Apprentissage : Des inquiétudes sur le financement 

L'Association des régions de France manifeste son inquiétude devant les nouveaux financements de l'apprentissage mis en oeuvre par la nouvelle loi sur la formation professionnelle. La loi bouleverse les circuits existants ce qui fait aussi réagir Les Compagnons de devoir.

 

 "Les régions sont satisfaites des avancées de la Loi formation professionnelle sur l’apprentissage, en particulier la simplification du système de financement et la plus grande transparence sur les flux financiers. Elles pointent cependant l’absence de marges de manœuvre financières", déclare l'Association des régions de France (ARF) dans un communiqué le 16 avril. "Actuellement, les régions consacrent des budgets largement supérieurs aux ressources qui leur sont transférées par l’Etat : l’effort propre des régions se situe à 270 M€ par an en moyenne afin de faire face aux difficultés de nombreux CFA, aux besoins de modernisation des équipements et des locaux".

 

"Dans la prochaine Loi de finances, 56% de la taxe d’apprentissage iront vers les régions. Ces 56% correspondent exactement aux montants actuels des dotations transférées par l’Etat et ne leur donnent donc pas concrètement de marges de manœuvre supplémentaires pour financer l’apprentissage", ajoute l'ARF. "Les régions saluent les avancées de la Loi en terme de transparence sur les circuits de l’apprentissage, avec l’obligation faite aux organismes collecteurs de la taxe d’apprentissage de présenter des propositions d’affectation des fonds libres. Cependant, compte tenu de l’absence de procédure de recours face aux décisions des dits organismes si elles diffèrent de l’avis de la région, cette plus grande transparence ne permettra pas de faire face aux déséquilibres de financement des CFA."

 

C'est justement la défense de cette autonomie que revendiquent les Compagnons du devoir. "Les Compagnons du Devoir sont satisfaits de voir que l’apprentissage est affiché comme une priorité du gouvernement qui a annoncé un objectif de 500 000 jeunes en apprentissage pour 2017. Mais, en réalité, les décisions qui sont prises desservent l’apprentissage et les chiffres sont historiquement alarmants", estiment Les Compagnons. Ils protestent contre les difficultés mises pour l'apprentissage avant 15 ans et contre le décret sur les "travaux dangereux". Pour les Compagnons du devoir les aides à l'emploi décidées par le gouvernement "semblent prendre des places à l'apprentissage". Mais un motif plus direct de mécontentement c'est la disparition de l'organisme collecteur de taxe des Compagnons, la loi imposant une taille minimum à ces organismes....

 

F. Jarraud

 

Par fjarraud , le jeudi 17 avril 2014.

Commentaires

  • Viviane Micaud, le 17/04/2014 à 09:36
    Une des difficultés pour avoir un retour sur l'enseignement professionnel est que les enfants issus de famille CSP y sont très peu nombreux. Les dysfonctionnements ne remontent pas ou mal. Le décret sur les "travaux dangereux" est une bureaucratie difficilement gérable pour les entreprises susceptibles de proposer un stage professionnel ou un contrat d'apprenti. J'espère que le nécessaire sera fait très rapidement par l'état pour réécrire ce décret avec des gens qui connaissent la réalité des contraintes des patrons de PME.
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