Front National : Le collectif Racine sur le long chemin des élections professionnelles 

Vendredi 20 juin, le Collectif Racine, "l'association professionnelle" des enseignants qui soutiennent le Front National, installait sa section parisienne. Le Collectif entend-il proposer des candidats aux élections  professionnelles de cet automne ? Prépare-t-il les présidentielles de 2017 ? Qui sont ces enseignants qui sont passés du coté des Le Pen ? Qu'est ce qui les motive ? C'est armé de ces questions que le Café pédagogique a assisté à cette création de section.

 

Qu'est ce qui peut motiver un enseignant à adhérer au collectif Racine ?  Créé en 2014, cette "association professionnelle" veut réunir les enseignants qui soutiennent la campagne de M. Le Pen. Seule véritable enseignante du monde scolaire présente ce soir là, Marie-Agnès Houck , une élue FN de Créteil, explique que les idées du FN "elle les partage depuis toujours". Institutrice et fière de l'être, elle a refusé la première réforme qu'a constitué la création du corps des professeurs des écoles. Et puis toutes les autres. Elles font partie des réformes qui se succèdent et qui "n'aboutissent à rien" , estime -t-elle. "On fait des discours mais dans la pratique il ne se passe rien".

 

Pour M-A Houck comme pour A Avello, l'école française est sur le déclin. "Ils ont abandonné le modèle français", dit A Avello. M-A Houck évoque la "grosse baisse" de niveau des élèves. Elle déplore "le laxisme ambiant",  le respect du au maitre qui n'est plus ce qu'il était. "On a battu en brèche la sélection qui permettait la promotion sociale. On a renoncé aux exigences de l'assimilation", affirme A Avello. Le Collectif cultive la référence à un âge d'or qu'aurait été l'Ecole de la IIIème République.

 

Ce que promet le Collectif c'est l'autorité et le pouvoir aux enseignants. La question du pouvoir est centrale dans le discours du Collectif. "Il faut une tolérance zéro en matière de violence scolaire, des petites incivilités, de l'irrespect envers les enseignants , de certaines familles envers les enseignants", affirme M-A Honck. Mais elle ne nous dira pas concrètement ce que veut dire la formule. "Il faut des choses plus fermes", résume-t-elle. Le programme du Collectif promet aussi de mettre fin au collège unique qui devrait être remplacé par une sélection précoce et des filières différentes, comme dans le bon vieux temps.

 

Le Collectif va-t-il présenter des candidats aux élections professionnelles ? Ils s'en défendent. "On n'aura pas de candidats aux prochaines élections. Mais dans un avenir proche, peut-être", nous a dit Alain Dubreuil, secrétaire de section. Pour Alain Avello, secrétaire général du Collectif, son mouvement est juste une association professionnelle  sans objectif syndical.

 

C'est que les troupes ne sont pas encore au rendez-vous, du moins à Paris. La section revendique une trentaine d'adhérents. Le 20 juin, une vingtaine de personnes étaient présentes. On comptait une ancienne universitaire et sa fille non enseignante,  un ancien coopérant retraité, quelques retraités, quelques membres du FN venus grossier l'assistance. Mais où étaient les enseignants ? Les questions de la salle partaient sur d'autres sujets. La formation professionnelle pour l'une. L'intégration des Arabes pour l'autre. La formation idéologique avec la théorie du genre pour un dernier. Au bout d'une heure la création de la section était actée.

 

François Jarraud

 

 

Par fjarraud , le lundi 23 juin 2014.

Commentaires

  • Viviane Micaud, le 23/06/2014 à 23:38
    Un point important me semble le "respect du maître". On arrête avec les sous-entendu qui font croire que les enseignants seraient malveillant avec les élèves, en leur donnant des punitions, en ne s'intéressant qu'aux bons élèves, en mettant des notes ou en leur demandant de sortir de la classe quand ils ne respectent pas les règles. 
    La solution n'est pas dans l'entrave de la capacité des enseignants à gérer leur classe, mais dans le soutien de ceux-ci pour leur donner les moyens d'améliorer leur gestion de classe qui est dans la majorité des cas, bonne.
    Les enseignants ne sont pas encore prêts à afficher leur soutien au Front National, à cause du risque de mise à l'écart par leurs collègues. Cela ne veut pas dire que certains n'en ont pas marre de la langue de bois déconnectée des réalités, des injonctions paradoxales continuelles de la hiérarchie, du négationnisme de leur engagement pour les enfants, et des théories fausses sur les dysfonctionnements de l'école qui restent d'actualité dans le grand public. 
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