Le socle vu par le Se Unsa et le SIA 

"Le CSP veut-il la mort du socle commun" interroge le Se-Unsa dans un communiqué enlevé. "Ils sont convaincus qu’un socle commun redéfini doit mettre l’accent sur les compétences . Ils sont convaincus que notre façon d’évaluer (les notes, les moyennes et les examens traditionnels) est contre-productive... C’est ce qu’ils nous disent. Pourtant, ce n’est pas ce que le CSP a transcrit dans son projet du 16 mai", affirme le Se-Unsa.

 

Le syndicat critique le projet du CSP. "Il ne prend pas en compte dès la rédaction des contenus la question de l’évaluation et de la validation et laissera les enseignants désemparés face au problème. En ce sens, il ne propose aucun progrès par rapport au socle précédent. Il n’est pas pensé en acquis pour les élèves, mais bien toujours dans une logique de transmission de contenus pour accéder au lycée général et technologique. Parce qu’il vise l’excellence culturelle pour tous, il ne garantit rien à personne. En ce sens, il ne change rien à la situation actuelle et aux programmes scolaires tels qu’ils existent". Le se-unsa craint que "l'occasion historique" ne soit manquée.

 

C'est à une critique en règle du socle commun actuel que se livre le syndicat des inspecteurs d'académie, SIA. Il dénonce les freins à la mise en place d'un vrai socle commun que sont la distinction socle - programmes, le livret personnel de compétences. Il appelle à "un équilibre qui permettra aux enseignements de quitter à la fois l’approche exclusivement scolaire des disciplines tout en intégrant des apprentissages solides permettant aux élèves les plus éloignés de la culture scolaire, essentiellement les plus en difficultés, de réussir. Seul un enseignement fondé sur un questionnement du monde et non plus seulement, selon l’expression d’Y Chevalard, consacré à la « visite des oeuvres scolaires » de chaque discipline, permet cet objectif en ne reportant pas sur l’élève la seule responsabilité de comprendre le monde".

 

Se unsa

SIA

 

Par fjarraud , le lundi 26 mai 2014.

Commentaires

  • Viviane Micaud, le 29/05/2014 à 14:28
    Etonnant, visiblement ces syndicats n'ont pas vu que le document sur le socle n'a pas vocation à être utilisés par les enseignants. Il décrit les grandes orientations qui vont servir de base à l'écriture des programmes. Les connaissances qui sont décrits comme indispensables sont très faibles en quantité. Les compétences me semblent trop ambitieuses, mais ce n'est pas rédhibitoire. En effet, il faudra faire progresser chaque élève dans la compétence et  enseigner les clés pour y arriver (les surdoués en situation de blocage les auront quand ils seront prêts à les utiliser).
    Les programmes devront être concrets et compréhensibles par les parents comme l'indique la charte des programmes.
    Personnellement, je pense que le socle de connaissance et de compétence tel qu'il a fuité dans la presse est un excellent document. Il a bien mis en avant "les langages qui servent à comprendre le monde", la langue maternelle, mais aussi les mathématiques. Il y a tout un paragraphe sur les sciences. 
    La faiblesse de l'item : connaissance du monde économique me semble préjudiciable. En effet, la méconnaissance des règles qui régissent l'économie (au niveau concret) par les élèves du collège est le principal moteur du délit d'initié de l'orientation.  
    • anthonylozach, le 26/05/2014 à 11:51
      Madame Micaud, je me permets de relever quelques confusions dans votre analyse.

      Quand vous vous étonnez que "visiblement ces syndicats n'ont pas vu que le document sur le socle n'a pas vocation à être utilisés par les enseignants." Pour notre part c'est exactement ce que nous contestons (au SE-Unsa), en pleine connaissance de cause. Rappelons que le socle précédent, celui de 2006, définissait son contenu par une centaine d'items, qui avaient bien vocation à être utilisables puisque à évaluer par les enseignants. Vous militez pour un socle commun qui ne soit lisible que par les spécialistes, les rédacteurs de programmes. Nous militons pour un socle lisible par tous les citoyens et il s'agit bien de l'ambition initiale du texte.

      De plus, le SE-Unsa critique la proposition de socle commun du CSP alors que le SIA porte ses critiques sur le socle de 2006. Difficile de renvoyer dans la même remarque ces deux analyses en affirmant qu'ils n'ont rien compris.

      Par ailleurs la charte des programmes est déjà parue, elle n'a donc pas fuité dans la presse. Vous confondez avec le projet de socle commun...

      Enfin vous parlez d'item pour la connaissance économique. C'est un retour à l'architecture du socle de 2006, dont pourtant le détournement est manifeste et volontaire. Vous évoquez des compétences ambitieuses, mais où sont-elles (mettre un verbe à l'infinitif en début de phrase ne définit pas une compétence)? Comment évaluera-t-on les élèves ? Comment s'articuleront les programmes autour de ces cinq domaines ?
      Renvoyer l'enjeu démocratique du socle commun à une belle rédaction des programmes, où chacun travaillera dans son coin : non, décidément, nous n'y voyons pas de progrès, quand autant d'enjeux importants restent en suspens, ou sont ignorés, malgré des avancées sur certaines définitions de contenus et l'affirmation d'objectifs qui pouvaient relever jusque là du curriculum caché.
        

      • Viviane Micaud, le 29/05/2014 à 14:44
        J'ai corrigé le lapsus que vous avez semblant d'interprété comme une erreur entre "socle de connaissance et de compétence" et " charte des programmes".

        J'ai relu le document du socle, il est parfaitement compréhension par les citoyens. Votre argument ne tien pas la route. 

        Les enseignants qui sont pressés d'avoir des programmes stables et faisables sont un peu déçus. C'est normal. Le ministre a promis un allègement des programmes, en prenant compte les résultats de l'enquête réalisée il y a quelques mois. Je leur réponds que clarifier les finalités d'un programme est la seule méthode qui permet d'arriver à des programmes qui ne seront pas remis en cause dans quelques mois. 

        Les syndicats dont vous faites parties, on compris qu'ils ne pourraient plus jouer à leur petit jeu de chipotage sur les contenus qui permet de créer les déséquilibres qui permettent d'asseoir leur pouvoir. Et dans votre réponse vous le revendiquez. Vous croyez pas que c'est le moment d'être responsable, de penser aux mômes et plus à conserver votre terrain d'action pour les jeux de pouvoir.

        En clarifiant les finalités du socle, sans aller dans le détail des connaissances autres que celles qui sont fondamentales (lire, écrire, compter, quelques que connaissance de culture générale), le CSP s'est donné les moyens de trouver un consensus des équilibres à trouver entre les différentes compétences et connaissances à apprendre. Il s'est donné un outil avec des critères qui permettront d'évaluer l'efficacité des programmes. 

        Vous venez de le reconnaître : c'est exactement ce que vous ne vouliez pas. Vous vouliez pouvoir continuer à mettre les discipliner en concurrence, et pouvoir chipoter sur le contenu pour éluder les vraies questions, celles qui sont liées à la réussite de chaque enfant et leur capacité à affronter le monde des adultes. 

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