N Vallaud Belkacem installe le Droit au retour en formation 

"Il ne suffit pas de décréter un droit.  Il faut que les jeunes connaissent son existence". Le 19 mai, N Vallaud Belkacem a lancé la campagne "Reviens te former" destinée à appliquer le décret sur le retour en formation pris en décembre 2014.

 

 Pris en application de la loi de refondation, le décret de décembre 2014 spécifie que "tout jeune âgé de seize à vingt-cinq ans révolus sortant du système éducatif sans diplôme ou ne possédant que le diplôme national du brevet ou le certificat de formation générale bénéficie, à sa demande, d'une durée complémentaire de formation qualifiante qui a pour objet de lui permettre d'acquérir soit un diplôme, soit un titre ou certificat inscrit au répertoire national des certifications professionnelles". La formation peut être dispensée " sous statut scolaire, dans le cadre d'un contrat en alternance ou sous statut de stagiaire de la formation professionnelle." Sous statut scolaire, " la formation qualifiante dispensée sous statut scolaire a une durée n'excédant pas une année scolaire, éventuellement renouvelable en fonction de la durée de formation nécessaire pour accéder au diplôme".

 

En mars 2015, l'Education nationale a publié une circulaire d'application du décret. " Les jeunes désireux de faire valoir leur droit à une durée complémentaire de formation qualifiante ainsi que ceux qui, possédant un diplôme général, souhaitent un retour en formation professionnelle, sont accueillis afin d'élaborer un projet adapté à leur situation et à la réussite de la formation qui s'en suivra. Cet accueil est réalisé par les structures contribuant au service public régional de l'orientation", précise la nouvelle circulaire. "Ce premier contact permet de fixer, dans un délai de quinze jours, la date d'un premier entretien avec un représentant d'un organisme ou d'une structure contribuant au SPRO (service public régional d'orientation), déterminé en fonction de ses missions et publics prioritaires. Chaque jeune bénéficiaire du droit à une durée complémentaire de formation qualifiante et chaque bachelier général ayant fait une demande de formation à finalité professionnelle dans le cadre scolaire est dès lors suivi, au sein de l'organisme ou de la structure contribuant au SPRO qui le prend en charge, par un référent qui sera son interlocuteur tout au long du processus de formation, de la définition de son projet à sa réalisation".

 

" En l'attente de l'entrée effective dans la formation, ce référent organise, avec l'appui de l'inspecteur d'académie-directeur académique des services de l'éducation nationale (IA-Dasen) ou du directeur régional de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf), la prise en charge du jeune dans un établissement d'enseignement de proximité", précise le texte. " La formation dans le cadre scolaire peut prendre plusieurs formes : intégration totale ou partielle dans une classe, formation dans une structure de type micro-lycée, actions diplômantes relevant de la MLDS (de type « repréparation de l'examen par alternance » - MOREA), etc... Lorsque le retour en formation se déroule dans le cadre scolaire, l'élève bénéficie des mêmes droits et il est soumis aux mêmes obligations que les autres élèves, qu'il s'agisse de la formation proprement dite ou de la vie scolaire à laquelle il participe. Il doit donc avoir pris connaissance du règlement intérieur de l'établissement. L'équipe éducative veille à sa bonne intégration  dans l'établissement. Les établissements mettront en œuvre des modalités pédagogiques adaptées et prendront en compte les acquis du jeune pour organiser son emploi du temps et ses activités".

 

La ministre devait résumer ce dispositif de façon claire. "Dans les 15 jours tout jeune aura un rendez-vous avec un référent unique qui fera un bilan. Le même référent suivra le jeune jusqu'à sa qualification". Il aura aussi pour mission de trouver si nécessaire un logement et des solutions de transport pour que le droit soit effectif. A noter que le dispositif n'est pas proposé qu'aux jeunes sans diplômes. Il est aussi ouvert aux bacheliers généraux sans qualification professionnelle.

 

Deux points n'ont pas été développés par la ministre. Dans l'Education nationale, les établissements devront faire face au droit au retour à moyens constants. Il y a là un écart fort avec la masse des décrocheurs (environ 140 000 par an). Par exemple, la rentrée 2014 a été marquée par des refus de scolarisation de redoublants de terminale.

 

Finalement ce sont les régions qui, en charge du SPRO, devront se débrouiller pour trouver les solutions et accompagner les jeunes. Elles le feront comme les pourront loin des caméras...

 

François Jarraud

 

Le site Reviens te former

Les décrets

La circulaire

Les redoublants de terminale ont-ils droit à un avenir ?

 

Par fjarraud , le mercredi 20 mai 2015.

Commentaires

Vous devez être authentifié pour publier un commentaire.

Partenaires

Nos annonces