Une nouvelle gouvernance se met en place 

La publication des décret et circulaire sur les missions des enseignants clôt un cycle de redéfinition du métier d'enseignant entamé sous Vincent Peillon. C'est un nouveau système de gouvernance des établissements qui tente de prendre forme.

 

Le décret sur les missions particulières des enseignants du second degré semble purement technique. Il clarifie des situations locales qui se sont imposées depuis des années dans les établissements. De fait collèges et lycées ont eu besoin de référent numérique. Ils ont aussi mis en place des coordonnateurs ou des responsables de niveau ou de discipline. Les  ministres ont eux aussi créé des référents pour répondre à des urgences politiques. Ces constructions se sont accumulées et se sont rendues d'autant plus indispensables qu'elles évitaient de développer de réelles politiques. Le plus bel exemple en est donné avec les référents numériques qui depuis des années font tourner le matériel informatique des établissements au quotidien et comblent au moindre coût le vide laissé entre Etat et collectivité territoriale pour la maintenance et l'animation pédagogique.

 

Mais la publication du décret sur les missions officialise en bloc ces pratiques. Le décret les institue. Il apporte de la transparence en même temps qu'il construit vraiment cette organisation. Tout d'un coup se révèle une structure qui va encadrer les enseignants dans leur vie quotidienne. On passe à des missions attribuées par le chef d'établissement dont la place dans l'établissement est ainsi renforcée.

 

Ainsi s'établit un double mouvement. D'une part une hiérarchisation du corps enseignant sur le modèle des autres métiers même si ces coordonnateurs ou référents ne constituent pas encore un corps. C'est un fait suffisamment nouveau pour être souligné. D'autre part un chef d'établissement doté d'une autonomie renforcée. Ces deux mouvements visent à sortir l'Education nationale de ses problèmes de gouvernance. Ils portent en germe une nouvelle conception de la gouvernance en rupture avec la tradition administrative.  

 

François Jarraud

 

 

Par fjarraud , le lundi 04 mai 2015.

Commentaires

  • Delafontorse, le 04/05/2015 à 19:09
    Et nous qui pensions avoir affaire à un gouvernement... Eh bien, non, nous sommes gouvernés par une gouvernance. Histoire de bien nous signifier que l'Etat républicain est mort et qu'à la place, nous avons des émissaires néolibéraux commis par des ploutocrates pour imposer leurs fadaises idéologiques et gestionnaires aux anciennes institutions publiques afin de les casser et favoriser dans les grandes largeurs privatisation, territorialisation et loi du marché tous azimuts. Cette pluie de nuisance s'abat à grand fracas sur l'école de la République et est en train de la ruiner. Les Français laissent faire. Tant pis pour leur porte-monnaie. 
    • Faloud, le 05/05/2015 à 06:55
      Vous radotez la même rengaine sur tous les fils du forum  ! Ça devient lassant et peu constructif.

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