Numérique, création et consommation : Ludovia 2014 démarre 

C'est en milieu de matinée que s'est ouvert le premier acte de Ludovia 2014. Le colloque scientifique, piloté par Michel Lavigne de l'Université de Toulouse a permis de planter le décor de cette université d'été qui outre le colloque scientifique propose des rencontres annuelles ainsi que le séminaire des collectivités territoriales.

 

Autour de la thématique, entre consommation et création, le colloque scientifique, seul à démarrer dès le lundi, a permis de mettre en évidence le danger que porte le numérique de nous enfermer tous dans des statuts de consommateurs, en nous faisant parfois croire que nous serions créateurs. En début d'après midi, Jean François Cerisier à nuancé ce propos en montrant les différentes possibilités allant de la soumission à l'invention, en s'appuyant d'une part sur l'idée des compétences que chacun peut avoir et d'autre part sur la capacité de chacun à découvrir des possibilités nouvelles et donc de devenir en quelque sorte créateur. Bien qu'il ait dénoncé une certaine idéologie de l'innovation qui servirait d'abord l'immobilisme de l'institution (en la justifiant a contrario), J F Cerisier a mis en évidence l'importance à accorder à la capacité  que chacun peut avoir de ne pas être simple consommateur et de s'engager dans d'autres voies, en particulier en collaborant avec d'autres, avec l'environnement social.

 

A la suite de cette première intervention, un certain nombre de communications ont été présentées donc celle de Muriel Epstein qui a présenté un dispositif d'enseignement en direction des enfants décrocheurs et qui s'appuie sur l'idée de leur faire construire eux-mêmes des Mooc pour les autres élèves. Puis Pauline Chaintrier et Bruno Devauchelle ont présenté les premiers résultats du déploiement des tablettes TED en Saone et Loire. Leur exposé à mise en évidence l'intérêt qu'ont les enseignants pour un environnement de travail des élèves sur lequel ils ont un contrôle (conception de cours, suivi du travail et retour des productions des élèves). Ce qui a été particulièrement intéressant a été de constater que les enseignants sont avant créateurs surtout dans l'activité de conception/scénarisation de leur cours, mais que pour les ressources ils sont plutôt consommateurs. L'après midi s'est poursuivi avec d'autres contributions dont le résumé peut-être lu ici.

 

L'université Ludovia en elle-même a été d'abord ouverte par les élus locaux qui ont salué cette édition comme marquant aussi chez eux des "passages à l'acte" en matière de haut débit. Suite à cette première "cérémonie", Serge Pouts Lajus a animé une table ronde dans laquelle les collectivités, les représentants de l'état et les entreprises ont montré un bel accord dans les analyses sur la nécessité du local, de la proximité, pour définir les choix en matière de développement du numérique en éducation. On remarquera en particulier cette phrase qui n'a pas été relevée par ailleurs et qui a été prononcée apr un élu local breton, représentant de ses collègues au plan national (Eric Bothorel – Conseiller Général du canton de Paimpol département des Côtes d’Armor et représentant de Claudy Lebreton Président de l’ADF) a propos d'une question sur le développement des machines et les enfants en difficulté face à celle-ci et en général aux apprentissages : " Lorsque la machine remplace l'homme, il faut qu'elle sache au moins remplir les mêmes tâches, voire mieux"

 

La soirée a été organisée d'une façon nouvelle et a voulu éviter les sempiternelles tables rondes faites de succession d'exposés: quatre intervenants, Domnique Cardon (professeur Marne La Vallée), Jean François Cerisier (professeur Poitiers), Jean Marc Merriaux (directeur général Canopé) et Jérémy Lachal directeur général de Bibliothèque sans frontières, rassemblés de part et d'autre de la scène se sont interrogé sur le thème de cette université "Consommation Création" à partir de la présentation de la "Khan académie" française qui va s'ouvrir le 2 septembre prochain. Passionnant débat entre des participants interrogés par l'animateur, Bruno Devauchelle, et par la salle. Une salle nombreuse (200 personnes) et attentive jusqu'au bout de la soirée (qui s'est terminée vers 23h10) a pu profiter outre de l'annonce, de l'envie d'observer ce qu'une telle initiative allait provoquer dans le monde éducatif.

 

Une première journée composée aussi d'ateliers et surtout de ces rencontres formelles et informelles qui font toute la richesse de ces journées de rencontre relayées par ailleurs en ligne et bientôt proposées en vidéo par le site de Ludovia. Félicitation aux organisateur de ce nouveau succès pour un rendez vous qui, au delà du cadre radieux de la vallée d'Ax les Thermes, permet d'allier échanges, détente et réflexions même scientifiques.

 

Bruno Devauchelle

 

Le projet de M Epstein

 

 

Par fjarraud , le mardi 26 août 2014.

Commentaires

  • bothoreleric, le 07/03/2016 à 16:54
    Oui, je me rappelle bien de cette phrase. "" Lorsque la machine remplace l'homme, il faut qu'elle sache au moins remplir les mêmes tâches, voire mieux"" l'idée étant de s'assurer que chaque fois qu'on digitalise un process à 100% ( cad qu'on donne pour mission à des "machines, consoles, bornes interactives, tablettes etc.." d'interagir avec son public/utilisateur en lieu et place d'un autre être humain), on puisse s'assurer que cela offrira des services au moins de mm niveau vers un public fragile. Rien de pire, si le numérique devenait vecteur/accélérateur d'inégalités ou d"exclusion vis à vis du handicap.
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