Rythmes scolaires : Pas de retour aux 4 jours  

25 avril 2014- Il n’y aura pas de maintien des 4 jours de classe par semaine. S’exprimant le 25 avril sur RTL, Benoît Hamon, ministre de l’éducation nationale, a cadré précisément les « assouplissements » apportés à la réforme controversée des rythmes scolaires. Le nouveau texte maintient 5 matinées par semaine. Il simplifie la gestion des activités périscolaires par les communes .

 

« Je ne peux pas rester regarder la dégringolade de l’école ». Benoît Hamon a justifié le 25 avril sur RTL la réforme des rythmes scolaires. Pour lui, « réformer le temps scolaire permet de concentrer les apprentissages fondamentaux à un moment où les enfants sont plus attentifs », c'est-à-dire sur les 5 matinées qui sont maintenues comme obligatoires. « Il n’y aura pas de retour aux 4 jours » a-t-il ajouté.

 

Le nouveau ministre avait laissé espérer des « assouplissements » affirmant même récemment qu’il « ne s’interdisait rien ». En fait les derniers arbitrages donnent raison aux décisions de Vincent Peillon. Le nouveau ministre affirme la continuité et les aménagements permis ne remettent pas en question les choix de l’équipe précédente.

 

Le nouveau texte impose un minimum de 8 demi journées de classe par semaine comprenant 5 matinées impérativement. Les aménagements autorisés se limitent à deux cas. Les maires auront la possibilité de regrouper les activités périscolaires sur une demi journée par semaine. Cela facilitera leur gestion, par exemple en établissant un roulement des animateurs entre communes. Le second assouplissement autorisera l’allègement d’une heure hebdomadaire l’horaire scolaire à condition que les 36 heures dégagées soient rattrapées sur les vacances. Ce nouveau calendrier ne sera possible que s’il y accord entre les enseignants et les communes. Enfin le ministre annonce le respect de « spécificités » en maternelle qui restent encore à préciser.

 

En affirmant que « cinq matinées c’est l’intérêt général », le ministre va contre les revendications des enseignants adversaires des nouveaux rythmes. Le Snuipp, premier syndicat de l’enseignement primaire, a demandé une réécriture plus profonde du décret. Les enseignants qui préfèrent travailler le samedi matin plutôt que le mercredi  matin n’ont pas plus de chance d‘être entendus, les parents, et donc les maires, préférant généralement préserver le week end. En facilitant la gestion du périscolaire, le ministre ouvre une porte de sortie aux maires qui se sont dressés contre la réforme. Alors que le gouvernement impose aux collectivités territoriales des efforts budgétaires importants, des maires rechignent aux nouvelles dépenses liées à la mise en place des nouveaux rythmes. Le nouveau texte leur permettra de déposer un nouveau projet avant le 6 juin. La réforme devrait donc s’appliquer très largement à la rentrée 2014. « Tout le monde appliquera la réforme à la rentrée sinon c’est le désordre », affirme B. Hamon. Et ça il n’en est pas question.

 

François Jarraud

 

Sur RTL le 25 avril

De l’assouplissement au futur cadre réglementaire

 

 

Le fil Twitter du Café


Par fjarraud , le vendredi 18 avril 2014.

Commentaires

  • Guillaume35, le 27/04/2014 à 23:31

    Cet « assouplissement »vient confirmer que cette réforme  des rythmes n'a pas été bien pensée dès le départ puisqu’on a contraint les mairies à organiser des Temps d’Activités Périscolaires, sans vraiment avoir les moyens financiers (le fonds d’amorçage de l’Etat n’était que provisoire), humains (comment trouver du personnel pour faire 3/4h ou 1h de TAP par jour) et matériels(beaucoup de communes n’ont pas de lieux pour les faire ou trop éloignés des écoles).


    Le décret Hamon prévoit la possibilité de faire classe sur 8 demi-journées (aulieu de 9 avec le décret Peillon) afin de dégager une demi-journée complète pourles collectivités pour proposer des TAP (Temps d’Activités Périscolaires) :on aura donc  des élèves qui auronttoujours des journées de 6h sauf un après-midi par semaine où ils iront fairedes TAP. La question est la suivante : cette réforme est-elle faite pourproposer des temps périscolaires ou bien un allègement des rythmes scolaires ?

    Dansbeaucoup de communes, pour optimiser le nombre d’animateurs TAP (ce qui secomprend pour les mairies d’un point de vue humain et financier), les élèves nesortent pas au même horaire (un jour, les maternelles sortent à 15h30 un autreà 16h30 et les primaires vice-versa). Outre les problèmes pour les parents quiont des enfants en classe et d’autres en TAP, on voit mal comment l’on respecte les rythmes de l’enfant….avec desjournées aux horaires irréguliers et qui restent à 6h.


    Dans le nouveau décret, on laisse la possibilité aux écoles (en accord avec lesmairies et l’inspection) de passer à 23h hebdomadaires d'enseignement (au lieude 24h) à la condition de récupérer sur les vacances scolaires. Pourquoi n'yavoir pas réfléchi avant au niveau national ? Pourquoi n'a-t-on passuivi dès le départ les recommandationsde la consultation nationale des rythmes scolaires (rapport d’orientationdu 4 juillet2011) qui proposait :

    -         de limiter la durée totale des cours à 5h parjour (y compris en 6e-5e).

    -         de limiter la semaine à 23h de cours (ycompris en 6e-5e)…soit5h de cours par jour, et 3h lemercredi matin.

    -         d’organiser l’année scolaire sur 37ou 38semaines (y compris en 6e-5e).

    Ces recommandationssuivent celles de l’Académie de médecine qui a réfléchi sur les rythmes et lasanté de l’enfant. Sur la question de la demi-journée supplémentaire, pourquoin’a-t-on pas suivi son avis ?

    Si « la semainede 4 jours est un contre­sens bio­lo­gique qu’ilfaut abo­lir en amé­na­geant impé­ra­ti­ve­ment le tempssco­laire sur 4 jours et demi, sachant que la demi-journée de tra­vail sup­plé­men­taireserait pré­fé­rable le samedi matin plu­tôt que le mer­credi matin pouréviter la désyn­chro­ni­sa­tion inévi­table de l’enfant en début de semaine »

    La solutionde sortie n’est-elle pas là (au risque de l’impopularité) :

    -        - des semaines de classe avec 23h d’enseignement hebdomadaire (pas plus de 5h par jour)

    -        - le retour ausamedi matin (au lieu du mercredi)

    -        - un passage à 37 ou 38 semaines d’enseignement par an

  • Delafontorse, le 26/04/2014 à 22:06
    Je suis d'accord avec olivier12.

    Mais le seul véritable enjeu de cette "réforme" est la territorialisation et l'annualisation des services des enseignants avant d'en arriver ultimement à la privatisation aussi complète que possible de l'éducation.
    Le Ministre se fiche éperdument du reste. Semer la pagaille dans l'Ecole publique permettant de la casser encore plus facilement, ce n'est certes pas cela qui l'arrête (ni obtenir le genre de commentaires du style eplantier, commentaires voulus et attendus par les pilotes de la casse de l'Ecole et produits pavloviennement par les consciences aliénées auxquelles ces pilotes s'adressent pour qu'elles continuent à propager viralement l'aliénation et la multiplier en crachant tout ce qu'elle peuvent sur les enseignants).

    Territorialisation des missions et annualisation sont le programme actuel pour TOUTES les institutions d'enseignement publiques, de l'Université à la maternelle en passant par le secondaire. Cf. le récent décret Peillon cassant le statut des enseignants du secondaire pour introduire ces deux objectifs préludant eux-mêmes à la territorialisation des personnels enseignants qui, paraît-il, coûtent trop chers à l'Etat. 

    Il y a quelques années, les personnels de service ont été territorialisés.
    Bientôt les enseignants eux-mêmes n'appartiendront plus à la fonction publique d'Etat mais seront soumis aux autorités administratives locales (quand ce ne sera pas carrément aux entrepreneurs et autres notables, bref aux intérêts privés les plus influents du coin).

    Monsieur Hamon devrait alors fièrement annoncer qu'il est Ministre de l'Education et non plus de l'Education Nationale. Dans l'Europe ultralibérale, "nation" est un gros mot. On veut des régions et on se sert de l'Etat pour casser tout ce qui fait la substance des Etats à savoir la souveraineté des peuples dont ces Etats sont l'Etat. Quant à la notion de "souveraineté populaire", n'en parlons même pas : c'est l'ennemi à abattre !

    • PierreL, le 26/04/2014 à 16:32
      "Il y a quelques années, les personnels de service ont été territorialisés."
      et ils s'en plaignent?
      Ils vont mal?
      Ils sont moins bien traités?
      Ils sont plus en grève que les enseignants?

      je ne vois pas ce que peut apporter, en termes de services rendu à notre public, le centralisme (alors que c'est exactement de cela dont nous souffrons.)
      Pourquoi craindre la déconcentration, voire même la décentralisation.
      L'Éducation reste nationale en définissant le cadre (programmes, recrutement, diplômes, carrière...), mais en quoi définir une organisation, prenant en compte les contraintes ou spécificités locales entamerait le caractère national de l'Éducation?

      "Quant à la notion de "souveraineté populaire", n'en parlons même pas : c'est l'ennemi à abattre !"
      L'autonomie c'est prendre du pouvoir aux échelon supérieurs pour le redistribuer en bas... C'est une belle manière de considérer le peuple.
      • Delafontorse, le 26/04/2014 à 22:03
        Une fois la territorialisation effectuée, rien n'empêchera les autorités locales de rogner sur l'enseignement public pour privilégier à discrétion l'enseignement privé, voire privatiser complètement l'enseignement à l'échelon local (au même motif que l'Etat lors de la phase précédente de démantèlement de l'école publique: l'enseignement public coûte trop cher, nous sommes endettés, etc.). 
        Comme vous le dites, tout cela restera parfaitement compatible avec des programmes fixés nationalement.
        Quant à l'autonomie que vous dites, on voit ce que donne l'"autonomie" des Universités... Les enseignants n'ont plus le temps d'y enseigner, les chercheurs d'y chercher : il leur faut courir après des financements privés pour pouvoir continuer à fonctionner. 

        Ministre après ministre, c'est l'Ecole de la République qu'il s'agit de casser et déconsidérer en y semant et ressemant années après années une m..rde noire.

        Tout cela pour que les parents mettent leurs gamins dans le privé, bien lucratif.

        Les projets de Chatel, Peillon ou Hamon sont TRÈS SIMPLES sur le fond et les mêmes que ceux de Darcos et de tous leurs prédécesseurs depuis 25 ans, les mêmes que ceux de l'OCDE et des officines ultraliberales non élues qui font la pluie et le beau temps partout dans le monde : casser l'institution d'enseignement public pour marchandiser au maximum le secteur éducatif. 


      • olivier12, le 26/04/2014 à 18:53
        "et ils s'en plaignent?Ils vont mal?Ils sont moins bien traités?Ils sont plus en grève que les enseignants?"
        Que de préjugés encore! Les gréves ne rassemblent plus que quelques dizaines d'enseignants pour des raisons pitoyables liées en grande partie aux syndicats...

        "Pourquoi craindre la déconcentration, voire même la décentralisation." C'est au contraire la centralisation, l'autoritarisme auxquels nous assistons depuis deux ans pour certains points: Magistère, vidéos de deux minutes vous expliquant le métier d'enseignant... des activités clés en main, arrivant de Paris.

        "Cette réforme met en évidence l'urgence à doter l'école d'un statut pour lui donner les moyens d'exister dans le dialogue entre partenaires afin d'adapter le cadre national aux contingences locales sans que cela puisse se faire par-dessus elle (IEN > élus)." Les élus se baladent dans les écoles, sans prévenir quiconque, se font photographier avec des élèves et font la une des journaux. Les projets pédagogiques (événements Mac Do,Carrefour avec photos des élus dans les écoles, projets en tout genre à la mode) sont à l'initiative des élus. L'éducation nationale subit. Regardez les achats, à des fins politiques, par les conseils généraux, sans avoir consulté le corps enseignant ou les parents, représentant plusieurs millions d'euros, de portables, tablettes aux collégiens et qui finissent sur ebay .

        Les enjeux sont là avec les rythmes scolaires. Les enseignants et parents l'ont bien compris avec les rythmes scolaires, puis les diplômes, le recrutement... dans les douze prochains landers et communes. Je note que le privé ne se préoccupe pas de ce bordel déclenché par nos ministres de "gauche très libérale". Normal, tous leurs enfants y sont !
        • Delafontorse, le 26/04/2014 à 22:07
          En effet, pour arriver aux fins poursuivies par l'OCDE, le FMI et la clique ultralibérale qui se sont juré d'obtenir la perte des institutions publiques d'enseignement -OCDE, FMI : toutes officines non élues qui commanditent l'action de nos élus (!)-, les méthodes employées par les syndicats cogestionnaires et par le Ministère sont des méthodes autoritaires et bien peu reluisantes.

          Pour le Ministère, ces méthodes sont celles qu'on utilise dans l'armée pour transmettre un enseignement : un sous-officier reçoit de ses supérieurs un powerpoint à réciter devant les hommes de troupes. Point barre. 

          Pour les syndicats cogestionnaires : la désinformation des adhérents, la censure de l'expression des adhérents, bref le mensonge par action et par omission.
          Il suffit de voir les conséquences inévitables de ces méthodes propagandistes : la confusion s'installe chez les menteurs eux-mêmes ! Voyons comment un même syndicat (prenons l'exemple du SGEN-CFDT) raconte tout et son contraire sur le décret Peillon cassant les statuts des professeurs du secondaire : ici (http://www.sgencfdt-creteil.fr/index.php/actualites/108-nouveau-decret-sur-le-metier-et-les-missions-des-enseignants-du-2nd-degre-ce-qui-change-ou-pas) on dit qu'il y a bien annualisation des services. Là (http://blog.sgen.net/reconstruirelecole/?p=902) on le nie !!!

          • olivier12, le 26/04/2014 à 18:37
            Très juste
  • eplantier, le 26/04/2014 à 10:16
    Allons, allons!

    Ce qui dérange les profs d'école, c'est de devoir travailler cinq jours, point barre. Il serait bien nouveau que ce soit l'intérêt des élèves qui les motive...  ;-)
  • olivier12, le 25/04/2014 à 16:55
    Pitoyable ! 
    sans parler de la fcpe avec Raoult , je cite : "cela ressemble plus à un cadeau fait aux enseignants" . Nous n'avons rien demandé et je ne vois pas en quoi ce serait un cadeau puisque nous n'avons pas notre mot à dire avec les communes. Des rythmes différents dans une même commune pour des raisons économiques. Le bordel quoi !
    Encore merci à l'ancien et au nouveau ministre : on se fait insulter sur les forums. Les médias font passer le message que l'on va avoir un vendredi après-midi de libre.

    Encore un projet coûteux et absurde pour les contribuables et élèves.

    il suffisait juste de revenir à ce qu'il se faisait il y a 10 ans.

    Des incapables aux manettes du pays, soutenus par une fcpe et quelques syndicats pitoyables qui ne représentent plus personne. Par pitié, laissez-nous tranquilles et remettez les horaires et programmes de 2002.
    • PierreL, le 25/04/2014 à 17:56
      Revenir à ce qui se faisait il y a 10 ans c'était à la fois ne pas réduire la journée, ne pas prendre en compte l'évolution des situations familiales et ne pas travailler sur la cohérence des temps éducatifs.
      Au lieu de regarder dans notre rétroviseur, on peut regarder à côté de nous les systèmes scolaires qui sont plus efficaces que le nôtre...

      Je travaille dans une commune de 4500 âmes, une école maternelle et une école élémentaire, dans le même bâtiments et... des horaires de sorties différents. pas de "bordel".
      En Allemagne toutes les écoles n'ont pas les mêmes organisations, et ce n'est pas le "bordel".
      Je ne vois pas pourquoi, chaque fois qu'on essaie de faire bouger les choses (et comment imaginer que l'école soit figée dans une société sans cesse en mouvement?) en France, c'est la pagaille.

      Enfin, les enseignants ont leur mot à dire, en tout cas l'avait. Le décret et sa première circulaire d'application, faisaient du Conseil d'école le premier lieu de propositions pour organiser la semaine scolaire.
      Tous les enseignants sont membres du CE et il est présidé par le directeur de l'école et la municipalité y est minoritaire...
      Il suffisait de s'en emparer. 
      • olivier12, le 25/04/2014 à 18:19
        Les enseignants sur les 2 communes où je travaille n'ont jamais eu leur à mot à dire, d'ailleurs comme les inspecteurs qui se font écraser par les élus. Ce sont les élus qui donnent les futurs horaires aux enseignants."C'est nous qui payons, donc on décide".

        "En Allemagne toutes les écoles n'ont pas les mêmes organisations, et ce n'est pas le "bordel".
        Les journalistes, dans de nombreux articles de ce jour, disent que les Allemands sont en train de revenir sur les rythmes scolaires... et nous, on y va

        Les journées finiront aussi dans nos communes deux jours par semaine à 16h30, sans aucun changement.
        Elles seront donc aussi longues.

        Cette réforme, c'est la pagaille. Ma soeur est remplaçante TRB. Je n'ose imaginer le calcul de ses horaires. Mais apparemment, c'est le sauve-qui-peut chez les TRB.

        Et en tant que contribuable, cela me dérange de payer pour ma commune 400000 euros pour rien.
        • PierreL, le 26/04/2014 à 12:04
          "Les enseignants sur les 2 communes où je travaille n'ont jamais eu leur à mot à dire, d'ailleurs comme les inspecteurs qui se font écraser par les élus."
          Voilà exactement, en copier/coller ce que dit le textes réglementaire:
          "Les conseils d'école peuvent proposer des projets d'organisation du temps scolaire. L'inspecteur de l'éducation nationale (IEN) chargé de la circonscription d'enseignement du premier degré formule un avis sur ces projets et les transmet au DASEN.
          Les communes ou les EPCI compétents peuvent également proposer des projets d'organisation du temps scolaire des écoles situées sur leur territoire.
          Après avoir recueilli l'avis de l'IEN, ils transmettent directement leur projet au DASEN dans un délai permettant son examen par le conseil départemental de l'éducation nationale (CDEN) convoqué pour se prononcer sur les horaires des écoles.
          Dans les faits, les IEN devront mettre en place en amont une concertation approfondie avec les maires et les conseils d'école afin d'aider à construire un projet cohérent et partagé.
          "
          la commune ne peut proposer seule si, et seulement si, le Conseil d'école ne se prononce pas.
          Or, le CE est présidé par le Directeur de l'école et se prépare en conseil des maîtres... Il n'y avait qu'à inscrire le sujet à l'ordre du jour...

          En Allemagne, oui, on cherche normalement à améliorer les choses, dont le temps scolaire. Ils cherchent à trouver au moins 1 journée entière de classe. Pas question pour eux d'installer la semaine de 4 jours (et encore moins la couper au milieu). Mais cela montre qu'ailleurs on peut discuter, essayer et généraliser...

          "Les journées finiront aussi dans nos communes deux jours par semaine à 16h30, sans aucun changement."
          C'est dommage, mais c'est votre choix (ou non choix). Chez nous on finira à 15h30 (1/4h de moins en temps méridien). On ne peut pas tout faire pour "bloquer" et se plaindre que les aménagements se font à la marge.

          "Cette réforme, c'est la pagaille. Ma soeur est remplaçante TRB. Je n'ose imaginer le calcul de ses horaires. Mais apparemment, c'est le sauve-qui-peut chez les TRB".
          Mais la pagaille elle existe déjà. Il y a des TR à temps partiels!
          Dans l'école voisine sur 7 enseignants, 5 sont à temps partiel... L'EN n'a pas de gestion de personnel.
          Et c'est surtout le sauve qui peut chez les directrices et directeurs d'école.
          "Et en tant que contribuable, cela me dérange de payer pour ma commune 400000 euros pour rien".
          C'est le nœud du problème. Est-ce que l'Éducation fait partie des compétences municipales?
          C'est une évidence!
          À partir de là c'est une question de choix de politique locale. Faire des ronds points, installer les caméras de surveillance, armer la police municipale... tout cela a un coût. L'éducation aussi.
          Enfin, Je ne vous laisserez pas affirmer que d'avoir 5 matinées pour les apprentissages fondamentaux plutôt que 4 (en chargeant la journée) ne sert à rien. 

          • olivier12, le 26/04/2014 à 13:30
            "Est-ce que l'Éducation fait partie des compétences municipales?" Je connais les textes comme vous.
             Comme à Paris, dans nos communes, en conseil d'école, les directeurs d'école , enseignants et parents,  ont émis des avis dont les élus n'ont absolument pas tenu compte. Un article dans le café pédagogique signalait d'ailleurs que dans un très nombre de communes, le choix revenait aux élus.Certaines phrases du ministre, encore hier,le favorisent: "les communes pourront décider de diminuer de 24 h à 23 h..." C'est d'ailleurs le maire de Toulon que j'ai entendu sur bfm tv qui s'en irritait , ne voulant pas, lui, récupérer les compétences de l'E.N...certainement un homme de bon sens.

            On est contre ces rythmes décidés par les élus car dans la majorité des communes, la pédagogie est en train de basculer du côté des politiques et de leurs fonctionnaires.  Ce sont les adjoints ou les maires qui annoncent les horaires des enseignants et de plus de projets hallucinants. Les inspecteurs d'académie et toute la hiérarchie s'effacent devant les élus. On l'a vu. Le pouvoir financier  revient aux collectivités. "

            @eplantier : PITOYABLE. Ras le bol de ce type de commentaire de la fcpe .... Voilà ce que les deux derniers ministres ont réussi à faire : mettre le bordel pour rien.

            Pourquoi ne pas revenir aux samedis travaillés comme avant avec les programmes de 2002 ?

            Ce projet est coûteux et absurde pour les contribuables et élèves.


            • PierreL, le 26/04/2014 à 16:22
              Pourquoi ne pas revenir aux samedis travaillés comme avant avec les programmes de 2002 ?
              Et vous croyez que cela se ferait dans la tranquillité, sans dindons ni gilets jaunes, 
              sans page d'opposition sur FB, sans pétition ni rassemblement?

              Puisque vous connaissez les textes, je ne vois pas comment un maire peut proposer une organisation hors CE, sauf si le CE ne s'est pas prononcé... 

              Si on ne veut pas que l'élu prenne une place qui n'est pas la sienne, il ne faut pas lui laisser le champ libre.
              Or, les enseignants qui veulent garder le mercredi libre s'accommodent de l'opposition de l'UMP ou de parents "gilets jaunes"qui, une fois leur assoc. créée feront le même type de commentaire que la FCPE.

              La relation de l'école avec la commune (la communale) est complexe, c'est un lien essentiel de notre mission d'enseignement de proximité. Mais je vous rejoins, la faiblesse institutionnelle de l'école la fragilise face aux parents organisés et aux municipalités qui tiennent les cordons de la bourse.
              Cette réforme met en évidence l'urgence à doter l'école d'un statut pour lui donner les moyens d'exister dans le dialogue entre partenaires afin d'adapter le cadre national aux contingences locales sans que cela puisse se faire par-dessus elle (IEN > élus).

              Cette réforme n'est pas absurde, elle est naturelle au regard des carences de notre système, et elle n'est coûteuse que pour les petites communes rurales (qu'il faut aider) et celles qui n'ont pas de "service enfance". Et là, c'est un choix de politique locale.
              • Delafontorse, le 26/04/2014 à 22:08

                Evidemment, la réforme des rythmes scolaires se passe mieux là où les PE consentent à devenir de gentils animateurs de garderie municipale, payés comme tels d'ailleurs, c'est à dire minablement.

                La réforme des 4 jours était présentée par Sarkozy comme le pendant d'une impossibilité d'augmenter les salaires des PE: pas d'augmentation salariale mais en contrepartie ils travaillaient moins devant les élèves.
                Hollande-Peillon, lui, les fait travailler plus et toujours sans augmentation de salaires...

                Le souci des élèves n'est qu'un prétexte : les programmes restent ineptes, des postes supplémentaires personne n'a vu la couleur, la formation des maîtres - quand elle ressuscite - n'a rien à envier à ce qui se faisait au temps des IUFM, etc.

                Et de toutes façons, l'enjeu, pour le MEN, n'est pas là mais dans la territorialisation et l'annualisation de l'enseignement public, prélude à sa privatisation.

                 

                • PierreL, le 27/04/2014 à 08:44
                  Ces affirmations ne tiennent pas la route. Il faudrait poser comme axiome que nos politiques et nos syndicats cherchent à bazarder l'école depuis plus de 30 ans... Et que vous soyez un des seuls à vous en rendre compte... 
                  Le complot ultra libéral n'explique pas 
                   les choix arbitraires dans le secondaire: collège sur modèle lycée, monovalence, mort du corps des PEGC, part du budget disproportionnée par rapport au primaire...


                  Evidemment, la réforme des rythmes scolaires se passe mieux là où les PE consentent à devenir de gentils animateurs de garderie municipale, payés comme tels d'ailleurs, c'est à dire minablement

                  votre condescendance est donc sans limite. Ce qui vous emmure dans vos certitudes complotistes et clos le débat.





                  • Delafontorse, le 27/04/2014 à 11:30
                    Demandez par exemple à olivier 12 ou à n'importe quel professeur de CPGE ou d'Université: je ne suis pas le seul à me rendre compte du démantèlement programmé - depuis au moins 30 ans en effet- de l'Ecole publique républicaine. Que l'éducation soit un marché juteux, chacun le sait, sauf à être un oison de la dernière couvée.
                    Mais vos oeillères à vous ont l'air très solides. Du cuir épais, pour tout dire. Quelqu'un vous les graisse pour entretenir ainsi leur souplesse et leur opacité ? A ce point d'endurance et de capacité à nier l'évidence, cela ne m'étonnerait nullement...Le fait que vous occupiez systématiquement les commentaires de ce journal plaiderait même pour cette hypothèse: Brighelli expliquait récemment comment les forums enseignants sont noyautés par des syndicalistes cogestionnaires de permanence pour faire de la désinformation et surveiller l'air du temps.

                    Je soupçonnais chez vous des difficultés de lecture : elles se confirment. Quand je dis que des gens sont payés minablement, cela ne signifie en rien que ces gens sont minables. Par ailleurs, les aberrations que vous dites participent pleinement de la casse de l'Ecole : vous le reconnaissez vous-même ! Un peu de logique, donc.

                    Je remarque enfin que votre zèle à démentir l'évidence ne va pas jusqu'à remettre en cause le fait que Sarkozy, au final, traitait mieux les PE qu'Hollande entend le faire. Chatel proposait même 500 euros aux professeurs du secondaire en compensation de l'abrogation des décrets de 1950. Peillon, lui, n'a rien proposé que des baisses de salaire ne disant pas leur nom et a fait mentir les syndicats cogestionnaires pour obtenir la même abrogation. Au premier les méthodes de marchand. Au second les méthodes de barbouserie du 2ème bureau.
                    • PierreL, le 27/04/2014 à 12:26
                      Je soupçonnais chez vous des difficultés de lecture :
                      ben voyons...  pas de doute sur vos capacités? 
                      Quant aux syndicats, étant très critique sur leur posture et contestant leur nombre (10 pour l'EN), je ne cotise nulle part. 
                      Je reste persuadé qu'il faut refonder l'école (le terme me plait et j'y mets derrière la même chose que Frackowiak). 
                      Le démantèlement et le bizness "éducation" prospère, aujourd'hui, sur le statu quo. Ici on commente la réforme des rythmes scolaires. Le sujet m'intéresse depuis longtemps (semaine G.Drut) et je suis fondamentalement pour 5 matinées d'enseignement.
                      • Delafontorse, le 27/04/2014 à 12:43
                        Je ne sais si vous l'avez remarqué, mais cela fait comme par hasard 30 ans que les ministres successifs refondent l'école, la réforment, la changent, etc. Le seul statu quo qui en découle est celui du bazar permanent, entretenu délibérément. 
                        Si on f..tait la paix à l'école et à ses maîtres 5 minutes, il n'y a aucun doute que nombre de choses s'amélioreraient mécaniquement du seul fait de la sérénité retrouvée. Malheureusement, aucun répit dans le semage délibéré et systématique de gabegie.
                        Et c'est cela que vous cautionnez ?
                        • PierreL, le 27/04/2014 à 16:51
                          Et c'est cela que vous cautionnez ?
                          Non. 
                          c’est vrai que chaque ministre à voulu laisser son empreinte… Mais quelle réforme a réellement diffusée jusque dans les classes? 
                          Mon sentiment, de l’intérieur, c’est que l’affichage d’une école qu’on « bouscule » ou qui « bouge » ne correspond pas avec ce qui se passe dans nos classes (je parle du primaire: la réforme des cycles n’est toujours pas digérée…). Pour s’installer le changement à besoin d’une mobilisation des acteurs et du temps. On ne recherche jamais ni l’un ni l’autre. Du coup il y a un décalage entre les annonces (les postures) et une certaine inertie (lucide?) sur le terrain

                          Nous f..tre la paix?
                          Je l’exprimerais plutôt par nous donner plus d’autonomie. Il y a 30 les IEN n’avaient à leur disposition qu’une secrétaire et un CP qui faisait un travail d’accompagnement. Avant de rédiger une note de service ils y regardaient de près parce qu’il fallait l’écrire et l’envoyer…
                          Nous avions ces « 5 mn ».
                          Aujourd’hui je reçois une 20taine de mails/jour (urgent, très urgent, très très urgent, ce mail annule et remplace le précédent), sans compter les doublons.
                          Ce qui a changé en 30 ans c’est l’emprise que l’Administration a pris sur notre travail de terrain. Les changements, et les effectifs, ce sont surtout (pas uniquement, mais surtout) concentrés dans ces structures intermédiaires et qui n’existent que par les tableaux à cases qu’ils produisent. 
                          Du coup, sur le terrain s’est installé, réforme après réforme, une bipolarisation démobilisatrice: répondre aux injonctions de plus en plus abscons et/ou aux besoins de nos élèves. 

                          Nos politiques ont vidé, consciencieusement, le mot « réforme » de son sens. Aujourd’hui il est synonyme de suppositoire… C’est pour cela que je me suis attaché au mot « refondation », parce que je crois qu’il faut repositionner les bases de l’école (primaire dans un premier temps).

                          Pour dire que je ne vois pas comment l’Administration nous « lâchera 5mn » sans instaurer de l’horizontalité à la gouvernance, sans installer un pilotage de terrain… 
                          Mais, à chaque fois que je parle de « plus d’autonomie » on me renvoie aux dangers de la « territorialisation ». Pour ma part les dangers du statu quo sont plus grands (la fuite vers le privé, la marchandisation de l’éducation, démobilisation des enseignants…).
                          D’où mon modeste « investissement » pour qu’une réforme qui faisait consensus il y a 2 ans se mette en œuvre à partir de propositions locales (Conseil d’école). 

                          • olivier12, le 28/04/2014 à 06:31
                            Le démantèlement est programmé depuis un moment. On voit le changement de discours des syndicats inexistants et accompagnant les pouvoirs en place et de la hiérarchie transparente. Les ordres viennent directement du ministère, les syndicats et la hiérarchie devenant des exécutants.

                            "Pour dire que je ne vois pas comment l’Administration ..... propositions locales (Conseil d’école). "
                            C'est bien tout le contraire qui se passe depuis quelques années et qui s'accélère sous la gauche libérale avec l'appui des syndicats : 
                            -verticalité de la gouvernance
                            -des conseils d'école laminés par les élus
                            -la marchandisation en cours de l'école.... un marché considérable s'ouvre avec les rythmes scolaires, bien loin de l'intérêt des élèves, labélisé par le ministère et écrit sur son site. Du jamais vu, des entreprises s'adressent directement aux écoles pour les TAP, relayés par une hiérarchie irresponsable.
                            L'administration est aux ordres des politiques. L'autonomie des écoles, collèges, lycées ... n'est certainement pas liée aux collectivités mais à la confiance de sa hiérarchie et de son ministre. Malheureusement, on est dans l'autoritarisme et l'arrogance accentués depuis deux ans.
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