Combien coûte l’Ecole ? 

La publication du « coût de l’éducation » par la Depp (ministère de l’éducation nationale) est particulièrement attendue cette année puisqu’elle donne les chiffres de 2013, première année de refondation. En 2013, seul le primaire se tire bien du marais des dépenses éducatives.

 

Certes la répartition des dépenses suit la hiérarchie officieuse de l’éducation nationale. Un étudiant coûte 11 540 euros en moyenne ce qui est plus que le lycéen (10 800 €), le collégien (8 240 €) et l’écolier (6 220€). De l’école au lycée, la dépense double ce qui situe la hiérarchie du système.

 

Cet effet est lentement rééquilibré. Si on regarde l’évolution des dépenses depuis 2006, seul le primaire progresse : la dépense par élève a augmenté de 6% depuis 2006. Au collège on affiche une baisse de 3% et au lycée de 5%.

 

Globalement , la première année de la refondation n’est pas marquée par une dépense nationale pour l’éducation en nette hausse. On est passé de 6,8% du PIB en 2012 à 6,85%. On est loin de 7,4% de 2000 ou des 7,2% de 2009. Le pays a érodé régulièrement sa dépense intérieure d’éducation depuis le début du siècle.

 

Le principal changement est ailleurs. On assiste à un renversement des parts de l’Etat et des collectivités dans la dépense éducative. L’Etat réprésentait 61% de la dépense éducative en 2006. Il ne pèse plus que 56%. Les collectivités territoriales apportent 25% de la dépense contre 22% en 2006. Ce sont bien elles la puissance montante. Or en même temps qu’elles montent elles concentrent leur activité éducative dans les mains de 13 régions seulement. Des partenaires bientôt plus puissants que les recteurs ?

 

François Jarraud

 

Cout de l’éducation

 

Par fjarraud , le jeudi 27 novembre 2014.

Commentaires

  • maria1958, le 27/11/2014 à 09:27
    Donc l'Etat se désengage toujours plus des dépenses d'éducation, et se défausse sur les collectivités territoriales (dont les ressources sont inégales, et vont baisser drastiquement).
    Et sur les ménages, dont la contribution serait passée, apparemment, de 17% à 19% entre 2006 et 2013 - or les ressources des familles ne sont pas égales, et également rognées par l'austérité.
    Et après on pleure parce que les résultats du système sont de plus en plus inégalitaires, cherchez l'erreur.....

    Contrairement à l'affichage politique sur la priorité à l'éducation, au nom de laquelle tous les autres services publics sont saignés à blanc et priés de se taire, la dépense d'éducation est en baisse - alors que faut-il le rappeler, les effectifs d'élèves sont à la hausse !!!! 

    Le changement se borne donc à une redistribution d'une enveloppe insuffisante, résultat si la dépense par élève a augmenté un peu entre 2006 et 2013 pour les écoliers, ce sont leurs grands frères et soeurs collégiens et lycéens, qui ont payé la facture - et les écoliers la paient à leur tour en arrivant dans le secondaire, comme ça personne n'y échappe. 

    Entre ce rapport et bien d'autres signaux d'alarme (la situation dans le 93, la crise du recrutement des profs, les non-remplacements....), que font donc les adultes ? 
    Pour paraphraser le titre d'un film connu, nos enfants nous accuseront (avec raison) de les avoir lâchés et de n'avoir pas défendu leur droit à l'éducation. 
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