Alexandre Acou : Internet : lancez-vous ! 

Alexandre Acou n'aime pas qu'on dise qu'il est devenu une star sur twitter. Ce jeune professeur des écoles est pourtant une référence pour de nombreux enseignants qui découvrent avec intérêt les twitt classes. Passé du site classique au blog puis à Twitter, ce chemin numérique le conduit à publier prochainement un guide qui aidera les professeurs des écoles à se lancer sur Internet.

 

 Comment devient-on un prof mythique sur Internet ? Si l'on écoute Alexandre Acou, ça se serait fait tout seul, en suivant presque une pente naturelle plutôt qu'un parcours. En fait c'est le résultat de 10 ans de réflexions, d'audaces et de tatonnements.

 

Du blog à Twitter

 

Jeune professeur des écoles, Alexandre Acou découvre Internet il y a 10 ans en construisant le site de son école, dans un quartier très populaire du nord est parisien. Autre découverte : l'effet sur les élèves. Quand le site de l'école affiche leur texte à l'écran, par exemple le récit d'une journée en classe verte, les regards s'allument. Sur l'ordinateur chaque texte est propre, bien présenté. Ces extraits de la vie de la classe sont partagés avec les familles. Mieux encore : les instits commentent les textes des élèves. Ce faisant, Internet fait évoluer le rapport prof - élèves.

 

Muté dans son école actuelle, une école élémentaire située en plein quartier chinois, Alexandre Acou passe au blog. Avant de découvrir Twitter il y a trois ans sous l'influence d'un autre professeur célèbre : Jean-Roch Masson. "J'ai tout de suite vu le temps que j'allais gagner", nous dit-il. "Plus de mise en page, plus de saisie, une publication immédiate qui libère le temps des élèves au profit de la pédagogie". Avec Twitter, qui limite les textes à 140 caractères, on ne travaille pas l'expression française. Mais avec ses élèves Alexandre invente des jeux grammaticaux. "Par exemple je leur fais inventer et écrire des phrases à l'impératif". Ou encore des descriptions de figure géométriques. Ou encore des coordonnées géographiques. Une nouvelle étape est franchie car Twitter est avant tout un instrument de communication. "Il y a toujours une classe prête à échanger avec mes élèves de CM2. Par exemple on  a échangé en anglais avec des collégiens de 6ème en s'envoyant des "conseils de sorcières". Les élèves ont aussi échangé des figures géométriques avec des élèves de 6ème d'un autre établissement.

 

Changer sa pédagogie

 

Mais comment intégrer ces échanges dans la vie d'une classe ? "Les élèves ont des tâches tournantes à effectuer. Dans la classe il y a un élève qui suit twitter sur un smartphone. C'est lui qui signale les twitts qui arrive et qui tape les twitts rédigés en commun. Ca implique un fonctionnement souple de la classe", explique A. Acou. "Il faut aménager des temps de travail de group ou individuel des élèves où ils puissent échanger ou rattraper du retard". A Acou divise sa classe en groupes qui alternent des moments où ils suivent le cours et d'autres où ils travaillent en autonomie. "J'ai rayé l'informatique de l'emploi du temps de la classe. Le numérique trouve sa place avec le B2i dans le fonctionnement quotidien".

 

Une communauté enrichissante

 

Qu'est ce que ça apporte d'échanger sur Twitter avec d'autres enseignants ? "C'est comme participer à une salle des profs virtuelle", explique A Acou. "Elle me fait beaucoup de bien. Elle permet d'approfondir ma réflexion pédagogique. Elle donne aussi de l'émulation. Je me demande chaque jour ce que je vais trouver. Quelle nouvelle idée est expérimentée par un collègue ?"  Twitter fonctionne aussi comme une banque de ressources o l'on peut trouver rapidement le document dont on a besoin. "Il y a une ouverture réelle. On échange avec des enseignants de collège, de lycée et même d'université de façon très horizontale. C'est quelque chose qui n'existe pas ailleurs".

 

Une expérience bientôt mise en livre

 

Sa décennie d'expériences sur Internet, A. Acou a décidé de la partager. Il publiera en janvier un ouvrage, co-écrit avec Katrin Acou-Bouaziz, journaliste, chez Retz sur les usages d'Internet et de Twitter. "Ce livre sera un vrai guide pour les enseignants qui veulent se lancer sur Internet. On expliquera ce qu'on peut faire ce qu'on a appris au cours des années et des discussions avec les collègues. Il y aura des pistes et des fiches prêtes à l'emploi. Son titre résume l'objectif du livre : "Internet à l'école : Lancez-vous !".

 

François Jarraud

 

Alexandre Acou au Forum des enseignants innovants

Le livre

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Par fjarraud , le mercredi 05 novembre 2014.

Commentaires

  • Volga, le 11/12/2014 à 17:19
    Mon cher François Jarraud, 

    Je sais que nous sommes à l'ère de Twitter et que l'orthographe est devenue une donnée secondaire, mais par pitié, corrigez vos innombrables fautes et coquilles.

    "L'actualité pédagogique sur internet" ne devrait pas rimer avec "manque de rigueur".

    On en oublie le contenu (pourtant fort intéressant) de l'article...
  • Franck059, le 05/11/2014 à 13:10
    Mouais... mais les élèves de M. Acou savent-ils tous bien lire, écrire et compter en arrivant en classe de 6ème ?

    Je demande à voir...

    Par ailleurs, pourquoi sortir un livre ? Qu'il crée un site, ou un blog faisant part à tous de son expérience !
    Mercantilisme...
    • AlexAcou, le 05/11/2014 à 22:07
      Franck,

      J'espère que vous aurez compris que ma démarche est justement de tout faire pour motiver ces apprentissages que je juge, comme vous, fondamentaux (lire, écrire, compter) en usant donc du numérique. Je ne peux vous assurer de résultats probants mais puis vous assurer par contre que c'est bien mon souci premier. Pour voir twitter.com/classe_acou .
      Ensuite, un livre pour rallier des collègues qui n'usent pas ou peu d'Internet me paraît plus pertinent qu'un blog/site que nombre de ces collègues n'atteindront pas...
      Enfin, si vous aviez quelque notion mercantile du statut d'auteur en pédagogie, vous ne me prêteriez pas une telle intention...

    • Jean Maurice, le 05/11/2014 à 14:56
      Evitons, Franck, la médisance a priori.
      Pourquoi écrire un livre? Nous en revenons au débat sur l'innovation d'hier. Il n'existe aucune promotion interne des activités novatrices. J'ai le même problème avec les travaux que j'ai développés en math ou en lecture au cp. Seule voie pour la diffusion, pour que cela puisse servir à d'autres : la publication. En cela, l'EN a toujours su préserver le "monopole" des éditeurs tout en ne prenant jamais le risque de subir la critique, de vouloir "imposer" , comme disait Luc Ferry, la pédagogie.

      Obtient-il de meilleurs résultats avec ou sans le net? C'est à lui seul de le mesurer. Motivation par l'écran, c'est indéniable, ça marche à tous les coups. Mais je suis plus méfiant en lisant qu'il y a surtout un gain de temps en passant par le petit oiseau qui permet d'éluder la mise en page, etc. Et je suis plus dubitatif sur la qualité de l'apprentissage. Si c'est un simple support attractif pour pousser (leurrer) les enfants vers l'écrit "simpliste", je crains que l'on ne soit pas sur la bonne piste.
      Ensuite, il n'est pas nécessaire d'inviter encore plus les enfants à se droguer au smartphone et autres joujoux high-tech de communication. Quand on voit les dégâts relatifs à l'utilisation prolongée des écrans, comme la perte de sommeil chez les ados inondés de lumière bleue issue des écrans chaque soir, il est peut-être plus dans le rôle de l'école d'apprendre à raisonner leur utilisation que d'en promouvoir un usage continu. Ce n'est pas une vision rétrograde: bien qu'ancien, né bien avant l'apparition du premier pc, je n'ai jamais rencontré de difficulté à utiliser les nouvelles technologies que je n'ai jamais étudiées à l'école primaire. On s'acharne inutilement sur les apprentissages somme toute assez aisés de l'informatique, l'usage d'outils dont l'ergonomie et la prise en main intuitive sont les premiers atouts, largement développés par les fabricants.
      Mais au final, nous verrons bien dans quelques années si les acquisitions nées de ces pratiques de communication en ligne sont plus efficaces que les anciennes méthodes manuscrites...
      • AlexAcou, le 05/11/2014 à 22:21
        Jean Maurice,

        L'article ne le précise peut-être pas assez mais l'usage d'un smart-phone prêté à un élève me permet justement de me passer d'un (grand) écran en classe et autres "joujoux high-tech". Je vous rejoins sur la nécessité d'apprendre "à raisonner" l'utilisation des outils connectés. En ce sens, les temps d'utilisation en classe sont cadrés par les règles de fonctionnement et l'emploi du temps, loin d'un "usage continu". 
        Enfin, je n'opposerais pas les méthodes "manuscrites" et "numériques", mes élèves passant 15 minutes à préparer un tweet sur une feuille de papier "manuscrite" et 1 minute à le taper/publier.
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