Quand la ségrégation commence en maternelle... 

Va-t-il falloir choisir la "bonne " école maternelle pour donner à son enfant toutes ses chances dans le système éducatif ? Pour le moment, en France, la question semble ne pas se poser. Selon des enseignants de maternelle, les parents posent la question de la "bonne école" à partir de l'école élémentaire et l'école maternelle échapperait aux stratégies de contournement. Il n'en est aps de même partout et l'exemple bruxellois, présenté ci-dessous, mérite réflexion...

 

La ségrégation sociale commence dès l'école maternelle à Bruxelles. C'est ce que Pierre Marissal met en évidence dans un article publié dans la revue Education & formation de décembre 2014. Certes la Belgique a une tradition très forte de libre choix de l'école puisque celui ci est inscrit dans la constitution. Malgré tout la découverte de P Marissal interroge fortement l'évolution d'un système éducatif qui fait des efforts pour réguler les affectations scolaires.

 

Pierre Marissal a étudié la composition sociale des écoles maternelles de Bruxelles. L'idée st originale puisque généralement on considère que le recrutement en école maternelle est purement local, les enfants étant inscrit dans l'école la plus proche du domicile des parents.

 

 

Or ce que met en évidence son étude c'est d'abord les écarts importants en terme de réussite scolaire entre les école maternelles. Selon P Marissal, " les 20 % des enfants ayant été scolarisés dans les implantations maternelles les moins bien classées ont en moyenne un taux de retard scolaire de 28 % dès leur troisième année dans le primaire, alors que ce taux n’est que de 3 % pour les 20 % des élèves scolarisés dans les écoles maternelles les mieux classées". Dès l'entrée dans le système éducatif, les inégalités entre les écoles sont bien là.

 

Or ce que montre l'étude de P Marissal c'est aussi que les écarts sociaux entre les écoles sont nettement plus marqués que les écarts entre les quartiers. Alors que la plupart des quartiers bruxellois sont socialement assez hétérogènes , il n'en va pas de même pour les écoles. " La distance entre le domicile et le lieu de scolarisation varie en effet significativement selon le profil scolaire des élèves. Ainsi, les élèves de maternelle parcourant des distances au-dessus de la moyenne ont également ultérieurement des taux moyens de retard scolaire plus faibles en troisième année primaire", note-il. " Les écoles maternelles dont les élèves auront ultérieurement les taux moyens de retard scolaire les plus élevés sont également celles qui ont en moyenne les distances de recrutement les plus courtes". Il ya donc bien un recrutement différentiel des écoles maternelles qui s'opère.

 

Piere Marissal en tire une conclusion qui mérite réflexion. Les opérations visant à renforcer la mixité sociale résidentielle sont sans effet sur cette réalité scolaire. Pour obtenir davantage de mixité sociale dans les écoles, i va bien falloir que l'école prenne en charge la question.

 

François Jarraud

 

L'étude

 

 

Par fjarraud , le mercredi 08 juillet 2015.

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