Orientation : Demandez un Speed Dating  

"L'orientation c'est aussi montrer aux élèves que les parcours ne sont pas tracés à l'avance, qu'il y a place pour l'imprévu et la liberté". Emilie machin, professeure documentaliste au lycée Léon Blum du Creusot, est bien placée pour le savoir : doctorante en histoire, les hasards de la vie l'ont amené à épouser l'éducation nationale et les élèves. Mais elle n'a pas perdu l'esprit d'innovation. C'est ce qu'elle montre avec un projet original : un speed dating pour l'orientation.

 

Comment peut naitre un projet aussi original ?

 

C'est un double défi. D'abord comme professeur documentaliste car on fait rarement appel à nous pour l'orientation. Dans mon lycée il y avait jusque là des conférences plénières faites par des professionnels devant tous les élèves de seconde. Ce type de rencontres s'essoufflait. Les élèves osaient peu poser des questions. La formule mettait mal à l'aide une partie des professionnels pas habitués à parler devant autant de monde. Les enseignants se rendaient compte que les élèves étaient peu attentifs. J'ai proposé la formule du speed dating. Ca a surpris car le terme est rarement associé à quelque chose de scolaire. Mais ça a séduit les professionnels et les collègues.

 

Comment avez vous organisé cela ?

 

Le projet a été lancé en commission d'accompagnement personnalisé (AP) et mené avec les professeurs d'A.P. Les élèves ont été invités à rencontrer des professionnels selon les modalités du speed dating. En 10-15 minutes, ils ont eu l’occasion d’échanger avec eux, de comprendre leur quotidien et plus encore de poser librement des questions. On a monté cela avec 8 classes de seconde donc il a fallu organiser cela avec la vie scolaire. Chaque classe a eu droit à 40 minutes de présence avec les professionnels. Chaque élève devait interroger trois professionnels avec une fiche. Il devait choisir un métier qui l'intéressait, un métier auquel il n'avait pas spontanément pensé mais qu'il jugeait intéressant et un métier très éloigné de ses préoccupations.

 

Comment avez vous trouvé les professionnels ?

 

Cela s'est fait par le bouche à oreille, par les réseaux personnels. Au final on a réuni le jour J une vingtaine de professionnels. Malheureusement certains métiers , très attendus par les élèves, n'ont pas pu venir : médecin ou avocat par exemple.

 

Pourquoi viennent ils

 

Ce qui motive les professionnels c'est de faire connaitre leur métier et d'échanger avec des jeunes. La formue du speed dating les a séduit car ils craignent d'avoir toujours les mêmes questions.

 

Vous avez rendu un fier service aux élèves et aux collègues. Mais comment vous y retrouvez vous comme professeure documentaliste ?

 

Ca m'a plu de transmettre quelque chose aux élèves dans un cadre pas très scolaire. Cela a donné une plus grande visibilité au CDI auprès d'eux. Souvent pour les élèves être professeur documentaliste ça ne veut rien dire. On n'a pas une grande visibilité dans l'établissement scolaire et dans mon cas, avec un lycée réparti sur deux sites, c'est encore plus compliqué. Ce projet a été un moyen de montrer ce qu'on peut faire et de toucher un public plus large chez les enseignants et les élèves.

 

Propos recueillis par François Jarraud

 

Sur le site de Dijon


Par fjarraud , le mercredi 16 avril 2014.

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