Eclipse : Philippe Besançon a mobilisé son collège 

Eclipsée pour tout le monde ? Pas vraiment. Au collège REP Pfeffel de Colmar, Philippe Besançon, professeur de technologie a organisé le 20 mars des ateliers pédagogiques pour les 490 élèves de l'établissement. Entre observation de l’événement, quiz, vidéo-projection, proportionnalités, c’est un vrai travail interdisciplinaire qui a été mis en place pour une matinée. Comment s’est il procuré les fameuses lunettes ? Comment ont réagi les collégiens ? Entretien avec un enseignant prévoyant.

 

Vous avez organisé dans votre collège des ateliers pédagogiques lors de l’éclipse du 20 mars 2015.  Quelles activités avez-vous proposé aux élèves ?

 

 Une éclipse partielle, visible depuis notre collège, quasiment au maximum durant la récréation est un événement qu’il me semblait important de mettre en valeur. J’ai donc axé l’essentiel de l’action sur l’observation en direct par l’ensemble des élèves, grâce à une vidéo-projection avec un caméscope de l’éclipse, associée à une utilisation de lunettes ‘Eclipses’ par chaque élève. De plus, j’ai toujours à cœur de multiplier les pistes d’exploitations pédagogiques et les intervenants. J’ai donc rajouté sur le réseau du collège, un diaporama et des vidéos expliquant les phénomènes associés de marée, d’équinoxe et les différents types d’éclipses.

 

Parallèlement, j’ai lancé un quiz par mail à destination des élèves et du personnel du collège, pour ouvrir sur des calculs de distance et de proportionnalité, en écritures scientifiques, ou encore sur les auteurs ayant évoqué le voyage sur la Lune. Profitant de la présence d’une classe ULIS dans l’établissement, j’ai proposé au professeur coordinateur de cette section, M. David Hebert, de réaliser dans ma classe de Technologie, une Terre et une Lune en papier mâché et que les élèves disposeront dans la cour, en respectant les calculs proportionnels étudiés en classe.

 

Où avez-vous trouvé les informations concernant l’éclipse et ces idées de construction ?

 

J’ai eu envie de monter ce projet à partir de l’article du mensuel Science et Vie de février 2015. Un rapide tour sur Internet m’a permis de trouver toutes les informations nécessaires à l’élaboration d’un diaporama et d’y puiser plusieurs idées de manipulations, tant pour des observations directes qu’indirectes.

 

Comment avez-vous anticipé cet événement ? Comment récupérer ces fameuses lunettes en nombre suffisant ?

 

Les premiers contacts pris auprès des opticiens pour récupérer des lunettes gratuites m’ont fait comprendre que l’information n’était pas diffusée et qu’il me serait difficile de trouver les 150 paires de lunettes qu’il me fallait. J’ai donc fait le tour des opticiens de la ville et une enseigne m’a proposé très gentiment des paires qu’elle avait conservées et correctement stockées depuis leur dernière dotation. Je pensais qu’à l’approche du phénomène, l’information et les équipements seraient largement diffusés auprès du public, ce qui n’a pas été le cas, malheureusement.

 

Comment s’est organisé ce travail interdisciplinaire avec les autres enseignants ?

 

Le plus souvent, cette organisation s’est déroulée sur l’ENT. Ce qui permet une information en masse à destination des professeurs et une réactivité des différents acteurs du projet, en particulier : la Direction, la CPE, le professeur d’ULIS.

 

Vous laissez donc à vos élèves des éléments scientifiques pour bien comprendre l’éclipse et des souvenirs plutôt rassurants de cette journée. Avez-vous des réactions de vos collégiens à postériori ?

 

Les élèves se sont montrés très intéressés tout au long de la semaine, au fur et à mesure que filtraient les informations. Les questions ont été nombreuses, les découvertes aussi. Notre établissement étant classé REP, nous constatons que ce genre d’activité innovante les intéresse, que cela apporte une dynamique différente qui fait l’objet d’exploitations variées dans les classes.

 

D’autres projets passés ou futurs mis en place ?

 

Je reste attentif aux opportunités que nous offrent l’actualité ou les actions nationales qui nous arrivent tout au long de l’année. Certaines d’entre-elles permettent effectivement de mettre en place des actions d’envergure. Ainsi de 2009 à 2012, j’ai organisé la Fête de la Science dans mon collège de Rangiroa, sur un atoll de Polynésie, avec plus de 30 ateliers sur un jour et demi. Actuellement, je suis le référent ASSR du collège Pfeffel, où j’ai coordonné la mise en place de 9 ateliers tournants sur la sécurité routière, en cherchant chaque fois à développer un thème différent. Mais je profite aussi de certaines idées originales que je développe au sein de mes cours de Technologie. Deux exemples : la réalisation d’un Baby-foot géant où les élèves sont les joueurs, pour une journée « Marche pour ta santé » ou encore une démarche de projet en 3ème sur une proposition de modification des feux du carrefour du collège pour améliorer la sécurité des élèves, un projet que nous avons déposée auprès de la mairie de Colmar, après approbation au Conseil d’Administration. Ma motivation première est d’aborder l’enseignement par une approche toujours renouvelée tout en étant un acteur dynamique de mon établissement.

 

Propos recueillis par Julien Cabioch

 

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Par fjarraud , le mardi 31 mars 2015.

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