Changer l'Ecole : L'OCDE vous dit comment 

Réformer l'Ecole semble une gageure pour une organisation qui compte 24 états bien différents. Mais l'OCDE s'y attelle en publiant "Perspectives des politiques de l’éducation  2015. Les réformes en marche", un véritable guide des réformes. En apparence l'ouvrage présente 450 réformes éducatives menées de 2008 à 2014 dans les états membres. On a là une vitrine unique sur ce qui se passe dans les pays développés sur le plan éducatif. En réalité l'OCDE délivre un message clair aux Etats sur la façon de réformer en impliquant directement les enseignants et leurs syndicats.

 

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Par fjarraud , le mardi 20 janvier 2015.

Commentaires

  • Delafontorse, le 20/01/2015 à 07:53
    Les citoyens français n'ont pas élu les membres de l'OCDE. A quel titre cet organisme est-il qualifié pour décider de la politique scolaire de notre pays, SVP ?

    L’enquête PISA qui sert de boussole à nos ministres de l’EN de soi-disant de gauche comme de droite est commanditée par l’OCDE au cabinet privé de conseil international Mc Kinsey. 

    Voici ce qu’on peut lire dans le « Cahier de politique économique » de l’OCDE n° 13 de 1996 : 
    « L’apprentissage à vie ne saurait se fonder sur la présence permanente d’enseignants mais doit être assuré par des prestataires de services éducatifs. Les pouvoirs publics n’auront plus qu’à assurer l’accès à l’apprentissage de ceux qui ne constitueront jamais un marché rentable et dont l’exclusion de la société en général s’accentuera à mesure que d’autres continueront à progresser (….) Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement ».

    Soumettre l'école aux intérêts privés et enfin privatiser aussi largement que possible le secteur éducatif, tel est le projet de l'OCDE pour la France. C'est à dire casser la qualité de l'école publique. Nos ministres successifs s'y sont employés avec une grande constance. Ils ont sans aucun doute bien mérité des intérêts divers mais certes pas publics dans la main desquels ils mangent.

    Télécharger le Cahier de politique économique n°13 de 1996 de l’OCDE :
    http://www.cip-idf.org/IMG/pdf/ocde_n_13_.pdf
    • Franck059, le 20/01/2015 à 13:16
      Je pose des questions en guise de pavé dans la marre mais je crois qu'elles méritent d'être posées :

      1. En quoi une privatisation large du secteur éducatif serait-il néfaste ?

      2. L'école publique est-elle encore de qualité ?
      • Delafontorse, le 20/01/2015 à 17:48
        Vous êtes pour la marchandisation de l'éducation ? De l'air ? De l'eau ? De la personne humaine (s'il est vrai comme le dit Sarkozy, que "l'humain n'est pas une marchandise comme les autres"...mais est une marchandise quand même, et d'abord génériquement !) ? 

        Vous apprécierez l'existence d'un secteur éducatif public de qualité payé par vos impôts quand vous saurez le prix que coûte une éducation privée de qualité, soumise aux lois du marché et du profit maximum. Il faudra vous endetter pour éduquer vos enfants. A votre bon coeur. Et tant pis pour les pauvres.

        La qualité de l'école publique ne dépend que de celle de ses maîtres qui ne veulent pas se laisser avachir moralement, intellectuellement et économiquement par le premier économiste néolibéral posant à l'expert qui passe.
    • fgiroud, le 20/01/2015 à 12:34

      Cher  Delafontorse,

      Je ne pensais plus à avoir à reparler du vieux serpent de mer de 1996. Pendant longtemps, l'OCDE n'a même pas eu connaissance de ce rapport qui n'est en rien une publication officielle de l'organisation. Il s'agit d'un document de travail préparé par un consultant externe à l'OCDE qui, comble de l'ironie, n'a jamais été un membre officiel de l'organisation. Je ne l'avais plus redit depuis 2006 mais bon, une piqûre de rappel est nécessaire : ce document n'a jamais eu le statut de recommandation officielle de l'OCDE. D'ailleurs, vous pouvez lire page 2 "Les idées exprimées et les arguments avancés dans cette publication sont ceux des auteurs et ne reflètent pas nécessairement ceux de l'OCDE ou des gouvernements des pays membres". Si vous lisez régulièrement nos publications (et il y en a eu multitude depuis 1996), vous verrez qu'on est bien loin de ce  type de discours. C'est bien dommage de devoir se justifier, surtout que l'article n'est absolument pas en lien avec ce que vous écrivez et qu'il aurait surement fait bondir l'auteur du rapport de 1996 !

      Pour en revenir au fond car c'est bien l'essentiel, l'OCDE fait des recommandations et les ministères décident de leur application ou non en toute liberté. En aucun cas l'OCDE ne décide pour les pays.  Ces recommandations sont fondées sur les comparaisons internationales et sur une analyse approfondie des réformes réalisées dans l'ensemble  des pays membres de l'OCDE. Peut-on aujourd'hui se satisfaire de notre école ? Certes, le système a une élite forte mais se dégrade dangereusement par le bas et devient de plus en plus inégalitaire. Sur la formation des enseignants : 4 enseignants sur 10 au collège en France se sentent insuffisamment préparés au volet pédagogique de leur métier, soit la proportion la plus élevée des pays de l'OCDE participant à l'étude TALIS. La formation est véritablement trop académique, et mettre plus de « pédagogie » ne veut pas dire qu'il ne faut plus être exigeant sur la partie académique de la formation. Cela veut simplement dire qu'il faut donner une place plus grande au « savoir-faire » dans la formation initiale.

      Comme je suis de nature optimiste, je me dis qu'on peut proposer des changements et les mettre en œuvre sans que cela crée à chaque fois des polémiques interminables comme pour les rythmes scolaires. Si cela n'est pas le cas, on peut se dire que l'école aura vraiment  du mal à trouver l'unité nationale dont elle a besoin et dont je parle dans cet article.

      Cordialement, Éric Charbonnier

      • Delafontorse, le 20/01/2015 à 18:03
        Vous êtes économiste, vous n'êtes pas enseignant ni philosophe de l'enseignement. 
        Les motivations qui vous guident sont celles de l'organisme qui vous emploie et sont celles de l'économie néolibérale et de ses "recommandations", la même économie qui réduit et préconise de réduire partout les "coûts" de l'enseignement public et fabrique partout depuis au moins les années 90 l'école que vous décrivez être de plus en plus inégalitaire, produisant aussi le déficit en formation initiale et continue des enseignants dont vous vous plaignez. 
        Vous vous souviendrez (peut-être...) de Bossuet : "Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes". Mais il est vrai que l'économie inféodée au capital n'en est pas à une contradiction près.

        Vous ne créerez jamais en France d'"unité nationale" pour continuer à casser l'école publique. Et c'est heureux. La qualité des consultants et autres fournisseurs de données PISA de l'OCDE laisse à penser celle de ses "experts" préconisant ladite "unité" forcée à coup de com et autre propagande.

        Enfin, que la privatisation du secteur éducatif ait aujourd'hui l'Etat néolibéral et des organismes comme le vôtre pour acteurs et décideurs, ce n'est pas moi qui le dit : lire La revue internationale d'éducation Sèvres, n°65 sur le financement de l'éducation.

        http://www.ciep.fr/sites/default/files/atoms/files/introduction-ries-65.pdf

        http://www.ciep.fr/revue-internationale-deducation-sevres/financement-de-leducation/ries-65




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