Maths : Manuels vs Internet 

Suffit-il d'avoir de bons manuels pour améliorer le niveau des élèves ? Maryvonne Priolet et Eric Mounier montrent que le rapport aux manuels est plus complexe qu'il en a l'air. Surtout il est dépassé par le recours aux documents mis en ligne par les enseignants. Jean-Jacques Calmelet met en garde contre cette évolution.

 

Manuels et notions mathématiques

 

 Pour Maryvonne Priolet et Eric Mounier, ce qui frappe d'abord c'est la profusion des manuels : ils ont compté 120 éditions pour l'école élémentaire. Avec une domination des fichiers en CP et CE1 et des livres au delà. Car les manuels se déclinent en année et non en cycle, alors que 40% des classes sont multi niveaux.

 

Comment les manuels traitent-ils les notions mathématiques ? Pour Maryvonne Priolet et Eric Mounier, les traitements sont variés. Par exemple la soustraction en Ce1 est introduite à des moments bien différents selon les manuels. On observe des écarts importants aussi pour les fractions (entre octobre et février) en Cm1 et des écarts aussi entre fractions et décimales.

 

 

 



Comment les enseignants les utilisent-ils ? Dans la plupart des cas, ils héritent de manuels choisis par d'autres. Sur 12 classes observées, 5 les utilisent jamais ou peu souvent, 6 très souvent. Il ne suffit pas d'avoir un manuel pour l'utiliser. En fait les enseignants préfèrent nettement les documents produits par d'autres enseignants et trouvés via Internet.

 

Les dangers d'Internet

 

Jean-Jacques Calmelet, IEN et créateur de Calculatice, revient sur ce rapport des professeurs des écoles aux manuels et sur sa signification.

 

 Le point essentiel c'est la fragilité des enseignants en maths. La plupart ont fait des études littéraires et sont mal à l'aise pour cet enseignement. Ils le sont d'autant plus qu'ils ne sont pas accompagnés. La formation est insuffisante. Les IEN sont accaparés par d'autres tâches et n'accompagnent pas suffisamment. Les documents d'accompagnement n'arrivent pas jusqu'aux enseignants.

 

Les enseignants affrontent les difficultés seuls. Le travail en équipe est déficitaire dans les écoles. Les enseignants ne savent même pas quel manuel a été utilisé par les élèves avant eux dans la même école. À la liaison école collège comme à celle de la maternelle à l'élémentaire, des cultures différentes s'affrontent. Les rapports aux maths ne sont pas les mêmes.

 

Les enseignants se tournent donc vers leurs pairs et leurs productions sur Internet. La tendance est à chercher une séance. Donc il n'y a pas de progression réfléchie mais des prélèvements  de séances sans suite.

 

Pour JJ Calmelet, il est indispensable de renforcer le travail en équipe et de développer des ressources institutionnelles. Une préconisation faite également par Maryvonne Priolet et Eric Mounier.

 

F Jarraud

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 13 novembre 2015.

Commentaires

  • michele33, le 28/11/2015 à 16:04

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