A Bobigny, instits et profs dans la rue 

Le mouvement parti du collège Pierre Semard a fait tache d'huile à Bobigny (93) le 5 mai. Les trois collèges de la ville ont accueilli très peu d 'élèves et une partie des enseignants étaient en grève. Plusieurs écoles ont participé à un mouvement qui désespère de voir ses moyens diminuer en éducation prioritaire.

 

"On veut simplement revenir à ce qu'était l'éducation prioritaire", nous a dit Véronique Decker, directrice d'une école de Bobigny. "Tout Bobigny est en éducation prioritaire mais on n'a plus les moyens de rien". V Decker évoque par exemple la valse de remplaçants non formés dans les écoles. "On a eu une ancienne secrétaire médicale, une prof de français en Biélorussie, un titulaire d'une licence en mécanique. Une licence en mécanique ne permet pas d'enseigner en CE1". Souvent il n'y a pas de remplaçants du tout et les effectifs des classes  gonflent au delà du raisonnable. "On ne veut plus d'une école au rabais pour les enfants des quartiers populaires". V Decker craint une baisse importante des moyens à la prochaine rentrée. "La ville a supprimé le budget pour les projets et on n'a pas de budget supplémentaire coté Education nationale". Selon Rachel Schneider du Snuipp 93, près de 200 écoles devraient passer au dessus du seuil d'effectifs propre au 93 à la rentrée prochaine.

 

"On perd une centaine d'heures dans mon collège", explique Jules Siran, responsable Sud à Bobigny. "Ces heures nous permettaient de faire des mi groupes qui sont nécessaires dans un collège populaire". Jules Siran enseigne au collège République, un très gros établissement préfigurateur des Rep+, un véritable symbole de l'éducation prioritaire. "On demande un plan d'urgence pour le 93".

 

Le mouvement de Bobigny fait suite à des manifestations identiques à Saint Denis et Aubervilliers. Dans ce département où une large partie des écoles et collèges sont en éducation prioritaire, les enseignants se plaignent de coupes sombres dans les dotations horaires à la rentrée. Les pondérations et les primes liées à la nouvelle éducation prioritaire seront bien attribués. Mais les enseignants ont l'impression que les élèves payent ces avantages. Au rectorat on estime que la croissance des moyens est supérieure à la croissance démographique.

 

François Jarraud

 

Le grand ras le bol des profs de saint denis

 

 

Par fjarraud , le mercredi 06 mai 2015.

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