Le ministère va bien ouvrir le dossier de l'évaluation des enseignants. Christian CHevalier, secrétaire général du Se-Unsa l'avait annoncé en mai. La revue Profession éducation du Sgen Cfdt le confirme dans son nouveau numéro : " un groupe de travail sur l'évaluation des enseignants devrait s'ouvrir à l'automne 2015". Un dossier particulièrement délicat pour la ministre...
Le Sgen en attend " que l’avancement de carrière soit déconnecté de l'inspection individuelle". Mais c'est la question de l'évaluation par les chefs d'établissement qui va revenir dans les discussions de ce groupe de travail.
L'offensive Sarkozy
En 2008, N Sarkozy avait demandé à son ministre de l'éducation la mise en place d'une évaluation des enseignants du primaire par les résultats. Puis en novembre 2011, le Café pédagogique rend public un projet d’arrêté préparé par Luc Chatel et sa DRH, Josette Théophile, réformant l’évaluation des enseignants. Le texte confie au chef d'établissement dans le secondaire et à l'inspecteur au primaire l'entretien d'évaluation effectué tous les trois ans sur les enseignants. Il porte notamment sur la progression des élèves. Il réorganise également l’avancement des enseignants dans un sens défavorable aux enseignants.
De novembre 2011 à mai 2012, Luc Chatel va défendre avec obstination un texte qui fait l’unanimité syndicale contre lui. Même si certains syndicats critiquent vertement l’évaluation traditionnelle, même si un d’entre eux accepte de négocier durant quelques semaines avec le ministre. Luc Chatel s’obstine. Au point de faire passer ce texte au Journal officiel, le 7 mai 2012, après la défaite de Nicolas Sarkozy. Vincent Peillon apporte sa réponse : un décret publié le 29 août supprime le décret Chatel.
Un nouveau projet pour la ministre
Mais dans sa « Lettre à tous les personnels de l’éducation nationale », Vincent Peillon affirme que le dossier n'est pas clos. « Pour autant, un simple retour à la situation antérieure n'est pas non plus souhaitable. C'est pourquoi, en concertation avec tous les partenaires concernés, nous préparerons de nouvelles dispositions qui entreront en application à la rentrée 2013 », dit-il.
Il n'en sera rien. Le dossier reste en sommeil jusqu'à ce que N Vallaud-Belkacem le réveille. Forte d'avoir pu imposer la réforme du collège, elle entend maintenant s'attaquer à la fois à l'évaluation des élèves et des enseignants. C'est que la pression des cadres est forte pour aller en ce sens. « Il faut un vrai patron dans les établissements », affirmait sous les applaudissements Jacky Simon, inspecteur général honoraire, lors d'un congrès des syndicats de cadres de l'Unsa. IEN, IPR personnels de direction voient dans ce dossier un moyen d'aller vers un rapprochement entre els corps. « On est 20 000. Il faut qu’on travaille ensemble pour encadrer un million d’enseignants », nous confiait Guy Perquignot, secrétaire général adjoint du SIEN Unsa.
François Jarraud
Comment la France a échappé à l'évaluation par le srésultats
Un nouvel encadrement