Dans une nouvelle note publiée le 7 février, le Conseil d'analyse économique (CAE), un service qui conseille le premier ministre, met en cause l'Education nationale accusée d'être un frein au développement de l'apprentissage. Le CAE recommande de confier à des agences spécialisées l'organisation des formations et à diminuer fortement l'enseignement général en CAP.
"En France, le circuit de la formation professionnelle en alternance est très complexe", écrit le CAE. "De nombreux acteurs y interviennent. Ces intervenants, dont les actions sont mal coordonnées, n’ont pas tous des incitations à développer l’apprentissage, surtout pour les jeunes peu ou pas diplômés. L’Éducation nationale joue un rôle central. Cependant, l’apprentissage peine encore à être perçu par les enseignants, les acteurs de l’orientation et les familles comme une solution positive d’orientation. En outre, il est difficile de créer des formations d’apprentissage en adéquation avec les besoins des entreprises et des branches professionnelles".
"Le poids des enseignements généraux sanctionnés par des examens dans le cadre de l’apprentissage peut être l’origine d’un taux d’abandon élevé dans l’enseignement professionnel", poursuit le CAE. "Finalement, ni les entreprises ni les jeunes ne trouvent leur compte entre l’apprentissage, perçu comme trop exigeant en termes de formation générale et trop peu adaptable aux besoins des entreprises".
Le CAE préconise "une réforme en profondeur des formations en alternance", pour les rendre plus attrayantes pour les entreprises. "Des agences de certification seraient responsables du contrôle de qualité et de mise en oeuvre des formations subventionnées et les régions du versement des subventions Nous proposons enfin de réduire la part des matières générales dans les diplômes de CAP". Le CAE demande aussi que les moyens pour l'insertion des jeunes non qualifiés soient réservées à l'apprentissage. Une façon d'enfoncer le clou...
La note du CAE