"Mon but c'est de sortir les élèves du cadre scolaire et de les confronter à la réalité du travail". Professeur de technologie au lycée français Saint Louis de Stockholm, Samir Boutaleb fait partie, avec ses collégiens, des vainqueurs du concours européen Avenir Métiers porté par l'Onisep et Agefa PME. Le 17 juin, tous se retrouvent à Paris avec des élèves roumains et allemands pour recevoir des prix remis par François Rebsamen, ministre de la formation professionnelle, Georges Asseraf, directeur de l'Onisep et Bernard Capron, président de l'Agefa Pme, la structure de formation de la Cgpme. "L'objectif ce n'est pas de faire des jeunes des chefs d'entreprise mais des acteurs qui développent des compétences de responsabilité et d'initiative", nous confie celui-ci. Une question qui est au coeur du nouveau Parcours Avenir mis en place par le ministère.
Le secret de la réussite
"Nous avons choisi de ne pas rester de simples observateurs de l’affaire, mais aussi, dans la mesure du possible, de promouvoir la boutique et de travailler avec et pour «Ozz Vintage House». Nous avons opté, donc, pour une approche plus active, qui nous a aidé à mieux comprendre le monde de l’entreprise", déclarent les lycéens du Colegiul-National-Banatean à Timisoara (Roumanie), les vainqueurs du concours européen Avenir Métiers. Ils ont travaillé avec leur professeure de français sur une PME et ont réalisé un reportage, des publicité, une vidéo, tous portés en ligne. Pour la seconde année ils se retrouvent invités durant une semaine à Paris. "Le secret c'est de bien choisir l'équipe et de bien présenter aux élèves la richesse des compétences qu'ils développent", nous confie Raluca Martinescu.
Chercher l'humain dans l'entreprise
"La vocation du français c'est de chercher ce qu'il y a d'humain dans une entreprise", explique Raphaelle Blomberg, professeure de français au lycée Victor Hugo de Francfort. Ses élèves se sont passionnés pour une PME qui fabrique du jus de pomme, une boisson nationale en Allemagne. "Les heures passées sur ce projet c'est du temps de gagné", estime-t-elle. "On travaille la langue, l'argumentation. On structure nos idées. Et aujourd'hui les élèves vont travailler une compétence négligée en France mais pas en Allemagne : savoir présenter un projet devant un public". Les collégiens de Francfort ont aussi développé des compétences informatiques et d'initiative. Ils ont sollicité l'entreprise mais aussi les professeurs de l'établissement, par exemple le professeur de SES ou d'allemand du lycée.
A Stockholm, les collégiens du lycée français Saint Louis ont réalisé un "Draw my life", une animation percutante dont ils ont aussi composé la musique avec l'aide du professeur d'éducation musicale. Il sont découvert une PME spécialisée dans le jeu vidéo.
Faire le lien école entreprise
Le concours Avenir métiers vise à renforcer le lien entre la découverte des métiers, les enseignements disciplinaires et l’entreprise en travaillant sur un cas concret de PME. POur cela il invite à rencontrer l'entreprise de façon à présenter la façon dont elle développe un produit sur un marché précis. "Cette rencontre est essentielle pour comprendre ce qu'est un métier et comment il évolue" , estime B Capron. L'Agefa PME est d'ailleurs en train de mettre en place des lieux de rencontre entre élèves, enseignants et dirigeants de PME. "Le concours est une formidable opportunité de faire le lien entre école et entreprise", nous a dit Georges Asseraf "Il faut dépasser la peur et continuer à travailler au développement de ces liens". François Rebsamen invitait lui aussi à "dépasser de vieilles oppositions qui n'ont pas lieu d'être". Venus de pays où la question n'est peut-être même pas posée, les élèves roumains, suédois et allemands étaient eux tout au plaisir de découvrir leur semaine à Paris.
François Jarraud
Le concours Avenir Métiers
Le site des élèves roumains
Le site des élèves allemands
Le site des élèves suédois
Le concours 2014