Rythmes : Du temps pour les maires ruraux ?

Président de l'Association des maires ruraux de France, Vanik Berberian demande dans Le Monde du temps pour appliquer la réforme. Il critique la position des enseignants.

"La réforme des rythmes scolaires est une nécessité", affirme Vanik Berberian. " Il ne faut pas s'arrêter à des réactions de récupération politique comme celle des « gilets jaunes » qui ne sont pas dignes de l'enjeu. La majorité des élus ont conscience qu'il faut travailler et tenir ce projet. Toutefois, ils doivent également gérer le principe de réalité qui se pose à tous et nous avons demandé au ministre qu'il donne encore du temps aux collectivités pour mettre en place cette réforme, car les conditions ne sont pas les mêmes partout".

Parmi les difficultés que rencontrent les maires, V Berberian cite le manque de personnel compétent , de locaux voire d'argent. Pour lui, les enseignants " doivent être associés à la mise en place des temps périscolaire, mais ils doivent également cesser de raisonner en fonction de leur confort personnel. Aujourd'hui, les enseignants pétris de certitudes ne supportent pas qu'une suggestion soit apportée à leur projet pédagogique".

Article du Monde

Les maires inquiets

Ann14, le 07/05/2014 à 10:10

"le confort personnel des enseignants"!!!
Les enseignants du primaire font un métier passionnant, difficile et fatiguant. De réforme en réforme, leurs conditions de travail se dégradent. 2008 y avait beaucoup contribué. Il n' y a jamais eu autant d'enseignants fatigués sur le terrain. Avec cette réforme, c'est le summum.
Dans certains cas d'organisation, cela rend juste le métier infaisable : remplir ses missions de service public d'éducation ne peut plus se faire qu'au détriment de sa vie personnelle (déjà largement envahie par la lourdeur des taches) et de sa santé. Ou alors, il faut capituler sur ses missions.... sans faire de bruit, ainsi personne n'est dérangé.... sauf les élèves avec l'avenir desquels on joue....
Et tout le monde a l'air d'ignorer, volontairement ou pas, cet aspect voire méprise celui qui ose le mettre en lumière. La réforme des rythmes sur le terrain se fait en écoutant les arguments des uns et des autres : périscolaire, municipalité, parents (en partie) mais fait fi des enseignants ! Il n'y a qu'à relire les propos dans l'article ci-dessus.... Et pourtant ce sont les enseignants du primaire qui enchaînent les heures devant les élèves et fournissent le travail en amont et en aval, ce qui fait des journées bien chargées.... On leur demande désormais, d'en faire plus (cf. article) (comme si c'était possible!) en laissant leurs locaux de travail (leur classe) comme s'il n' y avait rien à faire in situ hors de la présence des élèves....
Kicekela75, le 07/05/2014 à 09:30
"les enseignants ... doivent également cesser de raisonner en fonction de leur confort personnel".

Eléments de langage repris dans plusieurs médias, qui poursuit l'implacable massacre de l'image de l'enseignant. Les conséquences se voient progressivement dans le temps, une désaffection, une diminution drastique de candidats. Et pour cause! On sait déjà les problèmes de la rentrée prochaine, bientôt à découvrir cachés dans les entrefonds de vos "presstitutes".
Comme je l'ai écrit hier, nous sommes conscients que cette réforme met à mal nombre de métiers, dont celui d'animateur. Parle-je alors de mon confort? Une journée d'animateur, comme le mercredi, pour faire un projet sur plusieurs semaines, est-ce la même chose qu'une demi-journée pour laquelle bien souvent il n'est plus possible de sortir en car?
Les enseignants mentionnent la foultitude de soucis qu'engendre, non pas cette 'loi', ce 'décret', porteurs des inégalités que l'on veut pourtant gommer, et de ce fait, nous devenons les porteurs de "mauvaises nouvelles" et donc ne voulons "que notre propre confort".
Ces raccourcis montrent que l'on ne nous écoute pas. Nous ne répéterons visiblement jamais assez que nous souhaitons du changement . La surdité est le mal du 22ème siècle apparemment (deuxième degré, merci! Pour qui veut connaître le vrai mal, tapez 'Piketty' dans votre joli moteur de recherche), mais pas à n'importe quel prix.
Nous parlons pour toutes personnes concernées, en premier pour les enfants.
Et oui, si des problèmes apparaissent de notre côté, nous les mentionnerons aussi.

L'AMF s'est retournée l'an dernier lorsqu'a été décidé un fond d'amorçage.
Rendez-vous déjà pris lorsque vous expliquerez aux électeurs le pourquoi de leurs impôts locaux pour des animateurs sans références, pour de la garderie dans la majorité des cas,..., amenant des situation dangereuses pour leurs enfants (taux d'encadrement élargi, absence de connaissance de la gestion de "grands groupes", personnel inconnu des enfants et des adultes, trouvés en remplacement au dernier moment lorsque cela sera nécessaire, enfants 'perdus', déboussolés dans leurs repères, ..., ..., ... . Oui: dangereuses. C'est tout cela (et nous ne parlons là que d'une petite partie des problèmes de l'encadrement par des "personnels compétents en animation").

Les problèmes seront cachés quelques temps. Puis quand tout sera bien détricoté, quand Bruxelles va dire et redire "trop cher, toujours trop cher", ces b... de fonctionnaires coûtant chers, il sera bon de les mettre à la solde des collectivités territoriales. Leur paye? Impôts locaux. Avant de râler, beaucoup de gens devraient réaliser cela avant de découvrir l'explosion sur les impôts locaux à terme.
Pente glissante, que l'on voit venir, et l'on ne dirait rien? On vous l'aura dit!

Les compétences se payent, les profs à Bac+5 bradés à la finance (oui, l'Etat devrait pouvoir emprunter à 0%, comme avant 1973, et là, la dette, on en rigolerait).

Maires de France: nous allons travailler ensemble: ouvrez les yeux, et évitez les éléments de langage qui n'apporteront que crispation.
heurtebise, le 07/05/2014 à 09:14
"les enseignants pétris de certitudes"... On compte sur les maires de France pour mettre la main à la pâte! Quant à "raisonner en fonction de leur confort personnel", les élus républicains ou les professionnels du tourisme vont pouvoir enfin exprimer tous les sacrifices qu'ils font pour l'éducation...

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