Collège : Un EPI français-histoire 

Comment l’Enseignement Pratique Interdisciplinaire mis en place par la réforme du collège peut-il-enrichir les disciplines en créant du lien et en leur donnant du sens ? Enseignant au collège d’Ardres dans le Pas-de-Calais, Laurent Fillion montre la voie à travers un exemple lettres-histoire en 4ème. Le projet fixe aux élèves la mission suivante : écrire quatre lettres fictives d'un personnage imaginaire vivant pendant la Révolution française. On peut découvrir en ligne la séquence de travail qui à travers un jeu de rôle et d’écriture veut développer des connaissances historiques et des capacités rédactionnelles.

 

En ligne


Par fjarraud , le lundi 08 juin 2015.

Commentaires

  • thais8026, le 08/06/2015 à 13:13
    Thème très intéressant mais loin d'être nouveau. Je connais des tas d'enseignants soit de lettre soit d'histoire qui pratiquent ce genre sans que l'on parle d'EPI.
    Rien de nouveau sous le soleil
    • laurentfillion, le 08/06/2015 à 16:31
      C'était un peu le but de montrer que ce que proposent les EPI n'est pas nouveau.
      Pas de quoi crier au scandale donc ! Ces pratiques gagneront simplement en légitimité et en facilité.
      De quoi aussi rassurer les collègues qui en souhaitent pas se mettre à ce type de travaux : il devrait y avoir suffisamment de volontaires.
  • maria1958, le 08/06/2015 à 08:30
    Ne pas confondre un projet interdisciplinaire Français-Histoire, qui a son intérêt et dans lequel de nombreux profs reconnaîtront peu ou prou des démarches qu'ils ont eux-mêmes créées depuis des décennies quand ils ont jugé qu'il était pertinent de le faire...

    Et l'institution systématique des EPI, c'est-à-dire d'un mode de fonctionnement imposé à tous et tout le temps, et d'abord mode de gestion à visée comptable  des Dotations horaires et des services des profs, dans le droit fil d'un rapport de 2006 préconisant la "rationalisation" des moyens. 

    Ce n'est pas parce que tel projet interdisciplinaire pourrait s'inscrire dans le cadre institutionnel d'un EPI, que la gestion à coup d'EPI sera pour autant une bonne chose. 
    • laurentfillion, le 08/06/2015 à 16:35
      Avec 2 à 3 h dans l'edt élèves, les EPI ne se seront pas imposés à tous.
      Quant à la gestion comptable, je ne pense pas puisque le heures-profs augmentent.
      Et surtout, je vois surtout l'intérêt pédagogique.
      Comme vous le dites, il s'agit de "démarches que de nombreux collègues ont eux-mêmes créées depuis des décennies quand ils ont jugé qu'il était pertinent de le faire..." il faut donc être cohérent et ne pas les rejeter parce qu'elles sont aujourd'hui encouragées par l'institution.
      • maria1958, le 08/06/2015 à 20:59
        Vous ne pensez pas qu'il y aura gestion comptable, mais je ne sais pas où vous avez vu que les ressources en heures-prof augmenteront... parce que les ressources ne valent qu'en fonction du nombre d'élèves.....

        Les effectifs de collège vont encore monter à compter de 2016, les 4000 postes déjà annoncés vont être mangés par la hausse démographique - et encore faudrait-il qu'ils soient pourvus, or rien n'ayant été fait pour cela, l'arrivée du Père Noël est donc plutôt improbable.... sauf mesure immédiate pour revaloriser et financer les études vers les concours, mais bon pour le moment la ministre n'a pas l'air pressée, donc....

        Quant aux fameuses "marges prof" que vous évoquez par ailleurs, le problème c'est qu'elles serviront à tout - les groupes à effectifs réduits pour que l'AP soit "personnalisé" (ou pas...), les disciplines où il y aura (ou non) dédoublement, et les conditions de fonctionnement des EPI (avec ou sans cointervention, en effectif complet ou par demi-groupe, etc...). 3h pour faire tout ça, évidemment ça ne va pas (on ne parle même pas d'un temps de concertation pour le travail interdisciplinaire - cherchez l'erreur...).

        Le gros souci c'est que dans ce contexte-là, si "mon" EPI est choisi par le conseil pédagogique, c'est quelque part à cause de "mon" projet pédagogique que le collègue de physique aura des classes en plus dans son service, voire sera contraint de compléter son service ailleurs, ou que la prof de lettres classiques n'aura plus de latinistes, "son" EPI n'ayant pas été retenu. Effet délétère pour le travail d'équipe. Et l'art de dégoûter les profs des projets interdisciplinaires qu'on (le ministère) prétend promouvoir. 
        • laurentfillion, le 09/06/2015 à 08:22
          On s'éloigne de l'aspect pédagogique qui est tout de même l'essentiel...
          - Le total heures-profs augmente avec la nouvelle grille horaires (moins que ce que chacun souhaiterait mais il augmente)
          - Les marges, elles aussi, sont sans doute inférieures à ce qu'on souhaiterait mais elles existent et sont aussi en augmentation.
          Le choix de les utiliser laissées aux équipes me semble plutôt une bonne chose, plutôt qu'une utilisation imposée du haut.
          La souplesse de mise en oeuvre des epi devrait permettre vraiment à chacun qui veut s'y engager de pouvoir la faire.
          Vous avez raison sur les heures marges qui ne pourront satisfaire tout le monde.Mais là encore, voyons d'abord l'aspect pédagogique. Sur l'exemple que j'ai choisi, il n'y aurait pas de scandale si nous n'avions aps de co-animation. Le projet peut tourner sans. Si d'autres collègues ont un projet qui l'exige, je me vois mal revendiquer cette heure pour le principe. faisons aussi confiance à l'intelligence des équipes.
          - Sur l'exemple que vous donnez pour un collègue de sciences physiques. C'est plutôt le contraire : avoir des heures marges le déchargerait d'une classe, ne pas en avoir ne lui en donnerait pas en plus mais le nombre "mormal". Quant aux compléments de services, les epi étant intégrés dans les horaires disciplinaires, les postes sont ainsi protégés. Seules ces heures-marges pourront servir de variables mais il s'agit bien là de quelques heures "à la marge".

          L'essentiel reste tout de même que les projets interdisciplinaires se trouvent légitimés et facilités.


          • rebelmath, le 17/11/2015 à 18:48

    • Fenouil, le 08/06/2015 à 10:02
      Je souscris tout à fait au commentaire de maria1958.
      Le projet présenté paraît très intéressant voire ambitieux.
      N'étant ni enseignant d'Histoire, ni de Français, j'ai du mal à évaluer comment les 5 heures prises sur chaque discipline peuvent s'intégrer ou remplacer le temps nécessaire à travailler la période de la Révolution (vue dans les documents comme durant près de 20 ans) ou le thème de la lettre.
      Mais à supposer que cela soit cohérent et que les enseignants puissent faire passer les connaissances sur ce mode, il suffit de regarder les souhaits organisationnels, de multiplier les contraintes par 3 au moins (périodes de l'année) puis par les trois niveaux concernés par les EPI pour se rendre compte que sur le plan pratique, on est en pleine utopie si l'on pense que cela pourra fonctionner ainsi.
      Quant à obtenir des heures pour pratiquer le co-enseignement... sur quelle dotation ? ou au détriment de quelle(s) autres disciplines ?
      • laurentfillion, le 08/06/2015 à 16:28
        Aucune contrainte organisationnelle : ces heures sont utilisées dans le cadre de l'emploi du temps normal.
        L'idéal étant d'avoir au moins 1h  d'histoire et de français qui se suivent dans l'edt. Rien de bien contraignant.

        Quant aux heures pour la coanimation ; elles sont possibles grâce aux heures marge (3h  par classe dans la dhg).
        Insuffisant pour tous les projets certes mais mieux qu'actuellement.
        Du reste l'exemple proposé peut fonctionner sans coanimation si d'autres projets en ont davantage besoin.
        • ProfSVT76, le 15/06/2015 à 13:35
          Vous pensez réellement que l'EPI que vous proposez va faire progresser les élèves en difficulté ? J'ai lu ce que vous avez fait, il y a beaucoup de choses dedans, trop pour ce genre d'élèves.
          Le travail interdisciplinaire, c'est très intéressant, beaucoup de profs y ont recours mais ça permet de réinvestir ou d'approfondir du fondamental, pas de l'acquérir. La fameuse tâche complexe, qui en réalité correspond tout bonnement à une synthèse, est la finalité. Mais il faut, pour pouvoir l'envisager, déjà dominer des tâches simples.
          C'est çà que regrettent les profs qui sont contre la réforme pour un certain nombre. Personne ne nie l'intérêt du travail interdisciplinaire mais pas aux dépens du fondamental.
          De plus, on fait de l'interdisciplinaire au sein même de nos disciplines. Mais c'est du ponctuel.
          Exemple : mon collègue de mathématiques peut, pour travailler sur les échelles, prendre le cas du calcul de la taille réelle d'une bactérie (donc relier aux SVT) mais il le fera sur UN exercice, pas sur 10h d'EPI, c'est trop...
          Les EPI n'augmentent pas notre liberté, ils la restreignent.


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