45 000 signatures réunies en trois mois, ça compte. Le 27 juin, les responsables régionaux de l'Association pour la défense de l'enseignement de l'allemand, ADEAF, qui réunit les professeurs d'allemand, ont remis à l'Elysée la pétition demandant le maintien du dispositif bilangue et des classes européennes au collège.

"Je suis une pédago. J'ai voté pour ce gouvernement. Mais ce qui se passe est inacceptable", nous a dit Brigitte, responsable ADEAF d'une académie. "Dans mon académie, 95% des élèves sont en classe bilangue. On est en train de revenir à la situation qui existait avant la création des classes bilangues. Le nombre d'inscrits est déjà en train de diminuer pour cette rentrée, les principaux anticipant sur la réforme".  

Pourquoi remettre cette pétition à l'Elysée et non rue de Grenelle ? "On a été reçu deux fois par des conseillers de la ministre mais en pure perte. Il se trouve que j'ai assisté au discours de F Hollande au Reichstag en 2013. On se dit que ça ne peut pas être le même homme qui a tenu ce discours et qui supprime les classes bilangues", explique Frédéric Auria, membre du bureau national.

Pour lui, "mettre toutes les langues à égalité comme le prévoit la réforme c'est revenir à la situation d'il y a 10 ans. Toutes vont baisser sauf l'espagnol", estime-t-il. "Cela supprimera l'attractivité que crée des dispositifs comme les classes bilangues. En allemand , 90% des élèves du collège sont dans ces classes". F. Auria soulève un autre problème. "Aujourd'hui les programmes prévoient que les élèves soient au niveau A2 dans 5 compétences à la fin du collège. Dans les nouveaux programmes on leur demande ce niveau dans 2 des 5 compétences seulement. Qu'on ne nous dise pas que la réforme hausse le niveau en langues".

François Jarraud