A Paris, l'Europe lance un appel pour éduquer aux valeurs européennes 

"Jusque là on a parlé de l'école comme moteur d'employabilité. Peut-être faut-il parler d'éducation comme moteur de transmission des valeurs". Trois mois après les attentats parisiens, N. Vallaud-Belkacem a reçu le 17 mars 26 ministres de l'éducation européens ainsi que François Hollande pour élaborer une "déclaration  sur la promotion de l'éducation à la citoyenneté et aux valeurs communes de liberté, de tolérance et de non-discrimination". Une manifestation solennel qui débouche sur un "appel". Mais comment traduire concrètement cette ambition avec des pays européens si différents ?

 

L'Ecole en barrage au terrorisme

 

 Il n'était évidemment plus question de "valeurs républicaines". Vingt-six ministres de l'éducation européens se sont réunis à Paris le 17 mars pour échanger sur "l'éducation à la citoyenneté et aux valeurs communes de liberté, de tolérance et de non-discrimination". L'objectif est clairement fixé et le président de la République le rappelle. "C'est à l'Ecole que se joue le rapport à l'autre, à la tolérance et la capacité à repousser les discours de haine. C'est l'Ecole qui doit apaiser et porter l'espoir. C'est toujours de l'Ecole qu'il y a espoir".

 

Cette réunion exceptionnelle fait suite aux attentats de Paris, Bruxelles et Copenhague. Les ministres sont là pour que l'école fasse barrage à la montée du racisme et de l'antisémitisme."Plusieurs de nos pays ont été touchés par les attentats qui ont porté une atteinte profonde aux valeurs des sociétés européennes", rappelle N Vallaud-Belkacem... Jusque là on a parlé de l'école comme moteur d'employabilité. Peut-être faut-il parler d'éducation comme moteur de transmission des valeurs". Soulignant le fait que l'éducation n'est pas une prérogative européenne, la ministre constate que 26 pays européens sur 28 sont présents. "Cette réunion dit combien il y a volonté que l'Europe investisse le champ des valeurs et de l'éducation". Et elle annonce une déclaration, "l'appel de Paris" préparée avec les 26.

 

Des objectifs mais pas de politique

 

 L'appel se fixe comme objectif de " redoubler d’efforts afin de renforcer dès le plus jeune âge l’enseignement et l’appropriation de ces valeurs fondamentales, et de travailler à construire grâce à l’éducation des sociétés plus inclusives". Elle invite els état à agir au niveau national ou local pour " garantir à tous les jeunes une éducation inclusive qui combatte le racisme ainsi que tout type de discrimination, promeuve la citoyenneté et leur apprenne à comprendre et à accepter les différences d’opinions" mais "tout en respectant l’état de droit, la diversité et l’égalité des genres". Les états devront aussi " renforcer les capacités d’esprit critique et de jugement des jeunes" particulièrement sur Internet. Au niveau européen, l'appel invite les états à échanger  pour s'assurer que " les jeunes acquièrent des compétences sociales, civiques et interculturelles" et à "promouvoir le dialogue interculturel".

 

Quelles suites ? Le commissaire européen à l'éducation, Tibor Navracsics souligne le fait que l'appel est une bonne chose mais qu'il faut voir s'il y aura des réalisations concrètes. L'appel de Paris invite à utiliser les moyens existants : Erasmus + et Horizon 2020, un fonds destiné au supérieur. Elle ne mentionne pas de moyens concrets supplémentaires pour cette éducation. Le "conseil éducation, jeunesse, culture et sport" européen se réunira à nouveau les 18 et 19 mai.

 

François Jarraud

 

 

Par fjarraud , le mercredi 18 mars 2015.

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