Le ministère décrète la fin des Emplois Avenir Professeurs 

Selon le syndicat Unsa du supérieur, une circulaire de l'enseignement supérieur informe les universités de la fin de la campagne de recrutement d'Emplois Avenir Professeurs. On met fin ainsi à un rêve lancé par Vincent Peillon ; attirer vers l'enseignement des jeunes de milieu modeste en payant leurs études.

 

Selon l'Unsa Sup& Recherche, la circulaire du 22 juin demande aux universités de n'attribuer de contrat EAP qu'aux seuls jeunes qui en ont bénéficié les années d'avant. Aucun contrat initial ne sera proposé en 2015 à charge pour les rectorats d'en informer ceux qui en ont fait la demande.. début juin. " Le Ministère, en moins de 3 semaines, a donc demandé aux boursiers de candidater - et aux universités de traiter ces dossiers - avant que de leur annoncer que tout cela ne servait à rien !!!", déclare le syndicat.

 

Pour comprendre la  portée de la décision il faut revenir à décembre 2012. "Face a tous ces discours du cynisme,  du scepticisme je viens dire aux étudiants : la France a besoin de vous. Cette campagne est un appel profond à la jeunesse... Nous voulons rétablir la promesse républicaine". Le 10 décembre 2012, devant les étudiants du Centre Censier à Paris, Vincent Peillon présente son programme de recrutement en mettant l'accent sur la promotion sociale par l'enseignement. Sur les 60 000 postes d'enseignants promis par F Hollande lors de la campagne électorale, il veut en réserver 18 000 aux  "emplois avenir enseignant" (EAP).

 

Peuvent bénéficier des EAP les étudiants boursiers et les jeunes vivant en ZUS ou ayant étudié en ZUS sont prioritaires. Les EAP bénéficient d'une aide financière de l'Etat qui leur permet de financer des études trop longues pour les jeunes issus des milieux populaires. En cumulant cette aide avec leur bourse, les étudiants peuvent toucher environ 900 euros (de 617 à 1086 euros en fait) mensuellement. En échange ils doivent s'engager à passer les concours de recrutement d'enseignant et ils doivent 12 heures hebdomadaires dans un établissement d''enseignement (école, collège ou lycée).

 

Evidemment des difficultés sont apparues. La formule de pré recrutement coute cher. Il faut trouver et payer des enseignants pour encadrer les EAP. Le niveau des EAP n'est pas toujours au rendez vous  et ils ne sont pas toujours nombreux là où on a besoin d'enseignants (en maths par exemple). Mais la formule a bien attiré des jeunes qui rêvaient d'enseigner et qui apportaient à l'enseignement un enthousiasme et des savoirs êtres utiles. Enfin la mesure visait à compenser l'embourgeoisement des enseignants suite à la masterisation.

 

La décision brutale prise par le ministère va mettre en difficulté des étudiants. Elle met à nu la crise financière du ministère. Elle amène à s'interroger sur sa capacité à défendre son budget au moment où celui-ci se négocie.

 

François Jarraud

 

EAP : La relève est bien là

 

Par fjarraud , le vendredi 26 juin 2015.

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