Rythmes : Un décret qui fait l'unanimité ? 

La première mesure de Benoît Hamon a-t-elle réussi à faire l'unanimité ? Certainement pas mais les oppositions sont jusque là modérées. Syndicats, parents, politiques ont tous au moins un motif de satisfaction...

"La semaine scolaire pourrait être organisée sur 8 demi-journées avec 5 matinées (mercredi ou samedi) et 3 après-midi.  Depuis deux ans, ce schéma a toujours été l’une des demandes du SNUipp-FSU pour sortir de la règle stricte des 9 demi-journées. Hormis cela, le champ des possibles est particulièrement limité. Pour un ministre qui promettait de ne rien s’interdire, les propositions sont finalement bien minces", estime le premier syndicat du primaire. "Il n’est pas acceptable de casser des organisations consensuelles comme Poitiers ou Toulouse fonctionnant pendant des années avec 1 mercredi sur 3 dégagé pour la concertation professionnelle des enseignants. Ce qui est possible pour le ski dans les villes de montagnes qui libèrent certains mercredis matins doit l’être ailleurs".

 

 

"Le SE-Unsa note avec satisfaction que ces processus s’inscrivent toujours dans le cadre d’un non retour à la semaine de quatre jours", écrit le second syndicat du primaire. "La nécessaire recherche de consensus présente dans ce nouveau décret répond aux exigences que le SE-Unsa a formulées tout au long de l’an I de la mise en œuvre de la réforme".

 

La Peep, très critique sur la réforme Peillon, "estime que le nouveau décret "va dans le bon sens". Mais c'est pour mieux demander un autre texte sur les maternelles. "Il est apparu clairement aux parents de la PEEP que les nouveaux rythmes ne bénéficient particulièrement pas aux élèves de maternelle. Pour la PEEP, il est nécessaire que soient distingués et adaptés les rythmes des plus petits. C’est pourquoi elle demande que le projet de décret prenne en compte cette spécificité et permette aux communes de ne pas organiser l’école sur 4,5 jours à la maternelle".

 

Première association de parents d'élèves, la Fcpe reste prudente sur ce décret. Elle "attend de prendre connaissance du projet de décret  pour obtenir des éclaircissements, notamment en ce qui concerne la possibilité de concentrer les activités périscolaires sur une seule demi-journée et sur l’organisation annuelle du calendrier scolaire...La FCPE rappelle que les seuls intérêts à prendre en compte sont ceux des enfants".

 

Du coté des politiques, B Pompili et C Bouchoux, deux parlementaires EELV et O. Masson, responsable de la commission enfance, éducation, formation d'EELV, demandent dans Libération de vrais projets pédagogiques. "Ce dont les enfants ont besoin avant tout, c’est que les adultes se mettent d’accord sur des projets communs pour leur bien-être". Le président de l'UMP, JF Copé, pose la question du financement de la réforme à un moment où l'Etat veut récupérer 11 milliards sur les collectivités locales. Il interroge aussi sur l'encadrement des élèves. "Si l'on regroupe les activités périscolaires sur un après midi par semaine, que fait on sur les 3 autres après midi quand les élèves sortent plus tôt de classe ?" demande -t-il dans un entretien donné à l'AFP. Comme si le fait de regrouper sur une demi journée diminuait le volume horaire hebdomadaire...

 

F. Jarraud

 

Snuipp

Se Unsa

Peep

EELV

 

 

 

Par fjarraud , le lundi 28 avril 2014.

Commentaires

  • heurtebise, le 28/04/2014 à 12:48

    Assouplissement du décret : tout ça pour ça !

     

    Le SNE-FGAF vient de prendre connaissance du projet d’assouplissement du décret sur les rythmes scolaires dans le 1er degré annoncé par Benoît HAMON.

     

     

    Notre organisation prend acte de la proposition de bon sens de regrouper sur une demi-journée les activités périscolaires jusque là saupoudrées sur la semaine.

     

     

    Pour autant, ce projet ne peut en aucun cas nous satisfaire. Le maintien des cinq matinées consécutives ne prend pas en compte la nécessité d’une coupure dans la semaine pour l’enfant, coupure qui a toujours existé dans l’école républicaine. Il est incompréhensible de laisser l’école privée conserver seule ce privilège.

     

     

    C’est pourquoi le SNE-FGAF propose que les activités périscolaires soient regroupées le mercredi matin.

     

     

    Par ailleurs, cette réforme ne résout pas la question fondamentale que pose le projet qui aggrave les inégalités entre les territoires, toutes les communes ne pouvant assumer de la même façon les charges qu’elle leur impose.

     

     

    Que dire enfin de l’objectif initial de raccourcir la journée de l’enfant? Passé en perte et profit, la réforme est ainsi vidée de son contenu. Tout ça pour ça ?

    • PierreL, le 28/04/2014 à 16:03
      La coupure du jeudi puis du mercredi a été instaurée pour que l'église puisse enseigner le catéchisme. D'ailleurs dès ARVEJ et plus tard, si la plupart des écoles ont "rogner" sur les vacances c'est parce que l'église a tenu à conserver son "créneau" qu'elle ne voulait pas troquer contre le samedi...
      Je suis aussi gêné par la posture qui consiste à demander plus de discussions, obtenir des "souplesses", mais considérer cela comme une faiblesse et donc rester dans une opposition frontale.

      • heurtebise, le 28/04/2014 à 18:04

         

        Communiqué du 31 mars 2014

        Rythmes scolaires : on ne lâche pas l'affaire !

         

         

         

         

        La fédération SUD éducation relance une campagne sur le thème : « Rythmes scolaires :

        on ne lâche pas l'affaire ! ». Elle se décline en visuels et en initiatives.

         

         

        http://www.sudeducation.org/docrestreint.api/12641/e9cd9adc5e56d2bcd389ec05da8a0184c5208f5c/png/dessinrythmescolairecolloghan.png
        http://www.sudeducation.org/docrestreint.api/12630/b9adb95df0e4f376f30ef882cba8fa2241c79342/png/sablier_rythmes2.png

         

        La fédération SUD éducation soutient les mobilisations locales qui ne sont pas terminées !

        Nous proposons à toutes les écoles d’adopter dans leurs conseils une motion rappelant

        leur opposition à la réforme (

         

        cf. modèle sur notre site). Nous les invitons notamment à écrire

         

        aux nouveaux conseils municipaux pour leur demander de refuser de mettre en oeuvre

        cette réforme à la rentrée prochaine, et à voter un voeux pour obtenir sa suspension, son

        abrogation, et une autre réforme pour l'école. Nous proposons à toutes les écoles de manifester

        leur opposition à cette réforme, par l'apposition de banderoles, d'affiches, etc.

        L'objectif est de faire entendre que, qui que soit le/la ministre de l'éducation, le dossier

        n'est pas clos. Il s'agit de créer les conditions pour une remobilisation, qui devra passer

        par des rassemblements, la grève... Bref, on ne lâche pas l'affaire des rythmes scolaires :

         

         

         

        Déforme des rythmes - refondation sans fondations : non c’est non ! Pour une autre école !
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