Peut-on avoir au sein du même espace francophone des visions radicalement différentes de la place des parents à l'école ? Sans doute oui si l'on en juge par les événements qui se produisent en ce moment au Québec. Puisque c'est l'avenir de l'Ecole qui se joue en ce moment dans les élections des commissaires scolaires.

Le 2 novembre les Québécois ont voté pour élire leurs commissaires scolaires. Et le gouvernement a prévenu que si le taux de participation ne montait pas (il était de 8%) les commissaires disparaitraient.  Or ces commissaires élus sont tout simplement les gestionnaires des écoles.

Elus par la population du quartier, le commissaire scolaire siège au Conseil des commissaires qui gère l'éducation sur le territoire d'un district scolaire. C'est ce conseil qui embauche les enseignants,  décide des investissements à faire dans les batiments scolaires , veille à ce qu'il y ait un service de garde ou une aide aux devoirs ou encore lutte contre l'intimidation scolaire.

Les commissions scolaires sont les vrais gestionnaires du système. Cela leur permet de développer des politiques locales tout en restant dans un système où les programmes sont nationaux. En envisageant leur suppression, le gouvernement québécois veut à la fois renforcer la centralisation du système éducatif et dégager des économies de gestion.

Tout le monde éducatif au Québec vit suspendu aux résultats de ces élections et aux conclusions que le gouvernement prendra. C'est là qu'est la différence essentielle avec la France. D'abord dans le pouvoir des élus des parents dans l'Ecole qui est infime ne France. Alors que le taux de participation aux élections des représentants des parents est beaucoup plus fort en France qu'au Québec, alors que ce sont les seules élections nationales où tous les parents votent, quelque soit leur nationalité, les élections des parents d 'élèves jouissent de peu de considération. Ainsi plus de deux semaines après l'élection on en attend toujours les résultats, gardés sous le coude par les Dasen.

F Jarraud