Collège : Louis Maurin et Jacques Fournier dans le débat 

Louis Maurin annonce l'échec de la réforme de l'éducation nationale et dénonce le conservatisme enseignant. "Bien des raisons expliquent le soutien à ce conservatisme scolaire de classe. L’une des principales est le mépris social porté envers ceux qui constituent la graisse du « mammouth », les enseignants. Non par les parents en général, mais par les élites politiques, médiatiques et l’institution elle-même. De la même façon qu’une partie des ouvriers se tourne vers le Front national pour exprimer leur colère, nombre d’enseignants se radicalisent faute d’être entendus et soutenus au quotidien", écrit-il. "Il y a plus : moderniser l’école et la rendre plus juste serait agir au cœur même du système des inégalités. Cela bousculerait sans doute trop de hiérarchies sociales et de privilèges dans une société qui se dit égalitaire mais profondément clivée par le titre scolaire qui fonctionne comme un titre de noblesse. Imaginez qu’un enfant d’enseignant ait autant de chance à la naissance de réussir à obtenir son bac qu’un enfant d’ouvrier non qualifié, alors qu’aujourd’hui il en a deux fois plus. Tout l’ordre social serait alors bouleversé".

 

Inversement, Jacques Fournier, ancien secrétaire général du gouvernement Mauroy, auteur de "Politique de l'éducation", intervient en soutien à la réforme. " La priorité à l’éducation est l’une des bien rares promesses de la campagne présidentielle qui aura été tenue. Priorité budgétaire, méritoire en cette période de vaches maigres de la dépense publique. Priorité dans le calendrier des réformes puisque la grande loi sur la « refondation » de l’école est intervenue dès le 9 Juillet 2013".

 

Louis Maurin

Jacques Fournier

 

Par fjarraud , le jeudi 21 mai 2015.

Commentaires

  • maria1958, le 21/05/2015 à 10:12
    C'est clair qu'après avoir choisi de laisser tomber comme une vieille chaussette le monde ouvrier, le gouvernement montre, par son passage en force sur la réforme du collège, en quelle estime il tient  les enseignants, qui, précisons-le, constituent non pas la "graisse" du mammouth, mais l'essentiel de ses muscles....

    Comme quoi la surabondance des discours sur la "priorité aux défavorisés" n'est nullement incompatible avec une politique qui dans les faits, se désintéresse de leurs difficultés et méconnaît leurs droits (cf bourses et fonds sociaux en berne, refonte restrictive de l'Education prioritaire, etc...) .
    Et qu'elle n'est pas incompatible non plus avec le fait de traiter les "classes moyennes" comme un paillasson, alors qu'on en a fait son "coeur de cible" électoral.... Dans la série: politique de Gribouille, chapeau !


    L'abandon des classes populaires ET "moyennes" est d'ailleurs assez cohérent avec le renoncement à la politique fiscale pourtant promise: on ne peut pas mener une politique exigeante en terme d'égalité sociale (et scolaire), si on commence par consentir des milliards de cadeaux aux actionnaires (y compris quand ils font des profits et licencient).
    Voir les 5 mn grandioses du magazine Cash Investigation, où Elise Lucet interpelle Emmanuel Macron sur le Crédit Impôt Recherche et le Crédit Impôt Compétitivité- Emploi (!!) déversés à fonds perdus sur SANOFI :

    http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/cash-investigation/video-cash-investigation-emmanuel-macron-et-le-cas-sanofi_836283.html

    136 millions d'aides de l'Etat en un an, rien que pour Sanofi. 
    Pendant ce temps, il manque toujours 28 millions pour que les fonds sociaux scolaires 2015, aujourd'hui à 45 millions, retrouvent leur niveau de 2001....
    Et le salaire des jeunes profs démarre désormais à 1,1 SMIC. 

    Autre comparaison possible grâce aux 136 millions par an d'aides d'Etat à Sanofi: la réforme du collège, d'après la Ministre, coûtera 200 millions, pour des postes dont il n'est pas certain qu'ils ne sont pas un leurre, mais passons...
    200 millions, donc, étalés sur plusieurs années, pour que l'"effort" soit "supportable"... 
    Et pour 12 millions d'élèves, puisque le collège, quasiment tous les jeunes y sont scolarisés. 
    La "priorité à l'Education", voilà ce qui doit bien faire rire les actionnaires de Sanofi. 
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