Rythmes : Des horaires publiés avant la consultation du CDEN 

Pressé de tourner la page de la question des rythmes scolaires, Benoît Hamon ouvre aujourd'hui un site destiné aux parents où sont rendus publics les nouveaux horaires des écoles pour la rentrée. Cette initiative rendra service aux parents qui, souvent, sont encore dans l'ignorance de l'organisation de l'année à venir. Mais elle énerve déjà de nombreux enseignants qui ont découvert sur le site du ministère des horaires officiels qu'on ne leur a jamais communiqués. Certains sont publiés avant la réunion des commissions départementales (CDEN) qui doivent les adopter.

 

"Ca me met en colère". Professeure des écoles dans une bourgade de Seine-et-Marne, Marie-Cécile nous a écrit pour signaler la publication sur le site du ministère de l'éducation nationale des horaires de son école pour la rentrée. "Ni l'école, ni les parents, ni officiellement la mairie, n'ont été informés. On demandait le samedi matin et on découvre que c'est le mercredi qui est accordé. Le CDEN devait se réunir le 7 juillet pour valider officiellement les nouveaux emplois du temps. On nous a invité à attendre; Quel mépris pour le terrain !"

 

 



Dans ce département où plusieurs villes sont tenues par des ténors de l'opposition, le site ministériel donne de nombreux exemples de retournements de situation
. C'est le cas pour la ville de Jean-François Copé, Meaux. Dans une lettre du 10 juin, JF Copé informe les  parents qu'il a "appris dans le cadre des conseils d'écoles la volonté de l'éducation nationale de mettre en oeuvre" de nouveaux  horaires. Il dénonce le "passage en force" de l'Etat et il annonce de nouveaux horaires qui seraient imposés par l'Education nationale : les écoliers auront une grande pause méridienne de 2h15, de 12h à 14h15, permettant les sorties à 16h30.  Le périscolaire est ainsi réduit à néant. Or cet horaire est celui voulu par la mairie, estime le Snuipp 77, qui souligne l'absence de la ville aux conseils d'école. Il est mis en ligne avant la tenue du CDEN le 4 juillet. A  Lagny, la ville a annoncé le 12 juin qu'elle demandait le report de la réforme. Mais les enseignants ont découvert sur le site ministériel que la ville bénéficie du décret Hamon avec un périscolaire regroupé le mardi. Par contre pour Provins, la ville de Christian Jacob, aucun horaire n'est affiché.

 

Ces affichages laissent des traces. "Beaucoup se sentent floués parce que l'inspection académique a dit qu'il fallait attendre la réunion du CDEN. On a demandé qu'elle soit avancée au 4 juillet pour éviter de partir en vacances sans savoir", nous dit Sandrine Bourguignon , secrétaire départementale du Snuipp. Le CDEN devait se tenir initialement le 7 juillet. Pour le Snuipp, la mise en ligne des horaires avant que  les enseignants les connaissent et avant la réunion du CDEN conforte l'idée que les enseignants ne comptent pas.  "Tout se fait en off  sans rien d'écrit", nous dit-elle. "On apprend des choses comme cela par on dit et maintenant grâce à Internet". Or en même temps les demandes de temps partiel restent suspendues jusqu'au CDEN. A quelques jours des vacances, les parents et les enseignants  ne savent officiellement pas comment s'organiser pour l'année prochaine.

 

François Jarraud

 

L'annuaire ministériel

Le nouveau site ouvert aux parents

 

 

Par fjarraud , le lundi 23 juin 2014.

Commentaires

  • Viviane Micaud, le 23/06/2014 à 12:18
    Les parents et les enseignants ont besoin de connaitre ce qui va mettre en place pour s'organiser. On n'en est plus à la discussion. Pour les familles où les deux parents travaillent, il n'est pas possible d'attendre le 4 juillet pour organiser les moyens de garde à la rentrée. (parents d'élèves et profs).
    Nous voyons ce qui se passe, Hamon accepte toute les propositions qui sont sur la base de 5 matinées travaillées  qui proviennent des mairies. En cas d'absence de proposition, il emploiera les moyens que lui donne la loi, pour ouvrir les écoles conformément à la règle de base du décret Peillon. Il y a peu de chance que des maires prennent ce risque. Nous avons vu avec le mariage pour tous. Tout a fini par rentrer dans l'ordre quand les maires étaient sur le point d'être condamnés. Par ailleurs, les électeurs n'apprécieront pas ce jeu politicien au dépens du légitime besoin d'organisation des familles.
    Les maires se débrouilleront avec leurs électeurs s'ils n'offrent pas au moins une garderie pour le périscolaire. La non-communication par l'inspection va laisser des traces chez les enseignants dans les communes réfractaires. Cependant, il y a très peu de communes réfractaires.
    En acceptant les propositions des villes, Hamon fait preuve de réalisme. En effet, ce sont elles qui maîtrisent le périscolaire et donc qui déterminent quand les enfants se retrouvent à la rue. La garde des enfants quand ils travaillent est le principal problème des parents. Les parents sont électeurs et leur fureur légitime peut faire convaincre d'autres électeurs parmi leurs proches.
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