Concours : Nette dégradation du recrutement en lettres 

Après les maths le 9 juillet, la publication le 10 juillet des résultats des admissions en lettres modernes et classiques met en évidence le maintien de la crise de recrutement des enseignants. Pour les lettres on peut parler d'aggravation.

 

En 2013, au capes externe de lettres modernes la totalité des 1000 postes proposés avait été attribuée. Ce n'est plus le cas au capes externe 2014. 1070 postes étaient proposés et seulement 888 ont trouvé preneurs. Un bureau sur cinq va donc rester vide. Et ce ne sont pas les enseignants de lettres classiques qui pourront les remplacer. En 2013, on comptait 108  admis pour 200 postes.  En 2014, pour le même nombre de postes ils ne sont plus que 99.

 

Rappelons qu'ne maths il n'y a que 837 admis pour 1243 postes  ce qui fait qu'un tiers des postes est resté vacant. Contrairement à ce que susurrait le ministère, on ne touche pas à la fin de la crise du recrutement. Celle ci a des raisons profondes et sérieuses sur lesquelles la rue de Grenelle n'a pas forcément prise.

 

Résultats


Par fjarraud , le vendredi 11 juillet 2014.

Commentaires

  • maria1958, le 11/07/2014 à 14:12

    En même temps, si la rue de Grenelle réitère maintenant les mêmes erreurs qui ont contribué à aggraver ce fiasco 2014, on saura à qui imputer un nouveau fiasco aux concours 2015....

    La suppression de 10 400 aides financières aux candidats aux concours, boursiers ou non, a évidemment pénalisé les candidats aux concours 2014: moins on est aidé, plus on se salarie pour vivre, moins on a le temps d'étudier - or atteindre le niveau requis pour un concours suppose d'étudier.... 

    Rétablir de telles aides pour 2015, et le faire savoir pour encourager les inscriptions, ça aurait du bon.

    Quant à supprimer le droit à bourse supplémentaire pour les étudiants boursiers sociaux qui ont l'idée de préparer, ou re-préparer les concours enseignants, ce serait évidemment une folie - et pourtant, au jour d'aujourd'hui, cette idée lumineuse n'est pas écartée..... 

    Si l'on refuse de revaloriser le métier pour attirer les étudiants aisés, l'enseignement est un débouché pour pauvres, OK! Mais alors, couper les vivres aux étudiants pauvres qui veulent accéder à l'enseignement, c'est le meilleur moyen de ne plus recruter du tout ?

    Question obstinément taboue jusqu'à ce jour (et on voit le résultat...): pourquoi pas mettre en place des prérecrutements type IPES ?

    A Singapour - sur une autre planète...- les élèves ne manquent pas de profs. 

    Et c'est l'OCDE (rapport 2011) qui explique comment l'Etat employeur procède :

    "Singapour sélectionne avec soin des jeunes gens parmi le tiers le plus performant des lycéens de Terminale, que le gouvernement souhaite particulièrement attirer vers l'enseignement, en leur offrant alors qu'ils sont encore en cours de scolarité, un traitement ("stipend" = traitement, appointement) mensuel dont le montant est concurrentiel par rapport au salaire de début de carrière des autres débouchés s'offrant aux diplômés. 

    En échange, ils doivent s'engager à enseigner au moins 3 années. De solides capacités académiques sont considérées comme essentielles, de même que l'investissement."

    http://www.keepeek.com/Digital-Asset-Management/oecd/education/building-a-high-quality-teaching-profession/recruitment-and-initial-preparationof-teachers_9789264113046-3-en#page5

    • Delafontorse, le 11/07/2014 à 19:04
      Mais ne rêvez pas !
      Le capitalisme néolibéral court-termiste qui est aux manettes en France comme ailleurs en Europe n'a qu'une seule politique éducative : le désengagement de l'Etat hors du secteur éducatif et la dévolution de ce dernier au secteur privé. Cela est vrai de la maternelle à l'Université.
      Chez nous cela se manifeste en ce moment par la territorialisation croissante des décisions concernant l'administration, la gestion et même les pratiques pédagogiques en primaire (Cf. la réforme des rythmes scolaire), c'est à dire le refilage du bébé aux collectivités territoriales, qui aussi endettées sinon plus que l'Etat, ne vont pas tarder à transmettre la patate chaude aux investisseurs privés.
      Pourquoi croyez-vous que Peillon ait obtenu des syndicats traîtres la casse du statut des enseignants du secondaire le 27 mars dernier ? Pour que le secondaire suive le même chemin de territorialisation et de privatisation rampante que le primaire.
      Quant à l'Université, voilà plusieurs années que son "autonomie" signifie un horizon de privatisation qui se rapproche à grand pas, tant sont nombreuses les facultés au bord immédiat de la faillite financière imposée par l'Etat.
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