Le XXIe Colloque de la CORFEM (Commission de Recherche sur la Formation des Enseignants de Mathématiques) a eu lieu les 12 et 13 juin 2014 à l’ESPE de Grenoble, à l’université J. Fourier.Destiné aux professeurs et aux formateurs chargés de la formation des enseignants de mathématiques du second degré, ce colloque est ouvert à tous les acteurs impliqués dans la formation initiale des professeurs de mathématiques de collège et de lycée et notamment les  formateurs des ESPE (professeurs ou enseignants-chercheurs). Il a regroupé une quarantaine de personnes qui ont travaillé sur deux thèmes en alternant conférences et ateliers de travail.

Le premier thème (« logique et raisonnement : quels enjeux et quelles situations d’enseignement ? ») concernait l’enseignement de la logique qui a été réintroduite dans les programmes du lycée ; cependant elle ne doit pas faire l’objet d’un enseignement spécifique mais être présente à toutes les occasions. Ce fut l’occasion d’identifier des enjeux d’enseignement spécifiques de ces savoirs ou savoir-faire, d’analyser ce qui se fait dans les classes et de tenter de proposer des dispositifs innovants à partir de la résolution de problèmes.

Le second thème concernait l’utilisation ou la production de ressources pour l’enseignement ou la formation (« les savoirs didactiques, des ressources pour l’enseignement des mathématiques et la formation »). Il s’agissait d’analyser pourquoi certaines ressources se révélaient difficiles à utiliser et  de déterminer comment faire en sorte que les enseignants puissent trouver des documents qui les aident à réfléchir et à améliorer leurs pratiques.

Des documents relatifs à ces thèmes sont disponibles sur le site de la CORFEM :

http://www.univ-irem.fr/spip.php?rubrique13

Enfin ce colloque a été l’occasion pour les formateurs venant de différentes académies, de confronter les différentes mises en œuvre des nouveaux masters d’enseignement. Une première constatation est que les situations sont extrêmement différentes d’une ESPE à l’autre aussi bien en ce qui concerne les maquettes de master que les méthodes de pilotage des ESPE. Cette situation est alarmante du fait que les disparités sont grandes pour les étudiants qui préparent les concours (ici le CAPES de mathématiques) et pour la professionnalisation. Ceci était prévisible puisque les éléments de cadrage donnés par le ministère n’étaient pas suffisants et permettaient des interprétations très variables. Un autre point très inquiétant est la non attribution de postes au CAPES de mathématiques faute de candidats ayant le niveau requis : 793 postes pourvus pour 1592 budgétés à la session exceptionnelle. Les recteurs risquent donc d’avoir très vite des difficultés pour pourvoir les postes de professeurs de mathématiques nécessaires.

Enfin la mise en place des ESPE, des nouvelles maquettes de master et des nouvelles épreuves de concours se fait dans la précipitation et souvent sans concertation. Les formateurs présents ont souligné les grandes difficultés de fonctionnement mais aussi relationnelles qui rendent le travail difficile. La situation des ESPE ne semble pas encore stabilisée et la CORFEM a décidé d’alerter les instances relativement à ces difficultés.

Sylvie Coppé