Louis Maurin annonce l'échec de la réforme de l'éducation nationale et dénonce le conservatisme enseignant. "Bien des raisons expliquent le soutien à ce conservatisme scolaire de classe. L’une des principales est le mépris social porté envers ceux qui constituent la graisse du « mammouth », les enseignants. Non par les parents en général, mais par les élites politiques, médiatiques et l’institution elle-même. De la même façon qu’une partie des ouvriers se tourne vers le Front national pour exprimer leur colère, nombre d’enseignants se radicalisent faute d’être entendus et soutenus au quotidien", écrit-il. "Il y a plus : moderniser l’école et la rendre plus juste serait agir au cœur même du système des inégalités. Cela bousculerait sans doute trop de hiérarchies sociales et de privilèges dans une société qui se dit égalitaire mais profondément clivée par le titre scolaire qui fonctionne comme un titre de noblesse. Imaginez qu’un enfant d’enseignant ait autant de chance à la naissance de réussir à obtenir son bac qu’un enfant d’ouvrier non qualifié, alors qu’aujourd’hui il en a deux fois plus. Tout l’ordre social serait alors bouleversé".
Inversement, Jacques Fournier, ancien secrétaire général du gouvernement Mauroy, auteur de "Politique de l'éducation", intervient en soutien à la réforme. " La priorité à l’éducation est l’une des bien rares promesses de la campagne présidentielle qui aura été tenue. Priorité budgétaire, méritoire en cette période de vaches maigres de la dépense publique. Priorité dans le calendrier des réformes puisque la grande loi sur la « refondation » de l’école est intervenue dès le 9 Juillet 2013".
Louis Maurin
Jacques Fournier