Une école qui commence plus tôt, où l'autorité est rétablie sous la houlette de directions omnipotentes et où on n'entre au lycée que sur examen, c'est ce que François Fillon, ancien ministre de l'éducation nationale de 2004 à 2005, propose avec son petit parti Force républicaine. Candidat à la primaire UMP pour la présidentielle, François Fillon propose un contre projet pour l'Ecole à l'horizon 2017.
"Les pays qui ont les meilleurs résultats scolaires ont une organisation différente, qui donne plus de libertés aux établissements scolaires et plus de cohérence aux équipes pédagogiques. Chez nous, la centralisation et la verticalité restent dominantes". F Fillon pousse l'autonomie jusqu'à donner aux chefs d'établissement et directeurs le pouvoir de recruter et de de promouvoir les enseignants. " Il faudra augmenter progressivement le temps de présence des enseignants du second degré dans l’établissement – comme d’ailleurs le temps de travail de tous les fonctionnaires : dans les collèges et lycées, le temps de présence passerait de 648 à 800 heures par an ; mais le temps de cours serait inchangé".
"Les pays qui ont les meilleurs résultats scolaires se concentrent sur les enseignements fondamentaux. Chez nous, la dispersion des enseignements et des activités a émietté nos priorités éducatives", explique François Fillon. Pour le primaire, l'ancien ministre de l'éducation envisage d'avancer l'école élémentaire à 5 ans pour un apprentissage plus précoce de la lecture. A l'école les trois quarts du temps scolaire seraient consacrés aux fondamentaux, lire, ecrire, compter et "les grandes dates de l'histoire".
Le collège bénéficierait de maîtres bivalents. " Il faut faire en sorte que les élèves de 6ème et 5ème n’aient pas plus de cinq enseignants : par exemple, en 6ème, un seul professeur de sciences pourrait enseigner mathématiques, sciences de la vie et de la terre et technologie.. C’est un enjeu pédagogique qui doit permettre aux enseignants d’élargir leurs compétences et leurs contacts avec leurs élèves ; c’est un enjeu budgétaire pour la Nation qui ne peut plus promettre d’engager plus de professeurs au regard de ses déficits ; mais c’est aussi un enjeu financier pour les enseignants eux-mêmes qui sont aujourd’hui mal payés au regard de leurs compétences et de leur importance dans notre société". Là aussi F Filon veut rétablir l'autorité : les chefs d'établissement pourraient exclure les élèves "les plus perturbateurs" et les confier à des établissements de correction. Les collégiens bénéficieraient de trois semaines de stage de découverte de l'apprentissage. Enfin l'entrée au lycée serait dépendante de l'obtention du brevet.
Pour le lycée, F Fillon souhaite que les années de 1ère et de terminale les lycéens n'aient plus au bac que 4 matières correspondant aux fondamentaux de la filière. On ne sait pas trop ce que deviendraient les autres disciplines. Cela pourrait se rapprocher de ce qui se passe chez nombre de nos voisins.
De son passage au ministère de l'éducation nationale, on a conservé le souvenir de la circulaire instaurant les punitions collectives et la tentative, à moitié réussie, de supprimer les TPE au bac. On se souviendrait aussi de la loi d'orientation de 2005 si sa propre majorité ne l'avait sabotée immédiatement après son vote.
Une logique se dégage des propositions Fillon pour l'Ecole. C'est celle de l'écrémage. F Fillon n'a pas dit ce qu'il envisage pour els écoliers qui n'atteindraient pas le niveau requis en fin de Cm2 mais on peut douter de l'effet d'avancer d'un an l'école élémentaire sur les résultats des élèves. C'est au collège que le filtre s'installe à coup sur avec la promotion des sorties précoces grâce à trois dispositifs : l'examen final d'entrée au lycée, la promotion de l'apprentissage et la création d'établissements de relégation. Est-ce ainsi que l'on peut atteindre les objectifs européens de 50% de diplômés du supérieur ? On peut en douter. Mais cet objectif ne semble pas préoccuper le candidat Fillon.
François Jarraud
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