d'autisme qui fait qu'ils acceptent tout à fait l'autorité d'un IEN qui passe une fois tous les 3 ans et fait régner ses diktats mais qu'ils refusent que le directeur présent chaque jour dans son école air la moindre capacité de décision (qu'il a déjà d'ailleurs). 
    A moins que la fréquence de ceci n'explique cela...
    Je ne ferai donc pas l'honneur à ceux qui en sont au degré zéro de l'argumentation de réfuter leurs non arguments.
    La situation des écoles doit évoluer, c'est une évidence pour mieux répondre aux besoins de nos élèves.
    L'école a besoin d'autonomie pour s'adapter et évoluer. Pour cette autonomie, elle a besoin d'un statut, d'une existence juridique qu'elle n'a pas. Et elle a aussi besoin d'un chef d'établissement, c'est une évidence ( dont sont conscients tous les adjoints que je rencontre, il est vrai qu'ils ne sont pas nourris de la doxa du syndicat prétendument majoritaire et ont leur libre arbitre).
    Des IEN qui se recentrent sur leurs missions de conseil et de contrôle pédagogique, très bien.
    Des directeurs qui sont responsables du fonctionnement de leurs écoles, très bien aussi.
    Cette nouvelle définition permettra aux enseignants de faire leur travail dans un cadre adapté, souple et évolutif et leur donnera justement la possibilité de s'exprimer et de proposer.
    • veronica4, le 24/11/2015 à 14:23
      Encore un qui ne défend que ses propres intérêts sans aucun argumentation autre que personnelle. Grâce aux directeurs, tout ira mieux et bien sûr "pour mieux répondre aux besoins de nos élèves" nous disent-ils alors que quand ils sont en maladie, cela tourne aussi bien.
      Des inspections tous les 3 ou 4 ans, cela nous suffit largement. Nul besoin d'avoir un flic comme vous derrière mon dos abusant ..abusant ...de son petit pouvoir de chéfaillon et s'écrasant devant les élus, second degré et la hiérarchie... Vous n'êtes pas formés, prêts , suffisamment compétents et le tout sans concours.

      L'autonomie a mené les universités dans le gouffre et monsieur le chéfaillon pense qu'il va contraindre les communes et les principaux. Petit chéfaillon est très fort mais tout cela il le sait très bien. Peu importe, rien ne vaut une indemnité supplémentaire qui s'ajouterait à la BI, NBI, et ISS.

      Contrairement à la génération précédente qui au passage n'avait pas vos indemnités, vous appelez du matin au soir la hiérarchie afin de régler un conflit ou ne sachant que faire face à telle situation et on devrait vous faire confiance ?

      Pitoyable rigolo !

  • myriamis, le 24/11/2015 à 07:55
    Un article et un titre très orientés qui ne tiennent pas compte des 2 propositions du rapport.

    Deux hypothèses :
    1 maintien des circonscriptions avec évolution en pôle 
    2 EPEP ou EPSC.

    Quelque soit le cas, on note une secondarisation de l'école ainsi qu'un contrôle accru de l'administration à tous les étages. La confiance règne.

    La plupart des collègues souhaitent que l'on nous laisse travailler dans la sérénité sans un directeur chéfaillon ou un chef d'établissement du collège. Je suis  bien dans ma circonscription actuelle (pas besoin de pôle et d'IA IPR qui ne comprennent rien au premier degré) avec mon  petit "directeur" et le second degré ne m'intéresse pas.
  • jackd, le 23/11/2015 à 20:36
    Cela fait longtemps qu'on voit bien que la situation actuelle ne peut perdurer. Les écoles n'ont aucune autonomie, sous la responsabilité des communes et des IEN, ces derniers trop éloignés.

    Il me semble que la création d'EPSC est la bonne voie, comme cela se fait dans d'autres pays comme la Finlande. L'école doit bénéficier d'un vrai pilotage et le collège doit rapprocher ses pratiques de celles de l'école, comme, là encore, cela se fait à l'étranger.

    Enfin, l'expression de ces quelques enseignants redoutant les "chefaillons" est représentative d'une partie finalement faible des maîtres qui se croient professions libérales.
    • veronica4, le 23/11/2015 à 20:34
      Encore un fanatique du GDID qui ne pense qu'à lui,  son porte-monnaie et à donner des ordres derrière son tableau de bord. Le pilotage, une grande idée pour le petit directeur avec son volant dans les mains ou aux commandes d'un A320! Pauvres de nous
      • jackd, le 23/11/2015 à 20:37
        Le métier que j'exerce n'a d'intérêt que pour une personne comme vous, qui cherche justification à son raisonnement simpliste. Ce qui compte, c'est le discours, les arguments.
        • veronica4, le 23/11/2015 à 20:40

          Quant au " collège"  qui "doit rapprocher ses pratiques de celle de l'école", comptez-sur eux.
          Quelle naïveté! C'est le contraire qui se produira.
          Les communes et le second degré vous mettront à genoux.
  • PierreL, le 23/11/2015 à 15:05
    Il manque cruellement un "NA NA NA NA NA NÈRE" à l'argumentation développée par "xxxxy4".
    - "J'veux pas d'un cheffaillon, sinon je boude"..."

    Loin de le méconnaitre, ce rapport, comme la quinzaine qui le précède, part justement d'un constat précis du fonctionnement du primaire dont aujourd'hui tout le monde s'accorde sur ses failles.

    Il n'y a pas de solution unique (ni miracle), mais la piste de l'établissement est celle qui permet de descendre le pilotage plus près du public concerné, par une entrée pédagogique. 

    Il est aussi surprenant que l'autonomie, c'est-à-dire prendre du pouvoir en haut pour le redistribuer en bas, ne soit plus considérée comme une valeur de gauche.

    Car c'est bien d'autonomie dont il est question et non pas de caporalisation. En quoi ambitionner le pilotage pédagogique local est-il coupable ou moins valorisant que la gestion d'une classe, le conseil pédagogique, la psychologie scolaire,...?
    Pourquoi les parents d'élèves, la municipalité (bailleur de l'école), les élèves, les enseignants dans les écoles, n'auraient-ils pas droit à un interlocuteur reconnu et en capacité de répondre aux demandes et interrogations locales?

    • En 2006,  un attendu du Conseil d'État qualifiait le directeur comme le supérieur hiérarchique des adjoints (il n'y a qu'à lire le décret de 89).
    • En 2008 c'est une étude de la MGEN qui s'inquiétait de la santé des directrices et directeurs d'école
    • En 2009 c'est le CSS qui alerte: Les Directeurs d’école souffrent du manque de considération de leur fonction et estiment devoir assumer une surcharge importante de travail insuffisamment rémunérée.
    • En 2012, l’Autonome sur la victimisation dans le premier degré:
    Debardieu (de gôôôche): "Il est temps d'accorder aux enseignants une véritable autonomie de l'école accompagnée des moyens de fonctionnement nécessaires", note E Debarbieux." Il faut supprimer l'aide personnalisée vomie par le personnel. Repenser les évaluations nationales. Donner du temps aux équipes pour qu'elles puissent fonctionner.  Il faut "un autre modèle de relations humaines...  Le modèle pyramidal a vécu. Il est même considéré par les personnels des écoles comme une « violence institutionnelle ». La réflexion doit donc progresser – mais avec ces personnels – sur l’équilibre entre une autonomie réelle et un pilotage raisonnable et non bureaucratique de cette autonomie dans un cadre national. Le statut des directeurs, et leur mode de nomination, le rôle de coordination des IEN

    Et je peux continuer.
    Alors, chères "bonnes-âmes-4" distribuant les bons points à «gauche», vous qui agitez mécaniquement le chiffon rouge du petit (bien sûr) caporal-à-moustaches, si vous voulez sortir de votre cabine téléphonique et parler avec les vrais gens, relisez comment s’est construite l’école, d’où nous venons, et on pourra discuter de «culture du primaire».

    • veronica4, le 23/11/2015 à 16:56
      Distribuer le pouvoir à de petits chéfaillons dont vous faites assurément partie, quelle révolution !

      Aujourd'hui, il y a justement une liberté et une spécificité pédagogiques dans le 1er degré.  Nous ne voulons pas depuis 30 ans de petits caporaux non formés et sans concours spécifiques.

      De quel autonomie parlez-vous ? Pilotage, tableaux de bord... arrêtez avec ces termes venus d'entreprises vendant des boîtes de cassoulet et qui ne correspondent pas à la réalité d'une classe.

      Des miliers de collègues ont déjà manifesté contre ces statuts d'une autre époque. "Le modèle pyramidal a vécu", c'est justement ce que ce rapport préconise, ainsi que vous.

      Vous aussi, à 15h01, on peut douter de vos intérêts. Encore un du GDID.  Ajouter de la dette publique pour vos propres intérêts financiers et égos, NON MERCI. Si vous souhaitez faire du second degré, passez le concours de chef d'établissement du second degré. Mince, il faut passer un concours qui sélectionne sur des compétences !
      • jackd, le 23/11/2015 à 20:15
        "Pilotage, tableaux de bord... arrêtez avec ces termes venus d'entreprises vendant des boîtes de cassoulet et qui ne correspondent pas à la réalité d'une classe."

        Vous vous placez dans la position du praticien qui nie la nécessité d'une politique de santé publique.

        Sauf que le premier a un cabinet et exerce pour lui-même, ce qui n'est pas votre cas Veronica. Non, il n'est pas question que vous fassiez ce que bon vous semble dans votre classe, vous avez des comptes à rendre et devez vous investir dans le sens demandé par la politique de la nation et son adaptation aux nécessités locales. Votre métier n'est pas supérieur aux autres.
      • PierreL, le 23/11/2015 à 19:37
        Il est certain que  faire les questions et les réponses est confortable. Mais voilà, les faits sont plutôt
        têtus.
        "On" pourrait attendre, de la part d'enseignants, une discussion ... après avoir lecture du rapport. 
        Si vous l'aviez fait, vous auriez trouvé le détail de ce qu'on entend par "pilotage": autonomie, responsabilisation.
        Le contraire de la caporalisation qui infantilise le personnel, et dont vous êtes assurément un bel exemple.
        En fait l’inverse du système pyramidal qui est celui prévaut dans leprimaire, pyramidal par strate
        et le mail comme liaison. Retrouver de l'horizontalité c'est gagner en autonomie, en responsabilisation, descendre le pilotage d'un niveau.

        PS; J'ai réussi le concours de chef d'établissement... Et là il n’est pas question de calquer notre fonctionnement sur celui du secondaire.

        PS bis: en 87, avec le SGEN, je manifestais contre le décret des maîtres directeurs.
        En 87...  il y a 28 ans! L'école n'avait pas la faiblesse d'aujourd'hui (prégnance des déterminismes sociaux  entre autres) et son pilotage n'était pas basé sur le mail et le tableau à case.
        Pour retrouver de la proximité, donner du sens au travail d'équipe (je vous laisse chercher ce que cela signifie dans la vraie vie) la seule solution passe par une incarnation de l'école plus reconnue par l'Institution. Et dans notre Administration, ce type de reconnaissance passe par un statut.

        Quant à évoquer l’aggravation de notre dette publique contre l’expérimentation d’établissements du primaire est franchement désopilant.


        • veronica4, le 23/11/2015 à 20:15
          On aurait réussi le concours et on refuserait de toucher le double.  Quel sacrifice !
          Partez dans le second degré et laissez nous tranquilles dans les écoles entre collègues.
    • maria1958, le 23/11/2015 à 16:24
      L'"autonomie, valeur de gauche", comment dire.....? 

      C'est oublier combien naguère (et toujours maintenant, d'ailleurs) la droite en a fait un axe de ses "réformes".... 

      Allez donc voir le résultat là où l'"autonomie" a été mise en oeuvre.... L'état déplorable où sont les facs, par exemple! Ou les lycées, après la "réforme" Chatel également fondée sur l'"autonomie-valeur-de-gauche". Le bilan n'est pas beau à voir en terme de souffrance au travail et d'inégalités aggravées par la mise en concurrence.

      Si on continue à gober sans recul critique ce dogme de la soi-disant "autonomie-valeur-de-gauche", ce sont les collèges qui vont y passer avec la "réforme" applicable à la rentrée 2016, dont on voit bien que le ministère l'impose à des personnels qui savent très bien pourquoi ils n'en veulent pas - ils ont déjà vu ce que ça donne en lycée !

      Force est de constater, au vu de ces expériences,  que l'"autonomie" est tout à fait compatible avec un fonctionnement pyramidal, la pression hiérarchique renforcée et... la "rationalisation des moyens" - quant à l'intérêt des élèves là-dedans.....
      • PierreL, le 23/11/2015 à 19:40
        Donc,  gauche ="centralisatrice". Sérieux? 
        tout en critiquant la gouvernance "pyramidale". Sérieux?

  • veronica4, le 23/11/2015 à 21:22
    Ce rapport méconnaît le 1 er degré, sa relation avec les communes et les écoles. Ses propositions : des directeurs BOSS dont aucun enseignant ne veut ou un EPSC avec un principal comme chef d'étalissement et des inspections comme dans le second degré, tous les 10 ans. Bizarre, je suis inspecté tous les 3 ou 4 ans alors que ce rapport dit l'inverse. 
    Un rapport inquiétant venant d'un gouvernement en principe dit de gauche. Le premier degré est méprisé.

    Le titre de l'article de Mr Jarraud ne laisse aucune chance malgré plusieurs hypothèses. Ce n'est qu'un rapport parmi tant d'autres aussi méprisants envers les enseignants et l'éducation nationale. ???
  • montagny, le 23/11/2015 à 12:52

    Espérons que ce rapport ne soit pas un de plus à rajouter sur une étagère sans que cela soit suivi d'actions et de mises en place.
    Oui l'école primaire a besoin d'une réelle existence juridique et financière avec à sa tête un directeur avec un statut qui lui permette de mener à bien ses missions.
    Le modèle actuel est archaïque et se doit d'être changé.
    La vraie question est de savoir vers quoi nous allons évoluer et surtout vers quoi nous voulons évoluer. Soit nous avons la possibilité de garder une identité du primaire en mettant à la tête des écoles un vrai directeur soit nous passons sous la direction du collège avec une certaine soumission et une hiérarchisation des relations.
    La FSU devra en interne régler ce problème  car ce sont les revendications entre le snes et le snuipp qui peuvent faire basculer dans un sens ou dans un autre (sachant que le snuipp a un problème de légitimité vis à vis de la base depuis la mise en place des nouveaux rythmes).
    Concernant les directeurs d'école, le MEN se tourne maintenant plus facilement vers de SE qui a un syndicat d'IEN fort et ouvert à de tels changements et vers le GDID qui, en tant qu'association, a trouvé une légitimité envers le ministère tout en gardant une revendication et des propositions de sa base d'adhérents.
    • veronica4, le 23/11/2015 à 13:51
      Non merci monsieur le chéfaillon de service qui ne pense qu'à ses intérêts financiers. On préfère garder la situation actuelle plutôt que d'avoir un vrai directeur à qui il faudra lécher les pieds tous les jours et se protéger des abus. Chefaillon Directeur qui sera brisé par les communes et le second degré.
      Et en plus, un choix budgétaire important comme dit le rapport. Payer plus pour avoir moins et se courber davantage devant un directeur. oui chef !
      • jackd, le 23/11/2015 à 20:20
        "plutôt que d'avoir un vrai directeur à qui il faudra lécher les pieds tous les jours et se protéger des abus."

        Votre conception de la hiérarchie est tout à fait étonnante. Infantile, pardonnez-moi.
      • montagny, le 23/11/2015 à 14:04
        Merci de garder votre mépris pour d'autres...
        Je pense que le "on" employé dans votre commentaire est un brin esseulé puisque les discussions au MEN vont bon train et que les acteurs de terrain ont une vision autrement moins rétrograde que la vôtre.
        Le train avance et vos remarques, les mêmes depuis 1986 et le projet de maître directeur, sont très loin de la réalité.
        Dans beaucoup d'écoles, dont la mienne, le fait d'avoir un directeur avec un statut, hiérarchique ou non, ne posent pas de problème aux enseignants.
        Pour l'emploi de l'expression "chefaillon", ces derniers n'ont pas besoin de statut pour exercer leurs talents...
        Bref, la situation des directeurs est tellement enviable ( des missions mais pas d'outils) que faire évoluer ne vous paraît pas nécessaire...à vous seulement.
        • veronica4, le 23/11/2015 à 14:17
          J'imagine avec votre décharge totale. On vous connaît. Non merci monsieur le chéfaillon.
          "Les acteurs de terrain" : les IGEN, les dasen, les syndicats... Laissez moi rire !
          Moi, je suis à temps partiel pour écrire sur ce forum à 14h et vous ?
          • montagny, le 23/11/2015 à 14:27
            A la vue du niveau de votre argumentaire, il semble préférable pour le respect du niveau intellectuel de la profession de mettre fin à cet échange...
            PS : l'avantage d'une décharge totale est de pouvoir gérer son temps et ses interventions en fonction de la nécessité.
            • veronica4, le 23/11/2015 à 14:38
              j'imagine...
              Voilà pourquoi il faut rester comme nous sommes. Ni trop près, ni trop loin, au bon niveau hiérarchique.

              Je ne veux ni dépendre d'un directeur , ni être trop éloignée de la hiérarchie comme cela m'est arrivé en cas de problème. Quant à dépendre du second degré, sans façon.
  • mireille4, le 23/11/2015 à 12:08
    Professeure des écoles, je ne partage pas du tout ce rapport fait par des IGEN et recteurs déconnectés de la réalité. Je ne veux pas être "secondarisée". Ce rapport est bourré d'inepties . Je ne veux pas d'un directeur chefaillon dans mon école. Un rapport des années Sarkozy relayé par le café pédagogique.
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