« De nombreux établissements dans le monde »auraient recours à l’uniforme scolaire ? En Europe, il n’y en a qu’un seul  - la Grande-Bretagne – un pays qui n’est en tête des palmarès ni pour les résultats scolaires ni pour l’épanouissement des élèves ni pour la promotion des plus pauvres.

Car c’est bien là la supercherie : en Grande-Bretagne,les gosses de riches, en uniformes de riches fréquentent les écoles de riches, pendant que les gosses de pauvres, avec des uniformes de pauvres, fréquentent des écoles de pauvres. L’uniforme comme outil de ségrégation. L’uniformité plutôt que l’égalité.

Et c’est d’ailleurs pourquoi l’idée plait tant à l’extrême-droite, dont le projet éducatif – si l’on peut l’appeler ainsi – prévoit à la fois l’instauration de l’uniforme et l’orientation précoce des élèves vers l’apprentissage, une mesure dont tout le monde sait bien qu’elle toucherait les élèves des milieux défavorisés : donc d’un côté, on vire les plus pauvres du système éducatif, de l’autre, on impose l’uniforme au nom  de l’égalité.

Si l’égalité à un sens, c’est quand même bien de permettre à chaque élève de réussir indépendamment de son milieu social : une idée dont on ne peut pas dire qu’elle soit une préoccupation de l’extrême-droite. 

Pour ce qui est de créer des emplois, c'est une plaisanterie : en Grande-Bretagne, les uniformes, comme le reste, sont confectionnés au Bangladesh ou au Pakistan, dans les conditions que l'on sait...