S'exprimant lors du colloque du Mouvement contre la constante macabre, le 12 juin, l'ancien ministre de l'éducation nationale Benoit Hamon, s'est livré à des confidences sur le débat sur l'évaluation qu'il a lancé en 2014, n'hésitant pas à impliquer l'Elysée dans l'échec de la réforme.
"Je regrette que les conclusions du jury réuni autour d'Etienne Klein n'aient pas été entendues mais qu'on ait décidé de prendre du temps", a-t-il déclaré. Etienne Klein a présidé en décembre 2014 une Conférence nationale sur l'évaluation et remis le 13 février 2015 les conclusions de celle-ci à la ministre. La ministre décidait alors de remettre à plus tard les recommandations du rapport. Pour Benoit Hamon, l'évaluation "bienveillante" garde son caractère "sulfureux".
"Les conclusions du jury (d'E Klein) ont souffert du contexte des attentats de début janvier qui ont eu pour conséquence de dire qu'il ne faut sans doute pas ouvrir le débat sur l'évaluation bienveillante au moment où on demande de l'ordre... Ce n'est pas la ministre qui a chancelé mais elle n'a pas été invitée à poursuivre trop vite dans la réforme".
B Hamon estime que la question du brevet et du bac se posera tot ou tard."Le DNB (diplôme national du brevet) est l'exemple même de ce qu'il ne faut pas faire", a-t-il ajouté. "Il ne permet pas de vérifier correctement si au terme de la 3ème l'élève maitrise le socle... Si on ne change pas l'évaluation dans les examens on aura du mal à changer les choses en profondeur". Il appelle à "faire en sorte qu'on soit aussi bienveillant avec les élèves qu'on l'est aujourd'hui avec les chefs d'entreprise"... A bon entendeur...
F Jarraud