B. Suchaut : Temps disponible et temps nécessaire pour apprendre à lire : le défi des 35 heures 

L'école française donne-t-elle le temps d'apprendre à lire à ses élèves ? Après "7 minutes pour apprendre à lire", Bruno Suchaut et Alice Bougnères se lancent dans un savant calcul du temps nécessaire à leurs yeux pour ces apprentissages.  Pour les auteurs, les élèves les plus fragiles ont besoin de 35h d'engagement individuel pour apprendre à lire. Le constat final c'est que le programme de CE1 est incompatible avec les besoins des élèves. Pour eux, il faut alléger le programme ou différencier ses objectifs. Ils invitent à utiliser pour l'entrainement le temps d'enseignement du CE1.

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Par fjarraud , le mercredi 21 janvier 2015.

Commentaires

  • delacour, le 21/01/2015 à 12:09

    Cette étude repose sur la pédagogie actuelle de l’apprentissage de la lecture. On y lit que les lettres ont un son :

     

    «  Etape 1. La connaissance du son de 10 lettres très fréquentes »

     

    C’est confondre codage et décodage. Seul le codage donne la possibilité de passer au décodage de ce qui a été codé et de parvenir à la reconnaissance du mot. C’est particulièrement visible lorsque vous codez le mot /oiseau/ avec « oiseau », ce que Saussure avait bien souligné. Dans ce mot aucune des voyelles ne se décode comme enseigné en CP. Constatons :

    « a » se décoderait /a/ comme dans faire, faisait, août, chaud, manteau, haie, champ, faim, équateur, paysan, etc. ? En réalité « a » se décode /a/ dans moins de 20% des cas dans un texte !

    « i » se décoderait /i/ comme dans ferai, frais, train, teint, instinct, poing, soie, etc. ?

    « o » se décoderait /o/ comme dans monter, monsieur, faon, soin, choix, poutre, etc. ?

    « u » se décoderait /u/ comme dans mousse, feutre, haut, jeun, pingouin, monsieur, etc. ?

    Quant au « e », il est utilisé pour coder 34 phonèmes différents sur les 36 ( ?), donc il se décode de 34 manières différentes, certains affirmant même qu’il est muet !

     

    Le fait d’inverser la pratique actuelle, de commencer par coder, c’est-à-dire attribuer au son-sens un signe le représentant, permet à la fois le décodage certain et la reconnaissance. Si on a codé /c/ avec « ch » pour écrire le mot chorale, il n’y a plus aucun obstacle à décoder et à lire chorale. Car c’est uniquement et toujours le codage qui donne la clé du décodage et évite à l’apprenti des cas de conscience quant il voit une lettre. En réalité le décodage n’est possible qu’en miroir du codage. « a » ne se décode /a/ que si le mot codé contient le son /a/. Ce qui explique l’importance de la phonologie.

     

    On peut trouver sur le site http://apprendre-a-lire.pagesperso-orange.fr/ tous les détails concernant la pédagogie du codage.

    Et sur le site de Meirieu plusieurs articles dont, sur le codage :

    http://meirieu.com/ECHANGES/codage_communication_delacour.pdf

     

    En partant du connu, on est en pleine ZPD, on sait ce qu’on écrit, on sait la correspondance entre les sons et les lettres, il reste à mémoriser, pour le sens écrit, ce codage réalisé pour reconnaître le mot. Et on peut faire travailler 20 élèves simultanément…effectivement, réellement…

    On peut même utiliser le logiciel d’apprentissage que j’ai mis au point sous VB …

    Des chercheurs pourraient peut-être s’interroger ? Des études, des évaluations effectuées ? Ce serait pour le plus grand bien des apprenants…

     

      

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