L'enseignement catholique se prépare aux exigences de mixité sociale 

Alors que l'Education nationale s'engage vers une gestion des moyens prenant en compte des impératifs de mixité sociale, l'enseignement catholique fait évoluer aussi ses critères d'affectation des nouveaux moyens. Il le fait à sa manière, en rondeur et dans la continuité mais avec des effets qui pourraient être perçus sur le terrain à partir de la rentrée 2016.

 

Refus de la carte scolaire...

 

 Pascal Balmand, secrétaire général de l'enseignement catholique, a présenté le 17 avril le rapport final du groupe de travail sur les indicateurs installé au secrétariat général de l'enseignement catholique (SGEC) depuis mars 2014. L'enseignement catholique doit relever le défi de s'adapter aux nouvelles règles de gestion lancées par V Peillon et ses successeurs qui prennent en compte la mixité sociale dans l'attribution des moyens. La pression exercée sur l'enseignement catholique est d'autant plus forte que de nombreux travaux sociologiques (P. Merle, M Oberti ou dernièrement Son Thierry Ly par exemple) montrent le rôle que jouent les établissements catholiques dans la ségrégation sociale à l'Ecole.

 

Ce que souhaite le SGEC c'est justement écarter les approches sociologiques au profit de la prise en compte des projets de ses établissements. Alors le Sgec met en doute l'intérêt des calculs basés sur les CSP. "L'important ce n'est pas la population accueillie, explique P Balmand, mais la politique menée par l'établissement". Au nom de la liberté de l'éducation P Balmand écarte toute entrée de l'enseignement catholique dans une carte scolaire.

 

Mais intérêt pour les projets d'établissement

 

A la place, le SGEC présentera à la Commission permanente, le parlement de l'enseignement catholique, le 24 avril, des indicateurs évaluant la mixité sociale, la mixité scolaire et la "mixité des besoins éducatifs". Qu'on ne s'attende pas cependant à des indicateurs scientifiques. Les plus déterminants ne semblent pas définis très précisément et tous seront déclaratifs. Face aux congrégations, au poids de certains établissements, à l'autonomie de tous, le SGEC doit de toutes façons composer. Alors tout sera à négocier localement dans les départements.

 

L'objectif que s'est fixé le SGEC c'est , à partir de la rentrée 2016, d'attribuer un tiers environ des nouveaux postes pour faire face à la croissance démographique et deux tiers environ pour répondre aux objectifs éducatifs du secrétariat général.  Cela doublerait la proportion des emplois pilotés par le SGEC, ou plutôt débattus entre le SGEC et les établissements.

 

François Jarraud

 

 

Par fjarraud , le lundi 20 avril 2015.

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