Le ministère lance le dispositif Meilleur bachelier 

Pour le ministère, il s'agit de permettre aux meilleurs élèves (10%) de chaque établissement d'accéder aux établissements d'enseignement supérieur les plus sélectifs. En clair, la formule doit permettre aux meilleurs lycéens des établissements les moins bien considérés d'accéder en STS pour les bacs professionnels, en IUT pour les bacs technologiques et en CPGE ou école d'ingénieurs pour les meilleurs bacheliers généraux.

 

Le site ministériel explique le mécanisme qui repose sur les résultats du bac et sur APB. On peut ainsi être reclassé dans APB, voire modifier sa demande dans APB à condition de le faire tout de suite.

 

La procédure annonce quand même des restrictions.  On en va pas où on veut. Si l'on a déjà demandé un établissement sélectif on obtient " une affectation automatique car on considère que si le jeune est en liste d'attente c'est que l'établissement a jugé qu'il était prêt à le prendre". Si l'on avait rien demandé, " il faut que le choix soit en rapport avec le projet du jeune et sa capacité à le réaliser. Typiquement, les écoles d'ingénieur ont demandé à pouvoir examiner chaque dossier afin de garantir un parcours de réussite et éventuellement pouvoir réorienter un candidat sur une filière plus appropriée". Là on retourne en fait à la case départ.

 

La discrimination positive portée par ce programme atteint donc rapidement ses limites. Mais une étude de Sylvain Broccolichi montre aussi  les limites de son intérêt. Travaillant sur les choix d'orientation des enfants des milieux populaires, il avait rejeté l'idée, souvent admise, que leur orientation serait trop modeste. " Quand on suit le devenir de ces jeunes de milieu populaire", écrit-il, "ceux qui semblaient exagérément prudents en fait échouent beaucoup plus que leurs camarades de niveau apparemment à peu près identique. Cela s'explique par le fait que les chances de progresser des élèves au cours des années sont très inégales selon les catégories sociales". Il ne suffit pas de promouvoir, même très modestement. Il faut aussi donner aux candidats, en amont ou en aval, des chances de réussir...

 

F Jarraud

 

Communiqué

Etude de S Broccolichi

 

Par fjarraud , le mercredi 08 juillet 2015.

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