Evaluation : Le dossier 

Les notes sont-elles justes ? Comment évaluer autrement ? Qu'en pensent les spécialistes ? Publiées le 1er décembre 2014, les « premières propositions du CSP pour l’évaluation et la validation du socle commun » avancent à pas feutrés vers la réforme de l’évaluation voulue par la loi d’orientation et la volonté ministérielle... Où en est le débat ? Philippe Meirieu, Pierre Merle, Fabrizio Butera, André Antibi, des enseignants nous aident à y voir clair.

 

Dossier Evaluation

 

Par fjarraud , le jeudi 11 décembre 2014.

Commentaires

  • nicomaths, le 11/12/2014 à 15:39
    Je serais curieux de savoir comment les "spécialistes" obtiennent leurs lettres de noblesses.

    J'entend bien que les notes deviennent tabous et sont les bouc-émissaires de tous les maux de l'école...

    Mais posez vous la question: qu'est-ce qui est le plus décourageant ? Une évaluation chiffrée qui, quoi qu'on en dise, motive les bons élèves en ayant comme effet secondaire de "démotiver les élèves fragiles" ? Ou bien une liste de compétence suivie de la mention "NON ACQUIS" ?

    Je m'explique, mon pseudo m'aura probablement dénoncé, mais je précise que je suis professeur de Mathématiques, ce n'est pas pour cette raison que je défend les notes chiffrées mais il faut reconnaître que les calculs statistiques (moyennes...) sont plus concret pour les élèves parce qu'ils ont une évaluation chiffrée, en soit, c'est déjà un apport pour une matière qui crée beaucoup de problèmes chez les élèves qui cumulent les lacunes...

    Je précise également que je suis en ZEP, lieu dans lequel le mot travail est étranger pour trop d'élèves, ceux là même qui sont reconnus comme "découragé" par les notes.

    Mais il faut savoir que lorsqu'on évalue avec une note, on peut prendre en compte les difficultés et donner des points pour récompenser l'effort (quand il y en a un), ainsi, il est rare qu'un élève qui a réellement essayer de faire bien se retrouve avec une note inférieure a 5/20, c'est ce qu'on appelle parfois, à tord, les points pour l'encre et le papier.

    Voila comment j'envisage l'abandon déjà annoncé des notes: nous allons avoir à récupérer la liste des compétences et devoir placer des mots tels qu'acquis A, non acquis NA ou en cours d'acquisition ECA.

    Clairement, pour moi, cela revient à une note sur 3, seulement voila, reprenons l'élève précédent, celui qui arrive à l'entrée en sixième avec des résultats sur le "livret personnel de compétence" faible, ou très faible, que peut-il espérer de plus qu'une liste de compétence NA ? En effet, quand il n'y a rien de correct, nous ne pourrons plus donner les points l'encre, puisqu'il n'y a plus réellement de moyens pour apprécier les efforts infructueux.

    Comment voulez vous alors que l'élève en difficultés, celui a qui nous sommes supposé rendre service, ne soit pas complètement démotivé et ne cherche plus à obtenir quelques points actuels en essayant ?

    Je ne détaillerais pas mes arguments sur la motivation des élèves au niveau qui ont un peu l'esprit de compétition et le bénéfice que leur offre les comparaisons, mais je terminerais sur un point:

    Si on passe au tout compétences, pourra-t-on alors refuser les gamins qui ne sont manifestement pas au niveau ? Ceux qui bien souvent ont déjà du mal à accrocher sur les choses les plus simples de nos programmes et qui par lassitude, deviennent souvent agressifs ?

    Nous demandera-t-on comme on nous demande parfois de monter les notes de distribuer des "acquis" qui ne sont pas mérités ? Autant cesser l'évaluation...


    De toutes façons, si vous voulez mon avis, les difficultés de l'école viennent de la société qui accepte la violence dans les établissements, accepte que des élèves refusent de travailler mais soit quand même en classe pour déranger ceux qui ont envie de progresser...
    • Jean Maurice, le 11/12/2014 à 19:08
      Le problème, nicomath, avec l'enseignement par compétence c'est qu'il est antinomique avec l'idée de programme (déterminant des acquisitions annuelles visées (exigées?) pour une tranche d'âge - il n'y aura plus de redoublements - donnée. )
      Or ce paradoxe n'effleure pas l'esprit des "spécialistes" qui n'ont pas, eux, d'élèves à faire avancer et donc de problèmes pédagogiques concrets à étudier, encore moins de solutions à développer...
      Si vous voulez faire progresser les individus sur leurs compétences propres, il ne faut plus de parcours collectifs ; adieu classes d'âge administratif, groupes de niveaux, etc. Il faut faire du préceptorat, ce qui est aussi antinomique avec l'enseignement de masse. Le serpent se mord la queue. 
      Ou alors, il faut repenser tous les dispositifs d'apprentissage et d'encadrement. Mais ça, les enseignants ne peuvent pas le faire seuls et pendant leurs heures de service : ce n'est pas au pilote de concevoir la future voiture pendant qu'il fait la course... mais il apporte des informations souvent  très utiles aux ingénieurs qui, généralement, les écoutent pour en tenir compte!!!!
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