"On ne démocratisera pas la réussite scolaire en continuant à considérer que les enfants de milieu populaire sont victimes d’un « handicap social » et devraient par conséquent être traités à part", expliquent JP Delahaye et MA Grard, auteurs des deux récents rapports sur Ecole et grande pauvreté, dans une tribune du Monde. 'Répartir de façon inégale au collège, c’est-à-dire pendant la scolarité commune, les options ou les parcours particuliers qui n’ont pas pour objectif premier de préparer à des études ultérieures mais plutôt de séparer les élèves les uns des autres, ne permet pas de faire du « commun »... Remarquons d’ailleurs qu’on ne songe à implanter des formations « nobles » comme les sections européennes ou les classes bilangues que lorsqu’il s’agit de faire venir ou de retenir dans un établissement des élèves issus de milieux plus favorisés. Un peu comme si les pauvres n’étaient pas dignes eux-mêmes de se voir proposer spontanément et naturellement ces enseignements. La réforme du collège en cours qui vise à offrir ces enseignements à tous les élèves va donc dans la bonne direction".
Dans Le Monde