Le Sénat fait campagne sur l'Ecole  

" Je ne suis pas pour détricoter ce qu’ont fait les prédécesseurs. Mais il aurait mieux valu évaluer avant les effets des réformes ". Catherine Morin-Desailly, présidente de la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, condamne le " détricotage " législatif fait par la gauche aux dépens des mesures Sarkozy. Mais elle le pratiquera volontiers aux dépens de la politique éducative menée par la gauche. Aucune réforme n’est à l’abri. Ni les rythmes scolaires, ni la réforme du collège, ni la réforme de l’orientation. A moins de 2 ans des présidentielles, la majorité sénatoriale va faire de l'Ecole son champ de bataille.

 

Les rythmes ne passent pas

 

"Il suffit de se rappeler la promesse des 60 000 emplois d'enseignants et de regarder ensuite la réalité des emplois créés et les fermetures de classe. On voit bien qu'on est pas en accord avec les promesses du candidat". Présidente de la Commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat, élue UDI, Catherine Morin Desailly ne mâche pas son appréciation du quinquennat Hollande. Le 22 septembre elle présente le bilan et le programme de sa commission.  La commission envisage de revenir sur les principales mesures éducatives du gouvernement.

 

A commencer par les rythmes scolaires. "La question reste posée", estime C Morin-Desailly. "Après une année de généralisation il est temps de faire le bilan et de voir les effets sur les enfants". Mais C Morin-Desailly. Semble les connaitre déjà. "Les inspecteurs que je rencontre me disent que les enfants sont fatigués surtout en maternelle". Elle évoque aussi les difficultés des communes pour se doter des activités périscolaires, les inégalités d'un endroit à l'autre. Enfin le coût : un milliard d'euros. "Il n'y a pas eu de débat avant leur mise en place". La commission semblé décidée à l'ouvrir. La commission devra " dresser un bilan objectif, examinant à la fois son intérêt pédagogique et son impact sur la vie de l’enfant ainsi que les conditions de mise en œuvre des activités périscolaires : financement, recrutement des intervenants et organisation".

 

La réforme du collège remise sur le métier

 

Mais c'est l'orientation qui devrait être le prochain grand sujet éducatifs pour la commission. Une mission d'information a été confiée à Guy Dominique Kennel. Il devrait remettre son rapport  au printemps. "C'est un vrai sujet pour lequel rien n'a été fait", estime-t-elle. "L'orientation continue à se faire par défaut, sans adéquation avec l'offre de travail".

 

Pour C Morin-Desailly.la question est étroitement liée à la réforme du collège. "Il faut garder un collège qui propose un socle commun mais avoir des voies différentes", explique-t-elle. "Tous les élèves ne sont pas prêts à faire bac +10. Certains ont l'intelligence des mains". Elle envisage le développement de l'apprentissage dès la 5ème et regrette la suppression des DIMA, des dispositifs qui déscolarisaient dès la 4ème.

 

La commission pourrait aussi s'intéresser aux programmes. Pour C Morin-Desailly. La rédaction du socle devrait revenir à la représentation nationale et non à un organisme comme le CSP. C Morin-Desailly.devrait prochainement auditionner la ministre sur tous ces points. C'est toute la politique éducative gouvernementale qui sera en campagne.

 

François Jarraud

 

Le Sénat achoppe sur les parents

 

Par fjarraud , le mercredi 23 septembre 2015.

Commentaires

  • Viviane Micaud, le 28/09/2015 à 07:54
    De quoi parle-t-elle?
    - La réforme du lycée est restée telle que. Le rapport pas encore paru montre que rien n'a fonctionné comme prévu. Le gouvernement n'a pas encore revu le programme de maths et de physique pourtant tiré par le pire pédagogogisme.
    - la suppression de la formation des enseignants. Tout le monde s'accorde à dire que "enseigner la lecture" et "tenir une classe de collège" s'apprennent et que c'était une stupidité.
    - la diminution du nombre d'adultes devant les enfants, en particulier en primaire où on avait déjà un des plus bas taux de profs devant les élèves de tout l'OCDE. Ceci aussi, il y a un accord pour dire que c'était une stupidité.
    Il y a eu quelques géniaux gadgets pédagogiques concoctés au temps de Sarkozy dans les bureaux de la rue de Grenelles qui ont été oubliés. Mais, il y a eu un changement de "paradigme". Le ministère veut faire confiance aux enseignants pour trouver leur solution pour faire avancer la classe et ne plus imposer d'en haut des postures pédagogiques. Il s'agit de réalisme. Une classe dans un quartier bourgeois ne fonctionne pas comme une classe de banlieue.
    Les programmes de primaire ont dû être changés pour permettre la continuité des apprentissages tout le long de l'enseignement obligatoire: du CP jusqu'en 3ème. 
    Les résultats sur les compétences en lecture montre que l'accompagnement personnalisé n'a pas fonctionné. Il s'agissait de 1h30 par semaine pour la totalité de la classe. Quelques privilégiés avaient le droit à une demi-heure de soutien pendant un trimestre. C'est insuffisant pour traiter la difficulté.

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