Un mois de novembre sans armistice car "la mobilisation est intacte". L'intersyndicale du second degré (Snes, Snalc, Fo, Cgt, Sud, Faen, Cgc, Snudep) a renouvelé le 12 novembre sa détermination contre la réforme du collège. Elle a mis en doute la représentativité du CSE et des directions des associations de parents et lancé une semaine d'action à partir du 23 novembre.
"La profession refuse très majoritairement la réforme. La détermination des collègues reste entière. Le mécontentement est très généralisé. Il y a une grande inquiétude aussi chez les parents". Frédérique Rolet a ouvert la réunion de l'intersyndicale en appuyant sur l'idée que le ministère n'en avait pas terminé avec l'opposition contre la réforme.
Pourtant le ministère semble en train de gagner la bataille de la formation. Les premières formations des enseignants de terrain ont bien lieu, parfois sur des demi journées banalisées , parfois hors temps de travail sans que les syndicats s'y opposent clairement. Les organisations n'ont pas donné de chiffres précis de grévistes sur ces journées. Par contre, selon le Snes les formations se passeraient mal et renforceraient le mouvement.
Même son de cloche du coté du Snalc où François Portzer estime que "le mouvement va en se renforçant car les collègues découvrent les méfaits de la réforme. En janvier quand les dotations horaires vont arriver ils verront les effets sur leur service".
Pour le Snes, la réforme devrait consommer près de 6000 emplois . On est donc loin des 4000 annoncés et le ministère devrait être obligé de prélever sur les lycées. Le Snudep, s'appuyant sur l'exemple de Nantes, montre que le smenaces existent déjà dans le privé.
La semaine d'action du 23 novembre devrait voir une campagne de cartes pétitions se dérouler. Pour les syndicats c'est un moment de consultation de la base pour voir si elle souhaite une nouvelle grève nationale. "Maintenant ça va se jouer en salle des profs quand ils vont voir l'impact sur leur service" estime F Portzer.
En attendant l'intersyndicale manifeste ses ressentiments. Envers le CSE (qui a adopté la réforme) jugé non représentatif. Envers les directions des associations de parents, jugées coupées de leur base. Envers "certaines forces gravitant autour du premier ministre et certains syndicats" qui porteraient la réforme plus encore que la ministre. Envers N Vallaud-Belkacem sui refuse de les recevoir ce qui est vécu come un affront.
F Jarraud