Constante macabre : le combat continue 

Douze ans après la publication du livre "La constante macabre", le mouvement lancé par André Antibi ne désespère pas de changer l'évaluation. Réuni à Paris le 12 janvier, en partenariat avec le Café pédagogique, le colloque du Mouvement contre la constante macabre (MCLCM) réussit l'exploit de réunir presque toute l'éducation nationale, syndicats, parents, lycéens avec les trois derniers directeurs de l'enseignement scolaire.  André Antibi fait confiance aux enseignants et aux parents pour changer l'évaluation pour peu qu'on prenne le temps de leur expliquer ce qu'est la constante macabre.

 

Un ministre et trois Dgesco

 

Difficile de faire plus fort pour ouvrir un colloque. Le 12 juin, le MCLCM réunit à Paris un ancien ministre, Benoit Hamon, et les trois derniers responsables de la direction de l'enseignement scolaire (Dgesco), le coeur même de l'administration de l'Education nationale. Benoit Hamon revendique la paternité de la remise en question de l'évaluation traditionnelle et indique que, suite aux événements de janvier qui ont créé un besoin d'ordre dans le pays, la ministre " n'a pas été invitée à poursuivre trop vite dans la réforme". Une dernière pique élyséenne clôt son intervention. Il invite à faire en sorte qu'on "soit aussi bienveillant avec les élèves qu'on l'est aujourd'hui avec les chefs d'entreprise"....

 

Ancien directeur de la Dgesco, Jean-Paul Delahaye estime que changer l'évaluation fait partie des changements attendus. Il déplore que "chaque fois qu'on essaie de démocratiser l'éducation on soit accusé de niveler par le bas". Il appelle à faire évoluer les pratiques enseignantes pour diminuer les écarts dans le système éducatif. Pour cela il propose une nouvelle définition de la liberté pédagogique : "la liberté pédagogique consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à la réussite des élèves".

 

Aux affaires à la tête de la Dgesco, Florence Robine déclare "qu'on n'a pas abandonné le travail sur l'évaluation". Elle annonce qu'elle se mettra en place l'année prochaine avec une réforme du brevet. "Ce n'est pas une réforme idéologique", estime-t-elle, expliquant  que c'est une nécessité pour limiter les sorties sans qualification. Pour elle il faut expliquer et partager les réflexions avec les familles.

 

"Le mot clé c'est la confiance"

 

Toute la journée, le colloque réunit les acteurs de l'éducation. Une table ronde réunit J. Ginestié et des représentants des Espé. Une autre donne la parole à la présidente de l'UNL, Samya Mokhtar. Les parents des Apel et de la Peep témoignent de leur soutien, tout comme les principaux syndicats (Fsu, Sgen, Unsa) ou encore l'enseignement catholique.

 

"Grâce au colloque on voit plus clair", nous dit André Antibi. "Le gouvernement ne va pas laisser tomber la question de l'évaluation. On s'en réjouit". Il est satisfait de voir le soutien dont bénéficie le Mclcm "au-delà des clivages habituel dans l'éducation nationale".  La présence des 3 derniers directeurs de l'enseignement scolaire, nommés par les 4 derniers ministres atteste d'une rare continuité sur cette question de l'évaluation.

 

Que faudrait-il pour que cette volonté se traduise dans les pratiques pédagogiques ? "Le mot clé c'est la confiance", nous dit A Antibi. "Le passage en force ne donnerait rien. Il faut informer et convaincre les enseignants". A Antibi estime qu'il n'y a pas que sa méthode (l'évaluation par contrat de confiance) pour lutter contre la constante macabre. Pour faire avancer la réforme de l'évaluation il faut dialoguer et informer. Ce qu'il faut en multipliant les conférences.

 

Une évaluation confiante et bienveillante n'ets ce pas en contradiction avec  l'évolution de l'opinion publique ? "Il faut expliquer", rappelle A Antibi. "Les gens veulent de l'élitisme ? Mais si l'élitisme reste basé sur le travail des élèves alors l'EPCC est élitiste".

 

François Jarraud

 

Le mclcm

 

 

Par fjarraud , le lundi 15 juin 2015.

Commentaires

  • thais8026, le 15/06/2015 à 15:09
    La liberté pédagogique doit s'arrêter à ce qui ne nuit pas aux élèves. Il faut expliquer aux profs et aux parents ce qu'est la constante macabre...
    Mais il nous prend pour des c... c'est pas possible.
    ça fait des années qu'il nous parle de la constante macabre. conclusion, M. Antibi est très mauvais pédagogue. D'ailleurs, entre ses colloques, ses manuels et autres : il ne doit pas avoir beaucoup pour ses élèves s'il en a encore.
    De plus, j'aimerai savoir quel est l'enseignant qui souhaite nuire à ses élèves. La liberté pédagogique est justement là pour pouvoir permettre à un enseignant d'exercer une pédagogie qui fonctionne avec ses élèves en dehors de toute mode.
    • PierreL, le 15/06/2015 à 17:05
      La liberté pédagogique est justement là pour pouvoir permettre à un enseignant d'exercer une pédagogie qui fonctionne avec ses élèves en dehors de toute mode.
      C'est bien vrai, mais est-ce le cas?
      Combien de "modes" sont-elles venues  impacter nos pratiques en lecture, en maths ...? 
      et les inspecteurs évaluent-ils l'efficacité de la "pratique" ou la "pratique" elle-même?

      La pédagogie est un outil, notre outil, c'est devenu un but et un enjeu idéologique.
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