Rythmes : La circulaire ministérielle dévoilée 

La circulaire ministérielle sur la mise en oeuvre des expérimentations des rythmes scolaires, que le Café pédagogique s'est procurée, détaille les conditions de l'expérimentation et les cas où les conseils d'école peuvent demander à bénéficier du décret. Le texte que nous présentons n'est qu'un projet. Il sera soumis au Conseil supérieur de l'éducation le 5 mai. Il sera ensuite validé ou modifié par le ministre.

 

Quelles limites à l'expérimentation ?

 

La circulaire justifie le nouveau décret, qui vient s'ajouter au décret Peillon, par le respect des objectifs de la réforme des rythmes. "Certaines organisations de la semaine scolaire, pourtant fidèles aux principes visant à mieux répartir le temps d’apprentissage, ne peuvent actuellement se mettre en place, alors qu’elles concourent aux objectifs poursuivis par la réforme des rythmes scolaires mise en oeuvre par le décret du 24 janvier 2013 et à l’enrichissement de l’offre périscolaire".

 

Il fixe les limites de l'expérimentation : "ces adaptations ne peuvent avoir pour effet de répartir les enseignements sur moins de huit demi-journées par semaine comprenant au moins cinq matinées, ni d’organiser les heures d’enseignement sur plus de vingt-quatre heures hebdomadaires, ni sur plus de six heures par jour et trois heures trente par demi-journée". Pour que ce soit  plus clair, la circulaire évoque nommément des journées de classe de 6 heures. " Un projet d’expérimentation de l’organisation des rythmes scolaires sur 8 demi-journées peut prévoir jusqu’à six heures d’enseignement par jour avec des demi-journées qui ne doivent pas excéder trois heures trente. Ce type de projet, dès lors qu’il fait montre de la qualité de son dispositif en conformité avec l’esprit du texte pourra être accepté". L'expérimentation est proposée pour 1 à 3 années maximum. Benoît Hamon a dit, devant la mission sur les rythmes du Sénat que ces expérimentations pourraient être continuées au-delà de 2017 au vu de leur évaluation.

 

C'est en effet le recteur qui décide après l'avis du Dasen. "Lorsqu’il se prononce sur les expérimentations qui lui sont proposées, le recteur d’académie doit veiller à ce qu’elles soient fidèles aux objectifs poursuivis par la réforme des rythmes scolaires mise en oeuvre par le décret du 24 janvier 2013, c’est-à-dire à ce qu’elles opèrent une meilleure répartition des temps d’apprentissage" C'est à dire que dans le cas de journées de 6 heures, il faut "justifier de la qualité de la prise en charge des enfants sur l’ensemble de la semaine en s’inspirant, le cas échéant, d’un projet éducatif territorial (PEDT)".

 

Le cas particulier des écoles maternelles

 

Les écoles maternelles font l'objet d'un point spécial qui reste malgré tout général. "Les recteurs et les IA/DASEN prendront en compte le caractère spécifique des écoles maternelles qui ont pu susciter des interrogations particulières. Il faut rappeler que ces expérimentations devront s’inspirer des recommandations que le ministère de l’éducation nationale a émises de manière à diffuser les bonnes pratiques dans ces écoles. Aux fins de trouver les adaptations requises pour ces élèves, il faut rappeler la nécessité de porter une attention particulière sur quatre points :

  • Respecter une alternance équilibrée entre les temps d'activité et les temps calmes et de repos des enfants.
  • Aider les enfants à se repérer dans les lieux de l'école et à identifier les adultes de l'école
  • Organiser avec un soin particulier la transition entre le scolaire et le périscolaire
  • Adapter les activités aux besoins des jeunes enfants."

Cela veut évidemment dire que les écoles maternelles ne sont pas exonérées des nouveaux rythmes par le nouveau décret.

 

Votre commune peut-elle bénéficier du nouveau décret ?

 

Votre commune peut-elle demander à bénéficier du nouveau décret ? Dans le cas où elle ferait partie des 6% de communes n'ayant pas encore déposé de projet la procédure est simple : le dasen doit vérifier la compatibilité avec le décret et l'accord entre le ou les conseil(s) d'école et la mairie.

 

Si votre commune a déjà déposé un projet de rythmes scolaires , il est possible demander à bénéficier du nouveau décret. En effet, un décret est valable pour tout le monde. Dans ce cas il y a 4 cas de figure :

"- Si aucun acteur (école et maire) ne souhaite modifier l’organisation arrêtée, l’organisation déjà retenue en CDEN est maintenue pour la rentrée scolaire 2014

- Si un acteur (école ou maire) souhaite changer d’organisation du temps scolaire mais n’obtient pas l’accord de l’autre acteur, on en reste à l’organisation arrêtée en CDEN.

- Si les deux acteurs (école et maire) s’entendent pour proposer un nouveau projet, et si celui-ci répond aux prescriptions posées par le (nouveau) décret et précisées par la présente circulaire, ce nouveau projet est retenu pour la rentrée scolaire 2014

- Si les deux acteurs (école et maire) s’entendent sur un nouveau projet, mais que ce dernier ne répond pas aux prescriptions posées par le décret et précisées par la présente circulaire, ce nouveau projet n’est pas retenu et c’est l’organisation initiale qui est mise en place pour la rentrée scolaire 2014".

 

A l'heure actuelle une certaine confusion semble régner chez les maires; Selon la sénatrice Françoise Cartron de nombreux maires pensent que le nouveau décret annulera le précédent alors qu'il le complète. Le ministre, lui, dit qu'il a déjà convaincu de grandes villes à déposer un projet de rythmes scolaires grâce à son texte. Attention ! Les projets d'expérimentation doivent parvenir aux autorité académiques avant le 6 juin.

 

François Jarraud

 

Téléchargez le projet de circulaire


Par fjarraud , le vendredi 02 mai 2014.

Commentaires

  • flam07, le 03/05/2014 à 15:31
    Depuis le début de cette réforme tout le monde rabâche que c'est la matinée la période la plus propice aux apprentissages... Les fameuses 5 matinées ! Or moi je ne le pense pas... Mais je ne suis pas un expert c'est juste un constat que je fais depuis que je suis enseignant (depuis 10 ans). 

    J'ai fait de nombreuses recherches sur le sujet et de nombreux chronologistes parlent bien d'une baisse d'attention en fin de matinée. Est-ce oublié ? ce n'est pas vrai ?

    Car lorsque je lis ça :

    sur le site suivant : http://www.slate.fr/story/73941/programme-rythmes-scolaires-emploi-du-temps-parfait

    Nicole Delvolvé, chronobiologiste-ergonome, est catégorique  devant ces deux ébauches:

    «Ce sont des emplois du temps du siècle dernier avec le français et les mathématiques le matin! Il y a un mythe des matières nobles à mettre le matin, mais cette configuration fatigue les enfants». Selon, elle, la plage d’attention du milieu d’après-midi est la plus favorable aux apprentissages et est celle à retenir en priorité.

    «Raisonner par matière ne veut rien dire, affirme Nicole Delvolvé, car les besoins des enfants changent en fonction des moments de la semaine et de la journée». Selon elle, le matin, le cerveau est plus efficace sur la mémoire déjà utilisée, alors que l’après-midi, il l’est plutôt pour apprendre de nouvelles notions.

    On ne peut nier les propos ci-dessus et pourtant PERSONNE n'en parle. J'en ai moi même parlé lors des réunions avec la municipalité pour préparer les 4,5 jours et on m'a rit au nez : comme si je n'y connaissais rien...


    Enfin, je suis enseignant dans le privé et on ne fait pas tout comme on veut tels que certains le laissent entendre. Il y a certes une autonomie...
    Mais dans beaucoup de communes on est obligés de respecter les 4,5 jours à cause : 1- des transports scolaires (si les horaires changent les transports scolaires s'adaptent).  2- pour bénéficier des Tap proposés par la mairie.

    Donc on est pas si indépendants que ça...

    • PierreL, le 04/05/2014 à 10:18
      je crois qu'on part sur un malentendu. Les recherches des chronobios ne sont pas une bible. Elles servent au cadre règlementaire, elles alimentent notre réflexion, nous donnent des pistes, mais restent un élément, important, parmi d'autres pour proposer une organisation du temps scolaire qui prenne en compte des spécificités locales. C'est pour cela que l'on discute et interroge les Conseils d'écoles. En respectant un cadrage national, on s'appuie sur l'expérience des enseignants, les disponibilités des parents et les possibilités de la commune. 
      Bien entendu, en tant qu'enseignant, je suis plus proche de la démarche de Flam07, qui s'informe et fait des recherches, que de celles de mbriant3 ou heurtebise qui considèrent que nous serions les seuls à savoir ce qu'il y a à faire.
      Les chronobios nous donnent des indications "générales", à nous de les apprécier à l'aune de nos contingences. Autant je crois que l'on puisse avoir une situation assez homogène sur les matinées, autant les AM dépendent fortement de ce qui se passe pendant la pause méridienne. Or, beaucoup de cantines fonctionnent sur plusieurs services et décalent les heures de repas jusqu'à 13h, et souvent les élèves restent dans la cour de récréation... Ce qui rend le pic de vigilance des AM plus aléatoire. Mais rien n'empêche de caler les TAP à midi et décaler les cours pour finir à 17h. 
      Dans ces conditions, la question de la compensation (trop oubliée dans les débats) pour les enseignants qui voient leur emploi du temps émietté se poserait de façon plus accrue.

      Au sujet des écoles privées. D'abord j'ai le souvenir vivace et cuisant de la manière dont les enseignants du public ont laissé tombé le seul ministre qui s'est frotté à l'école privée: A.Savary. Ensuite je trouve paradoxal  que l'on jalouse le privée pour ses rythmes scolaires mais qu'on se refuse à considérer son mode de fonctionnement pour nos écoles...
  • mbriant3, le 02/05/2014 à 11:20

    Enseignante en maternelle, j'affirme que cette réforme des rythmes scolaires sur 4,5 jours est une mauvaise réforme et qu'il faut laisser le choix à ceux qui veulent la semaine de 4 jours. Pourquoi les écoles privées l'ont, ce choix, et pas les écoles publiques ?  INEGALITE ! LIBERTE ! Pauvre France, ta devise est bafouée.

    1 - imposer aux enfants de 3 à 5 ans le même rythme que celui des collégiens ou lycéens est une ineptie. Ils sont fatigués encore plus que durant la semaine de 4 jours. Et nous, cette semaine de 4 jours, c'est depuis 1992 que nous l'avons et personne ne s'en plaignait !
    2 - donner aux collectivités locales le pouvoir de décision de cette réforme est une ineptie. Ce sont les professionnels de l'enseignement, à savoir les enseignants du 1er degré, qui sont le plus à même de savoir ce qui relève de l'intérêt de l'enfant. On va rétorquer que les conseils d'école sont consultés : eh bien oui, ils ne sont QUE consultés, mais c'est bien le maire qui fait ce qu'il veut.
    3 - On nous dit que cette réforme a pour but d'alléger le temps de l'enfant : que nenni ! Elle l'alourdit de 3 heures de temps de collectivité supplémentaire.
    4 - On nous dit que cela permet d'offrir une ouverture sur des activités que certains enfants n'ont pas dans leur famille. En maternelle, rien de tout cela : les 3 heures d'activités périscolaires sont de la garderie faite par les atsems. Les pauvres, elles aussi sont fatiguées, pas de recrutement d'animateurs, ça coûte trop cher ! Et je confirme les propos de Mme Leconte sur le taux d'encadrement pour les enfants de maternelle : pas d'obligation car pas de de financement CAF !

    Conclusion : oui, nous allons vers une territorialisation de l'école, notamment maternelle. Dans ce dernier cas, elle redeviendra ce qu'elle était au 19è siècle : des "salles d'asiles", où ce sont des assistantes maternelles qui auront la charge des enfants, payées moins chères que des professeurs des écoles. Cette réforme, finalement, n'a d'autre but que de réduire les dépenses de l'état. Mais, attention, automatiquement, ce sont les dépenses des collectivités territoriales qui vont augmenter. Et qui va payer ? Surveillez de près vos impôts locaux, car il va y avoir des surprises.

    • PierreL, le 02/05/2014 à 18:39
      Je suis également enseignant en maternelle et j'affirme, à peu de chose près, l'inverse de ce que vous affirmez. Vous confondez le temps de l'enfant, qui lui est à la fois incompressible et dépendant des disponibilités des parents et la façon de rythmer (organiser) les temps collectifs vécu globalement par l'enfant dans l'école. C'est en effet une circulaire de 91 qui donne une assise règlementaire à la semaine de 4 jours, avec réduction des vacances. Mais cette organisation s'est mise en place avec une consultation à minima, sans information sur les travaux des spécialistes ni réflexion sur les différents temps de l'enfant et leur articulation, de plus  l'église avait fait valoir son droit à l'instruction religieuse (L du 28/03/1882) le mercredi matin... Rien au niveau de l'intérêt de l'enfant. D'où une forte augmentation du périscolaire jusqu'en 1995 où la réforme ARVJ tend à une première cohérence...  
      la réforme n'a jamais donné, ni ne donne, le pouvoir de décision au Maire. La proposition vient du CE, si le CE ne se prononce pas, c'est la municipalité, dans ce cas l'IEN doit s'assurer de la position du CE avant de valider pour une décision au DASEN. Je ne vois pas un Maire (surtout avant les élections) aller contre le CE... Il sera plutôt tenté de le suivre.
      Cette réforme n'alourdit pas le temps collectif de l'enfant, les masses "scolaire" & "périscolaire" restent les mêmes. C'est leur répartition qui est différente.
      Les enfants qui arrivent le matin à 7h30, restent à la cantine et/ou repartent à 18h30, CLSH le mercredi, aujourd'hui no problèmo?
      Et pour conclure le gros chiffon rouge: on cherche à "territorialiser" la "communale"...  Les municipalités sont propriétaires des locaux, payent le fonctionnement et l'investissement, il y a peu elles logeaient les instits ou leur versaient une compensation (au passage, la création du corps des PE a fait faire de sacrées économies aux communes). 
      Enfin, l'éducation fait-elle partie des compétences municipales? Oui! et comme les ronds points, la vidéo surveillance, l'armement de la police municipale... ça a un coût. C'est une question de choix.

      • Delafontorse, le 02/05/2014 à 22:13
        Vous oubliez de dire que la territorialisation qui se prépare ne fera pas revenir les enseignants au statu quo ante avant la création du corps des PE car elle les mettra comme jamais auparavant sous la botte des décideurs économiques privés locaux.
        • PierreL, le 03/05/2014 à 08:41
          Je ne dis pas que de faire de l'école une entreprise marchande lucrative comme d'autres ne soit pas un projet porté par certains, mais je ne crois pas du tout que c'est cette vision particulière de l'éducation qui soit en œuvre dans cette réforme et plus globalement dans la Refondation. Toutes les organisations laïques et républicaines se sont retrouvées pour signer l'appel de Bobigny, et il faut lire aussi les textes de l'ANDEV pour comprendre l'intérêt porté à la meilleure éducation possible.
          Les programmes, les diplômes, le recrutement, la formation et la carrière des profs sont de la compétence de l'État, par contre il faut trouver le (bon) moyen pour que l'école (le lieu) puisse du mieux possible répondre aux objectifs nationaux à partir des contingences  locales. Nous avons un métier de relations, nous "vivons" avec nos élèves 6h/jour, nous côtoyons les parents, des élus, nous montons des projets avec les associations locales, nous participons aux manifestations.... L'école primaire est au cœur du tissu social local. La société a énormément évolué et les techniques de com. encore plus vite... L'école, elle, s'est fragilisée. Pour retrouver cet ancrage il faut nous libérer de l'emprise de l'Administration, être plus autonome, prendre le risque d'une certaine "territorialisation" en évitant ses dérives, ses excès.
          Et le système actuel n'est pas exempt de dérives ni d'excès... sinon nous n'en serions pas là.

  • chabrun, le 02/05/2014 à 08:25
    La réforme des rythmes scolaires, ce n'est pas pour les enfants !

    Comme avant le remaniement qui a suivi les élections municipales, la réforme des rythmes scolaires cache tout ce qui peut ou pourrait faire avancer les réflexions sur l’École : les nouveaux programmes, les modalités d’apprentissage, la notation, les évaluations, les expérimentations pédagogiques, la formation des enseignants et de tous les professionnels de l’éducation…La réforme des rythmes scolaires, c’est l’objet politique d’opposition rêvé, car il déplace le clivage droite-gauche et réunit dans le mécontentement des députés, des maires, des parents, des professionnels de l’éducation… Les médias l’ont bien compris et avec eux nous ne risquons pas d’oublier les rythmes scolaires.  
    Sans surprise, Benoît Hamon se plonge dans la réforme dès son arrivée au ministère de l’Éducation nationale. Pour répondre aux revendications incessantes, il propose des ajustements au décret tant décrié. 
    Et l’enfant dans ce projet ?  
    Seul l’apprentissage des fondamentaux par l’enfant le matin est évoqué par Benoît Hamon, son bien-être, sa manière d’apprendre et le respect du temps dont il a besoin sont laissés de côté. 
    Et l’assouplissement, c’est pour qui alors ?  
    Le souci de cet assouplissement, c'est qu'il n'assouplit en rien le temps de l'enfant.
    Le projet reste figé sur des demi-journées scolaires de 3 h ou 3 h 30, avec l’obligation de cinq matinées d’enseignement.
    Premier assouplissement : la possibilité de déroger à la règle des 5 h 30 maximum par jour avec le choix de huit demi-journées de classe au lieu des neuf prévues par le décret de Vincent Peillon. Les cinq matinées sont respectées certes, mais peu de changement pour les enfants avec la semaine de 24 heures de Darcos : trois journées de classe de six heures et deux demi-journées de trois heures. Et tout ça pour libérer un après-midi supplémentaire…
    Deuxième assouplissement : 23 heures d’enseignement au lieu de 24 heures permettent quatre journées de cinq heures avec un mercredi ou un samedi matin… mais seulement pour ceux qui le souhaitent car la récupération de cette heure hebdomadaire se fera sur les vacances. Une manière de toucher aux grandes vacances à tout petits pas, car s’y attaquer pour alléger les journées de tous les enfants mécontenterait trop de monde !
    Tous les ajustements proposés ne visent donc que l’intérêt des adultes et l’apaisement des mécontentements. Ils n’améliorent rien, la semaine scolaire reste scandée par les rythmes du décret sans articulation avec les autres temps éducatifs proposés aux enfants. La fatigue et l’incohérence éducative seront toujours là.  
    La vision globale du temps éducatif de l'enfant s'éloigne toujours un peu plus.



  • Delafontorse, le 02/05/2014 à 06:39

    L’enjeu de la réforme des rythmes scolaires, dont on nous rebat les oreilles, n’a rien à voir avec les rythmes scolaires (sinon le minimum serait que ces rythmes s’appliquent aussi aux élèves des écoles privées, ce qui n’est pas prévu).

    L’enjeu réel de cette réforme est le suivant : il s’agit de territorialiser, localiser, municipaliser, l’école, annualiser le service des PE et faire définir ce service localement par des gens aussi incompétents que possible mais en possession d’autorité politique (les maires) et d'autorité économique (privée, notamment, des chefs d’entreprises locales).

    La même dynamique est recherchée à travers les réformes du lycée et celle du statut des professeurs (dont certaines des missions, aux termes du décret Peillon, pourraient être décidées par le Conseil d’Etablissement sur initiatives de représentants d’intérêts privés locaux).
    Idem pour l’Université.

    Si ces objectifs ne sont pas atteints, ce n’est même pas grave, car l’objectif majeur : DECONSIDERER ET DESORGANISER L’ECOLE PUBLIQUE, est lui, de toute façon obtenu.

    Ce sont là les préludes nécessaires à l’accentuation de la dégradation du service rendu par l’école publique et ainsi au succès croissant et but ultime recherché de la PRIVATISATION du secteur éducatif.

    Rassurons-nous : une garderie municipale pour pauvres encadrés par des personnels déqualifiés et peu rémunérés continuera à porter le nom d’ "École publique".

    • Viviane Micaud, le 02/05/2014 à 07:04
      Franchement, je ne crois pas. 
      La première des finalités des "rythmes" est d'étaler les apprentissages sur plus de jours : "donner du bon temps scolaire" comme disait l'ancien ministre. Ce cap est maintenu car la semaine a maintenant 5 matinées.
      La deuxième finalité est de donner "de l'ouverture à la connaissance du monde" à ceux qui n'en n'ont pas dans leur famille. Pour cela, des activités périscolaires qu'on a présenté comme gratuite doivent être organisées par la municipalités. Les associations de parents d'élèves ont revendiqué la surenchère des activités gratuites pour des raisons clientélistes. Ce pan là a été mal pensé. La fatigue des activités périscolaires se rajoute à celle de la journée. Il n'y a pas de possibilité d'obliger les maires à organiser quoi que ce soit, et la facture est salée. Et proposer des activités qui aide à la compréhension du monde en3/4 heures est purement une vue de l'esprit.
      Cependant, cette réforme a eu l'intérêt d'obliger la communauté éducative de discuter le rythme de la journée de l'enfant, en particulier celui reste à l'étude et qui est là de 8h à 18h30. Le niveau de l'ambiance sonore dans l'établissement a plus de rôle dans sa fatigue que le temps soit la responsabilité de l'enseignant.
      • heurtebise, le 02/05/2014 à 11:24
        FRANCHEMENT Madame, la pensée magique (je crois, j'imagine, j'ai déjà écrit ailleurs, j'ai vu dans les séries américaines etc...) ça commence à bien faire sur cette question de la déforme des rythmes comme sur toutes celles dont vous vous emparez ici ou sur d'autres forums où vous sévissez. Les enjeux de cette réforme, avant toute préoccupations éducatives, étaient politiques : tenir une promesse du candidat Hollande qui tenait absolument à prendre le contre-pied du gouvernement précédant sur l'organisation de la semaine scolaire dans les écoles, avant même de proposer et d'organiser une réflexion intelligente et un nouveau souffle pour l'éducation tant espéré par la profession. Il ne peut y avoir de refondation sérieuse de l'éducation sans consultation des enseignants de terrain (l'ORTEJ, l'ANDEV, l’ATPS, la CASDEN-BP, la FDDEN, les EEDF, la FCPE, l’équipe recherche Société, Education, Travail (U. de Tizi-Ouzou), l’OOCE,  le SE-UNSA, le SGEN- CFDT, le SIEN, le SNPDEN, monsieur Testu ou vous même n'avez aucune légitimité pour rendre compte du quotidien et de la réalité des écoles élémentaires françaises). Pas de refondation sans fondations! Quant aux enjeux de la déforme des rythmes, ils ne sont peut être pas aussi cyniquement ceux exposés par Delafontorese, mais la réalité avec laquelle les professionnels de terrain vont devoir composer va ressembler à ce qui est décrit : une désorganisation sans précédant de l'école publique sans aucun bénéfice pour les apprentissages. Et l'estocade sera portée par le prochain gouvernement, de cette autre droite qui nous gouverne actuellement où de celle décomplexée qui a durant 12 ans de Chiraquie et 5 ans de Sarkosysme patiemment mais systématiquement œuvré à détruire le service public d'éducation française. Il est très rassurant de voir qu'il existe encore des gens extérieurs à la profession qui se préoccupent des questions éducatives. Mais si vous voulez maintenant œuvrer au bien de l'école Madame, pour légitimer vos propos, il est temps de passer un concours et venir éprouver la réalité d'un métier qui se vit au quotidien et qu'on ne peut plus comprendre ou défendre sur des forums vu l'ampleur de la catastrophe qui s'annonce.
        • PierreL, le 02/05/2014 à 18:55
          Ce sont les professionnels de l'enseignement, à savoir les enseignants du 1er degré, qui sont le plus à même de savoir ce qui relève de l'intérêt de l'enfant.
          Non, à la limite de l’élève, mais pas de l’enfant. Nous sommes des professionnels de l’enseignement, et c’est déjà pas mal. Nous ne sommes ni pédiatres, ni pédo-psy, ni chronobios, puéricultrices… Nous avons besoinde leur travail pour mieux faire le nôtre.

          Il ne peut y avoir de refondation sérieuse de l'éducation sans consultation des enseignants de terrain (l'ORTEJ, l'ANDEV, l’ATPS, la CASDEN-BP, la FDDEN, les EEDF, la FCPE, l’équipe recherche Société, Education, Travail (U. de Tizi-Ouzou), l’OOCE,  le SE-UNSA, le SGEN- CFDT, le SIEN, le SNPDEN, monsieur Testu ou vous même n'avez aucune légitimité pour rendre compte du quotidien et de la réalité des écoles élémentaires françaises).

          Comment nous consulter? Est-ce qu’un CP est un enseignant de terrain? un IEN?
          Qui vous a empêché de vous exprimer lors de la grand concertation pour la Refondation?
          Est-ce que vous avez une quelconque légitimité pour rendre compte du quotidien et de la réalité des écoles? Vous pouvez parler de la votre, circoncise à l’endroit où vous exercez, mais n’importe quel chercheur qui enquête et recueille des données à plus de légitimité que nous pour rendre compte de la réalité de l’école en France. 
          Nous avons besoin des experts et même des organisations qui ont pour objet le fait de nous représenter (syndicats ou associations). 
        • fjarraud, le 02/05/2014 à 11:44
          je vous invite fermement à ne plus poster ici à nouveau de textes sous copyright (articles de presse en l'occurrence). Je fais allusion à un nouveau poste que je viens d'effacer.
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