Des chantiers trop ambitieux pour une réforme de l’Ecole ? 

Réforme de l’évaluation, plan numérique, réforme de l’éducation prioritaire, école bienveillante… N Vallaud-Belkacem accumule les ambitions et les rendez-vous avec l’Ecole dans une grande urgence à réformer l’Education. Cette hâte et ces nombreux dossiers peuvent-ils aboutir ?

 

Observons le seul mois de décembre. Il sera marqué par la grande conférence sur l’évaluation des élèves suivie par la réforme de la carte de l’éducation prioritaire. En janvier le plan numérique, les nouevaux programmes du collège seront à l’ordre du jour. Autant de changements profonds, voire révolutionnaires, que la ministre veut faire avancer avec l’horizon court des rentrées 2015 et 2016.

 

Mais l‘administration centrale peut-elle réellement réformer l’Ecole ? On a tous en mémoire les réformes jamais abouties. L’interdiction du travail à la maison au primaire, régulièrement rappelée de plus d’un demi siècle, en est un bel exemple. Plus la réforme se rapproche de la classe , plus elle semble impossible à mettre en place. Ainsi al réforme des moyens, si ele est très risquée politiquement, semble plus facile à impulser que celle de l’évaluation.

 

Pour Antoine Prost, l’administration centrale de l’éducation « peut soutenir une réforme dont elle est convaincue. Par contre elle est incapable de gérer un changement pédagogique car elle ne sait pas discuter avec le terrain, ni  susciter des initiatives ». Un eopinion partagée par Alain Boissinot qui, au moment de quitter le CSP, déclarait : « Il y a plus de marge de manoeuvre et d'initiative au niveau des académies et des établissements qu'au niveau national ».

 

En attendant une hypothétique régionalisation de l’éducation,  revenons à A Prost. « Le vrai facteur de changement ce sont les élèves et la société ». Par ses réformes N Vallaud-Belkacem prend à partie la société. Pour changer l’évaluation, pour diminuer les injustices dans la répartition des moyens, il va lui falloir convaincre de l’efficacité de ses propositions. Un travail qui devra être mené face à l’opinion publique. Mais aussi auprès des enseignants. Mais qui pourrait valablement accompagner sur le terrain les ambitions ministérielles ?

 

Antoine Prost

Boissinot

 

Par fjarraud , le lundi 01 décembre 2014.

Commentaires

  • emapi, le 01/12/2014 à 20:50
     Beaucoup  de belles paroles, mais le terrain a besoin de faits: des RASED reconstitués, des enseignants formés, des classes moins surchargées, de nouveaux programmes....
    Deux ans et demi...3 ministres différents... et en attendant, les "petites mains" (dont je fais partie) continuent de bricoler pour empêcher le bateau de prendre (trop) l'eau...
  • eplantier, le 01/12/2014 à 15:51
    Il me semble que le problème n'est pas la taille et le nombre de dossiers.

    Les comparaisons internationales affichent crûment l'échec, le paradoxe français, où le système éducatif renforce les inégalités. Donc, oui, li faut agir, oui, ces chantiers devaient, doivent être engagés.

    La question est celle de la volonté inébranlable d'aboutir, dans un milieu gangréné par la cooptation, un ministère cogéré par les syndicats qui font la pluie et le beau temps. Ainsi, la réforme du statut des enseignants, remontant à 1950, s'est faite à minima.

    Le système éducatif français sera efficient quand les poules auront des dents.
  • Franck059, le 01/12/2014 à 14:27
    Pour exister, pour justifier leur mandat, ministres, secrétaires d'état et pontes de la haute fonction publique doivent en permanence s'agiter et proclamer.

    Si je ne m'abuse, de récents sondages montraient un ras le bol des réformes à gogo. Le leitmotiv était : "Laissez-nous travailler en paix".

    Qu'on arrête de nous arroser de discours et de bonnes intentions non actés par faute de moyens et de volonté réelle.

    Qu'on cesse surtout de tout vouloir diligenter d'en haut !

    Plus inquiétant : ce phénomène n'est plus propre à l'Education Nationale, même plus seulement à la Fonction Publique, il est parvenu jusque dans la moindre entreprise (notamment PME et PMI) et même chez n'importe quel citoyen lambda qui s'est retrouvé confronté à l'ubuesque réformette des rythmes scolaires.

    Quand on prône le développement des compétences chez des élèves, la moindre des choses est de faire preuve soi-même d'un minimum de compétence !



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