Scolariser jusqu'à 18 ans pour changer l'école ? 

"Rendre obligatoire la scolarité jusqu’à 18 ans nous obligerait à changer vraiment l’Ecole pour que chaque jeune y trouve sa place". Sur son blog, Henriette Zoughebi, vice-présidente de la région Ile-de-France e charge des lycées, explique pourquoi repousser la scolarité obligatoire jusqu'à 18 ans est souhaitable.

 

"Aujourd’hui le système scolaire est construit sur la sélection dite méritocratique mais dont chacun sait qu’elle reproduit et aggrave les inégalités sociales. Les procédures d’orientation, la rigidité des filières, les contenus enseignés et trop souvent les pratiques pédagogiques empêchent ou découragent trop de jeunes et particulièrement celles et ceux des familles populaires de développer leur potentiel", écrit H Zoughebi.

 

"Il faut pour cela remplacer le mérite par l’égalité pour permettre à chaque jeune quelles que soient ses origines sociales, géographiques, culturelles d’ouvrir ses possibles et de les réaliser. L’école doit reconnaitre à chaque jeune le droit de se tromper, de tâtonner, d’essayer. Cette fluidité des parcours scolaires passe par la mise en place de passerelles entre les voies et les filières. Elle exige aussi une pédagogie renouvelée qui redonnerait goût et espoir aux élèves en difficultés par un rapport nouveau à la culture, à l’art, aux savoirs ; par la reconnaissance de l’intelligence sensible à côté de l’intelligence abstraite et à égalité avec elle".

 

H Zoughébi voit aussi un autre avantage au report de l'âge de la scolarité obligatoire. "La scolarité obligatoire, c’est la gratuité. Les frais d’équipement en lycée professionnel peuvent, selon les filières, être particulièrement lourds et sont le plus souvent à la charge des jeunes ou de leurs familles. En juin 2015, j’ai rendu publique une enquête menée pour la région sur le travail rémunéré des lycéen-ne-s d’Île-de-France. Près de 10% de ces jeunes travaillent de manière régulière et avec un nombre d’heures élevé. Il s’agit des jeunes issu-e-s des milieux les plus modestes qui travaillent parce qu’ils en ont besoin". Et cela pénalise fortement leurs études.

 

Sur le blog D'H Zoughebi

 

 

 

Par fjarraud , le lundi 12 octobre 2015.

Commentaires

  • Viviane Micaud, le 12/10/2015 à 12:12
    Je crois qu'il est facile de démontrer que cette analyse est fausse. Après 15 ans on ne peut forcer les jeunes à s'asseoir sur une chaise dans une formation qu'ils n'ont pas vraiment choisi.
    La solution est d'accompagner tous ceux qui font l'effort pour s'engager dans un métier. Il faut un suivi individuel pour convaincre  le jeune que s'il veut il peut réussir. Il faut lui donner les clés pour rattraper ses lacunes, trouver une place et des financements.
    Il faut aussi aller chercher ceux qui sont en découragement pour les aider à avoir un but qui sera accompagné.
    Mais obliger un enfant en révolte et sans point de repère à rester assis à l'endroit où les adultes ont décidé, je n'y crois pas.

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