Quand la diversité ethnique fait le succès de l'Ecole 

A quoi tient le succès de  l'école londonienne ? A sa diversité ethnique, estime Simon Burgess dans une étude réalisée pour la Bristol University. Réussir cette mixité sociale, c'est faire progresser l'école dans son ensemble.

 

Le paradoxe de l'école londonienne

 

 Le paradoxe est apparu en 2013 et s'est confirmé en 2014. Alors que la composition sociale de ses élèves devrait donner à l'école de Londres des résultats inférieurs à ceux de l'Angleterre, c'est le contraire qui se produit. Ses résultats sont 10% au dessus des attendus. Le London Success est un paradoxe que la municipalité, les responsables politiques ont tourné à leur profit.

 

"Mais la raison est ailleurs", estime Simon Burgess. Il a repris les données des élèves du secondaire de Londres et calculé les résultats par ethnie et pas catégorie sociale. Pour lui il y a une évidence : les résultats sont liés à la composition ethnique de l'école londonienne."Si l'école londonienne avait la même composition que celle des élèves anglais, ses résultats seraient juste dans la moyenne". Le succès de l'école londonienne tient à deux ingrédients.

 

Les bienfaits de l'école inclusive

 

D'abord le fait d'avoir un fort pourcentage d'élèves primo arrivants , issus des communautés asiatique, africaine bengalaise et pakistanaise. Elles tirent le niveau. Les résultats des élèves blancs si on les isole sont inférieurs et seulement dans la moyenne anglaise.

 

Mais ce bénéfice n'est possible que parce que les écoles londoniennes sont beaucoup moins ségrégatives que la moyenne des écoles anglaises. Elle sont nettement plus intégratrices. Si le carburant c'est la volonté familiale de certaines ethnies de monter par l'école, le moteur c'est l'école intégratrice. C'est là que se fabrique la volonté collective de réussite scolaire. C'est elle qui  rend ces écoles agréables à vivre et en fait de vraies communautés qui se soutiennent.

 

Ce que recommande Samuel Burgess, c'est d'avoir partout des écoles inclusives qui brassent les ethnies et fonctionnent au mélange. Si ce n'est pas possible, explique S Burgess, alors il faut vraiment investir  dans la motivation des élèves blancs isolés dans leur ghetto.

 

Un exemple à suivre ?

 

Cette histoire pourrait être un conte de Noël. Mais c'est simplement le compte rendu d'une étude universitaire qui n'a pas forcément fait plaisir aux politiques. Car le succès des écoles londoniennes tient à ses membres plus qu'aux programmes de remédiation ou au développement des "academies".

 

Pour nous cette leçon est un vrai défi. Les élèves issus de l'immigration sont souvent considérés comme un problème par l'école et les parents qui viennent les compter avant de choisir leur collège. L'école française construit ainsi des filières ethniquement séparées qui sont de plus en plus validées par les choix des familles.

 

Mélanger les élèves au lieu de faire des filières ethniquement ségréguées. Faire de nos différences une nouvelle force, voilà pourtant une belle perspective pour nos directions. Tous londoniens ?

 

François Jarraud

 

L'étude de S Burgess

Article du Guardian

 

Par fjarraud , le jeudi 23 avril 2015.

Commentaires

  • Delafontorse, le 23/04/2015 à 15:16
    Tu parles d'une "mixité sociale" ! La Grande Bretagne ne connaît qu'une seule sorte de ségrégation, mais celle-là inamovible : celle des riches et des pauvres. Et l'école londonienne est l'école des pauvres. Assurément, un exemple d'ores et déjà pour les gouvernants français, toutes tendances de droite (et de gauche de droite) confondues : pour eux, l'école publique doit devenir l'école des pauvres, avec la même louable et inamovible "mixité sociale" que celle qu'on trouve à l'école londonienne. 
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