Collège : L'avenir de la réforme vu par les inspecteurs et personnels de direction 

Peut on réformer contre les professeurs ? La question a été posée le 10 juin lors de l'audition des syndicats d'inspecteurs et de personnels de direction par la Commission de la culture du Sénat sur la réforme du collège.

 

On ne s'étonnera pas de constater des positions divergentes entre les organisations à propos de la réforme du collège. Le Sgen, le Snpden Unsa, le Sien Unsa se déclarent favorables à la réforme. Claudie Paillette, pour le Sgen, y voit un moyen de développer des projets d'équipe. Patrick Roumagnac, Sien, pense qu'elle permettra de lutter contre les inégalités sociales à l'école. Michel Richard, du Snpden, pense qu'elle permettra avec davantage d'autonomie aux établissements de mieux s'adapter à la réalité des élèves.

 

Ce n'est pas l'avis de Didier Laffeach, ID FO, y voit plutôt l'opportunité de nouvelles inégalités. Claude Desfray, du SIA, relève 7 domaines où exercer la nouvelle autonomie alors qu'aucun temps de concertation n'est prévu pour l'exercer. Paul Devin, Snpi, estime que les moyens sont insuffisants pour une vraie réforme et qu'il s'agit juste d'une réorganisation du collège. "Peut-on demander aux enseignants davantage de professionnalité quand la baisse de leur salaire les détourne du métier", demande-t-il.

 

Ce qu'on retiendra surtout de cette confrontation c'est justement l'émergence de questions concrètes dans un débat jusque là très idéologique. Ainsi les sénateurs s'interrogent sur le brevet et une sénatrice relève que la ministre n'a pas répondu lors de son audition à huis clos. Deux sénateurs posent la question du nombre d'élèves par classe. "Le vrai problème c'est bien celui-là" dit Patrick Abate (PC). La réforme permettra -t-elle de le baisser ? Claudie Paillette pose la question de la formation des enseignants. Prévue pour le 3ème trimestre de 2015-2016, n'est ce pas trop tard ?

 

C'est le sénateur G-D Kennel qui pose la dernière question. Si les corps d'inspection sont "la courroie de transmission" du ministère comment se fait-il que la réforme   ne soit pas acceptée des enseignants ? Il réussit à réconcilier le Sien Unsa et le Snpi Fsu. "Si on attend des inspecteurs qu'ils contraignent la mise en oeuvre de la réforme, alors elle ne sera jamais mise en oeuvre ", répond P Roumagnac (Sien). "On ne peut pas faire une réforme contre les personnels" poursuit P Devin.

 

F Jarraud

 

 

Par fjarraud , le jeudi 11 juin 2015.

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