Alors que la secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur se félicite des progrès dans l'accès au supérieur, un enjeu important pour le développement économique du pays, il convient de rappeler quelques données extraites du rapport Aschieri remis en 2012.
42 % d’une génération
42 % des jeunes Français poursuivent des études supérieures, affirme le rapport. Un taux inférieur à l’objectif européen des 50 %, mais qui n’en est pas très éloigné. Et qui reste supérieur à celui de l’OCDE. 43 % des 25-34 ans sont diplômés du supérieur, contre 18 % pour les 55-64 ans. On mesure la progression ! Mais ce chiffre prend en compte les formations supérieures courtes (BTS, DUT), particulièrement importantes en France. La situation de la France est moins bonne si on ne retient que les diplômes du supérieur long. Ainsi, la France a peu de titulaires d’un doctorat : 1,5 % des jeunes contre 1,6 % dans l’OCDE, plus de 2 % chez nos voisins allemands ou britanniques. Encore une partie de ce nombre est-elle obtenue avec des étudiants étrangers venus finir leurs études en France… Le taux d’accès à l’enseignement supérieur reste lié à l’origine sociale : 85 % des enfants de cadres, 47 % des enfants d'employés et 29 % des enfants d’ouvriers non qualifiés accèdent aux études supérieures.
Le boom des bacheliers professionnels
Après une décennie de stabilisation, le nombre de bacheliers est reparti à la hausse depuis deux ans avec la progression des bacheliers professionnels. Leur nombre a doublé. Cela résulte du passage au bac pro en 3 ans qui a escamoté le BEP. Les jeunes qui partaient avec un BEP vont maintenant jusqu’au bac. Ce sont les « nouveaux bacheliers ».
La hiérarchisation des filières
En théorie, tout bac ouvre tout accès à une formation supérieure. En fait, une hiérarchisation s’opère. Elle se voit dans le devenir des bacheliers. Ainsi, 13 % des bacheliers généraux vont en CPGE, 46 % en université, 8 % en STS et 3 % arrêtent leurs études. Seulement 2 % des bacheliers technologiques iront en CPGE et 13 % en université. 46 % rempliront les STS. Quant aux bacheliers professionnels, 45 % arrêteront leurs études mais 39 % iront en STS, 5 % en université. À l’issue de la première année d’université, 59 % des étudiants ayant un bac général poursuivent en L2, contre 21 % des bacheliers technologiques et seulement 18 % des bacheliers professionnels.
Les conditions de vie des étudiants
Les « nouveaux étudiants » viennent de milieux plus populaires. Ils ont besoin de financer leurs études et travaillent, ce qui les conduit souvent à restreindre leurs ambitions. Peu bénéficient d’une bourse à taux maximum : moins de 5 % des étudiants. Avec 460 € sur dix mois, cette bourse ne permet pas de payer les frais liés aux études.
François Jarraud