La rentrée reportée au 1er septembre 

Lancée par des syndicats, la nouvelle du report de la rentrée au 1er septembre est ni confirmée ni infirmée par le ministère. Elle devrait être annoncée officiellement le 16 mai lors du Conseil supérieur de l’éducation. On saura alors comment le ministère voit la rentrée des enseignants et des élèves.

 

Interrogé par le Café pédagogique le 3 avril, Benoit Hamon avait répondu qu’il déciderait sur la journée de prérentrée après le décret sur les rythmes. L’engagement est tenu. Le ministère ne démentit pas le bruit du report de la rentrée. Il devrait donc l’annoncer officiellement lors du CSE du 16 mai. De fait les syndicats en sont déjà avisés et se sont attribués le mérite de cette journée de travail regagnée.

 

Pour autant les conditions d’attribution de la journée du 29 et de la rentrée du 1er septembre ne sont pas encore connues. Le premier problème c’est la rentrée des élèves. « L'hypothèse insistante, ni confirmée, ni démentie par le ministère, du report de la rentrée des personnels du 29 août au 1er septembre doit entraîner, si elle se confirme, le report de la rentrée des élèves car il n'est pas possible que les deux puissent avoir lieu le même jour. La rentrée des élèves ne pourrait donc alors avoir lieu avant le 2 septembre », estime le Snpden, syndicat de personnels de direction.

 

Le Se-Unsa souhaite lui aussi une pré rentrée. « Pour le SE-Unsa, le « tout-en-un » n’est pas satisfaisant. Une rentrée ne s’improvise pas, ni dans le premier, ni dans le second degré. La pré-rentrée est indispensable à la cohésion de l’équipe, à l’accueil des nouveaux, aux derniers ajustements techniques  à la finalisation des projets, etc. »

 

« La journée de prérentrée est donc utile et indispensable », affirme le Snuipp. « Elle doit, en toute logique, avoir lieu avant la rentrée des élèves. Pour le SNUipp-FSU, il serait inacceptable de demander aux enseignants de l’effectuer après la rentrée, ce qui reviendrait à rattraper deux demi journées supplémentaires ».

 

Cette dernière remarque montre le flou dans lequel le ministre laisse les enseignnats. La journée sera-t-elle récupérée ? On parle de juillet 2014 ou de la Toussaint. Les élèves rentreront-ils comme les professeurs ou le 2 septembre ? Ce geste de B Hamon qui répond à la demande de certains syndicats est déjà en train de se retourner contre lui. Comment faire accepter à l’opinion un cadeau d’un jour ? Comment faire passer auprès des enseignants une récupération dont on sait qu’elles sont rarement faites ou qu’elles suscitent de l’amertume ?

 

Se-Unsa

Snuipp

 

Par fjarraud , le vendredi 16 mai 2014.

Commentaires

  • Rodolphe DUMOUCH, le 17/05/2014 à 22:22
    Quand j'étais élève, la rentrée était le 15 septembre. Puis d'année en année, elle reculait, comme une source qui sape une cuesta par érosion régressive. Je disait à mes copains "ça finira qu'ils feront la rentrée en août, pour imiter les Anglais". Nous y sommes.

    J'assume pleinement mon opposition à cette lubie (et à toutes les autres) qui rampent depuis des lustres, à ce grignotage graduel qui rappelle le comportement des rats. Mettez une grenouille dans l'eau chaude, elle saute ; mettez-la dans l'eau froide et chauffez doucement, c'est la politique de tous ces tocards qui nous gouvernent. Et ça marche, parce que derrière eux il y a des crétins qui ont la mémoire courte et s'habituent à tout en douceur, au point d'intérioriser la nouvelle norme. Cela se voit dans certains commentaires qui font pitié. Ils ont fait pareil pour imposer les radars, pour augmenter les frais d'inscription universitaire, pour imposer les fichiers d'empreintes digitales et maintenant d'ADN, pour diviser par 2 votre pouvoir d'achat (mais quelque part vous le méritez, oui, vous !).

    Je m'oppose donc à la diminution des vacances non par "corporatisme" et "archaïsme", comme disent les journalopards et les commentateurs du figaro ou de l'ImMonde, mais pour faire des recherches, publier, lire, actualiser les savoirs. Notion qui échappe totalement au pédagogisme obscurantiste pour qui il n'est pas besoin de comprendre les mécanismes fins de l'évolution biologique ni la théorie géopolitique de MacKinder et de Douguine pour délivrer des compétences basiques à des "gamins". A la base, c'est toute votre conception de l'enseignement que je vomis, cette affaire du 1er septembre n'étant qu'une conséquence évidente parmi d'autres.
    • PierreL, le 18/05/2014 à 09:47
      Sauf que les vacances ne diminuent pas, au contraire! C'est le temps scolaire qui diminue et  mon salaire qui y perd.  Et tu peux t'en prendre à la terre entière qui traiterait injustement les gentils-profs-pas-corpos, c'est bien du temps scolaire que l'on troque contre des salaires décents (pour tous les profs, pas simplement pour certains d'entre eux...) comme si dans le domaine de l'enseignement tous les temps se valaient...
      Comme si mon temps de travail n'est à considérer que pendant mes face à face devant mes élèves.
      On récolte ce que l'on sème.
      Je t'invite à lire C.Lièvre (sur Médiapart, ça te va?)
      Temps scolaire: arrêtons la catastrophe!
      La durée annuelle de la présence des élèves du primaire en classe n’a cessé de diminuer depuis un peu plus d’un siècle. …
      http://blogs.mediapart.fr/blog/claude-lelievre/070608/temps-scolaire-arretons-la-catastrophe
  • mbriant3, le 16/05/2014 à 18:47

    Dans notre école maternelle, lorsque nous avons appris la nouvelle de cette demande de certains syndicats, nous sommes tombées par terre, passez-moi l'expression ! Mais nous n'avons rien demandé : faire la pré-rentrée le vendredi 29/08 et la rentrée des enfants le 01/09 nous convient très bien. De quoi se mêlent-ils ? De toute façon, la dernière semaine d'août, nous sommes à l'école pour la préparer cette rentrée.
    Donc, messieurs des syndicats, fichez-nous la paix ! nous ne voulons pas rentrer le lundi 01/09 et encore rattraper cette journée sur 2 mercredis après-midi ou un lundi en juillet.
    Nous voulons faire cette rentrée 2014 comme c'est prévu : pré-rentrée le 29/08 et rentrée des élèves le lundi 01/09.

  • PierreL, le 16/05/2014 à 09:56
    Décision désastreuse.  Le signal envoyé est calamiteux.
    Avec une polémique sur les rythmes qui persiste et où le ministre met l'intérêt des élèves en avant tout en détricotant la réforme, au moment où les enseignants réclament un rattrapage salarial justifié… B. Hamon cède aux réacs. pour que les enseignants (du secondaire!) puisse avoir le mois d'août en entier! 

    Comme chaque fois après qu'un ministre de l'EN se soit carbonisé, le suivant vient faire le marchand de tapis.


    • Guillaume35, le 16/05/2014 à 21:40
      Je rejoins totalement les deux points de vue précédents.
      Le pire c'est que les parents vont croire que tous les enseignants cautionnent ce type de décisions !
      Mais bon sang quel sens du professionnalisme ont les syndicats majoritaires du secondaire ? Sans doute pas le même que ceux du primaire !
      • amalric, le 17/05/2014 à 09:51
        Moi aussi je suis professeur et me moque de cette culpabilité qui  ronge les belles âmes aveugles devant le gel de leur rémunération depuis 7 ans, la hausse des cotisations retraite et l'augmentation des effectifs scolaires sans compter les charges nouvelles (livret de compétences abscons par exemple).
        A ce rythme, même en changeant d'échelon, le pouvoir d'achat reste stable voire diminue...

        Rassurez-vous, votre établissement demandera de récupérer cette journée 2 mercredi après-midi. Gardez vos mouchoirs !

        Enfin, si certains veulent finir sur la croix (rajoutez-moi un clou s'il vous plaît), pour satisfaire l'opinion publique, libre à eux...
        • Guillaume35, le 17/05/2014 à 12:53
          Mais il faudra bien récupérer cette journée perdue....
          Moi je préfère travailler sur une journée complète que deux mercredis après-midis.
          Et je ne dis pas ça pour faire plaisir à l'opinion publique....mais simplement parce que c'est nécessaire pour n nous (enseignants du primaire) pour préparer le plus sereinement notre année scolaire

          Ca n'a pas l'air de vous déranger que les élèves français ont le moins jours d'école que les élèves européens....alors que les résultats PISA sont calamiteux. 

          Oui, il y a des problèmes de rémunération des enseignants, sur le socle, les programmes mais ne mélangeons pas tout ! Cette décision marque le diktat des syndicats majoritaires du secondaire sur toutes les décisions ministérielles. A chaque fois, c'est toujours la même chose : l'intérêt de l'enseignant passe avant celui des enfants. .......et là franchement il y en a ras-le-bol !
          • amalric, le 17/05/2014 à 14:51
            Je respecte le travail des enseignants du primaire primordial puisque fondamental et sous-payé en comparaison de l'investissement en temps passé dans l'établissement mais...

            des résultats Pisa assénés comme un  dogme alors que l'enseignement de la Corée du Sud (par exemple) me paraît antipédagogique par excellence. Et que faut-il mieux pour une jeunesse sortant du cadre scolaire ? de bons résultats au classement  ou une croissance à 0 % ? La France cumule les handicaps sur ce point il est vrai !
            Mais je préfère une croissance économique à 3% : au moins cela crée de l'emploi....

             Le geste du ministre est maladroit et dévastateur pour l'opinion publique qui n'en demandait pas tant pour nous mépriser davantage. Quant à moi, je ne suis plus syndiqué depuis longtemps. Et je pense que les élèves survivront sans dommage au recul d'une journée de leur rentrée.
            • PierreL, le 17/05/2014 à 16:45
              - La  culpabilité ne ronge pas mon âme.
              je ne veux plus qu'on troque mon salaire contre des jours de congés! 
              - Et je pense que les élèves survivront sans dommage au recul d'une journée de leur rentrée.
              Cela, par contre, gêne mon âme. L'école est un lieu de vie vie, pas un parcours de survie.
              L'école inflige de plus en plus de dommages aux élèves. Sur la dernière décennie (un peu plus), les élèves ont pratiquement 1 année scolaire de moins sur leur cursus primaire. C'est comme si on n'avait fait sauter une classe à tous les élèves.





              • Delafontorse, le 17/05/2014 à 18:54
                PierreL est du genre "bat sa coulpe", "école malveillante" qui doit devenir - conformément à la propagande ministérielle - "bienveillante", etc.

                L'école n'est pas un lieu de vie ni de survie. C'est un lieu d'apprentissage. 

                A force de tout mélanger, les Pierre L vont finir par nous demander de devenir curés. 
              • amalric, le 17/05/2014 à 17:31
                Sur la dernière décennie (un peu plus), les élèves ont pratiquement 1 année scolaire de moins sur leur cursus primaire. C'est comme si on n'avait fait sauter une classe à tous les élèves.

                Tu peux m'expliquer comment tu arrives à une telle conclusion ? Puisqu'avc mes 3 enfants passés successivement dans le primaire depuis 2000 je ne vois
                pas la perte d'une année scolaire...mes enfants terminent début juillet et reprennent début septembre.
                • PierreL, le 17/05/2014 à 17:45
                  "La réduction du temps de travail des élèves est un formidable gâchis"
                  ...
                  "Les élèves ne passent pas plus de temps en classe aujourd'hui en cinq années d'école primaire qu'ils n'en passaient en quatre ans il y a une génération. C'est comme si l'on avait obligé tous les élèves à sauter une classe."
                  là: http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/05/30/la-reduction-du-temps-de-travail-des-eleves-est-un-formidable-gachis_1709596_3232.html


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